Fatoumata Diarra : Le bogolan, elle s’y connaît

Le bogolan, la coupe couture et le tissage ne constituent plus un terrain inconnu pour Mme Ballo Fatoumata Diarra puisse que c’est de cela qu’elle vit depuis plusieurs années. C’est pour partager son expérience avec les jeunes qu’elle a décidé d’ouvrir en 2013 un centre de formation à Sikasso.

Publié vendredi 28 janvier 2022 à 07:20
Fatoumata Diarra : Le bogolan, elle s’y connaît

Ce vendredi soir, au quartier Wayerma II, il est 15 heures et demie, dans ses ateliers, l’animation ne manque pas. Les apprenants sont au four et au moulin. Pendant que les débutants s’exercent avec les sacs vides de ciment, les anciens sont occupés à coudre des habits et faire du bogolan. Au fond de la cour, des jeunes filles lavent les pagnes imbibés de bogolan. Il n’y a presque plus de passage. Les pagnes bogolan sont étalés un peu partout.

« En 2009, une ONG m’a chargée d’enseigner la couture à des jeunes villageois en mal de revenus dans la Région de Sikasso. Ces derniers ont continué à me fréquenter après cette formation.  C’est dans le but de poursuivre cet accompagnement que j’ai décidé de créer ce centre de formation », confie Mme Ballo Fatoumata Diarra.

Habillée en pagne bogolan recouverte d’une robe de travail, cette dame assez timide, indique qu’elle a hérité de sa mère ce métier de confection du bogolan. Elle soutient qu’auparavant les gens pensaient que le tissu bogolan appartenait aux chasseurs et aux fétichistes. Maintenant, un grand nombre de personnes commencent à s’y intéresser.

Elle explique les types de pagnes bogolan qu’elle produit avec ses apprenants. Il s’agit notamment du « djèkèkoloni »  qui signifie le dessin de l’os de poisson en français, du dessin des carreaux et bien d’autres qui n’ont pas de nom. « Le prix de chaque pagne dépend de la qualité du tissu. Je cède le pagne entre 7.500 Fcfa et 10.000 Fcfa », affirme-t-elle. Se prononçant sur sa clientèle, elle révèle qu’elle vend le plus souvent aux agents des ONG et des services publics. 

En ce qui concerne le tissage, Mme Ballo estime que beaucoup de jeunes ne connaissent pas l’importance du pagne tissé. « Des jeunes visiteurs ont l’habitude de me demander si les habits tissés sont des couvertures », révèle-t-elle, ajoutant que ces pagnes sont incontournables dans la société traditionnelle. Ils sont élémentaires dans les trousseaux de mariage.
   
Quant à la coupe et couture, Fatoumata Diarra l’a appris en 2000. Depuis l’ouverture du centre, elle partage son expérience avec ses jeunes. « Durand la 1ère année, les élèves apprennent à confectionner des modèles sur du papier des sacs usagers de ciment. À partir de la 3ème année, ils travaillent sur de vrais tissus», explique-t-elle. 

Par ailleurs, la promotrice du centre de formation avoue que son métier nourrit son homme. « Grâce à l’artisanat, j’ai pu payer les frais des universités privées de mes enfants et je subviens à mes dépenses. Ce métier m’a permis d’encadrer mes enfants. Après l’école, ils m’aident dans mes travaux donc ils n’ont pas le temps de se promener inutilement », affirme-t-elle, précisant que ses enfants se sont achetés des ordinateurs grâce à ce métier.

à ce jour, Mme Ballo est vraiment fière d’elle-même, car plus d’une vingtaine de ses élèves ont pu ouvrir leur propre atelier de couture. Plus de 20 élèves gagnent leur vie grâce au métier de bogolan et 5 autres évoluent dans le domaine du tissage. 

Malgré l’engagement de Mme Ballo Fatoumata Diarra, son centre connaît de nombreuses difficultés. Il s’agit entre autres, de la rénovation des machines à coudre et des autres équipements, de l’accès à de nouvelles salles de formation et l’amélioration de la compétence  des formateurs. Par ailleurs, la promotrice du centre souhaite avoir une nouvelle machine de tissage électrique (moderne). Elle sollicite toutes les bonnes volontés qui pourront lui permettre d’acquérir des machines à coudre. Ce qui lui permettrait de faire face à l’afflux des enfants démunis.

Pour elle, la réouverture de la Compagnie malienne des textiles de Ségou (Comatex) est essentielle. Car cette usine produit les meilleures qualités de fil et à des coûts abordables.

Mohamed Togola et Salia Koné sont des clients du bogolan. Ils sont là pour apprécier les différents types de bogolan. Ces jeunes qui  ont tous avoué leur amour inconditionnel à la tenue traditionnelle. « Chaque deux semaines, je fais un tour au centre pour regarder les nouveaux dessins. Ce matin, j’ai acheté 4 pagnes que je dois coudre dans ces deux jours », déclare Salia Koné. De son côté, Mohamed Togola affirme avoir assisté à un défilé du centre. « C’était magnifique », se rappelle-t-il, poursuivant que de telles initiatives méritent d’être encouragées, car cela permet de valoriser nos produits locaux.    

Quant à l’élève Tenin Sanogo de la 3ème année coupe et couture au centre de formation de Mme Ballo, elle témoigne de l’engagement de sa promotrice. En réalité, affirme-t-elle, Mme Ballo aime le travail bien fait. Elle nous apprend les techniques sans se fâcher. « Je souhaite l’imiter, sinon la dépasser dans l’avenir », conclut-elle.                                     

Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso

Lire aussi : Biennale artistique et culturelle de Tombouctou : Kayes et Bougouni entrent en scène

Après deux nuits de compétitions, les troupes de Kayes et Bougouni étaient devant le jury, dimanche dernier, au terrain municipal de Tombouctou. La troupe de Kayes a ouvert la soirée avec son Ensemble instrumental qui a pour thème la paix. C’est l'appel pour un Mali reconcilié et uni autour .

Lire aussi : Biennale artistique et culturelle : Les Régions de Koutiala, Kita et San ont compéti samedi

Les Régions de Koutiala, Kita et San sont passées hier nuit devant le jury. Elles ont toutes présenté quatre numéros au lieu de cinq, contrairement à la première journée. Désormais, les orchestres vont competir dans la salle..

Lire aussi : Biennale artistique et culturelle de Tombouctou : Les competitions sont ouvertes depuis vendredi

Au lendemain de la cérémonie d’ouverture de la Biennale artistique et culturelle, les compétitions ont commencé avec les Régions de Bandiagara, Ségou et le District de Bamako..

Lire aussi : Forum mondial des civilisations : Un espace de Dialogue et de Paix

En marge de la Biennale artistique et culturelle qui est organisée à Tombouctou, le Forum mondial des civilisations a été ouvert vendredi dernier à l’Institut des hautes études et des recherches islamiques Ahmed Baba sous le thème: « Dialogue et paix, prospérité partagée »..

Lire aussi : La ville sainte dans l’esprit de la fête

Depuis son arrivée à Tombouctou, lundi dernier, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamou Daffé, enchaine inaugurations et visites chez les notabilités de la cité des 333 Saints..

Lire aussi : Biennale artistique et culturelle 2025 : Tombouctou accueille la plus grande manifestation culturelle

Le Chef du gouvernement, le Général de division Abdoulaye Maïga, a procédé hier à l’ouverture officielle de la rencontre qui regroupe les troupes des 19 régions et du District de Bamako.

Les articles de l'auteur

Tribunal de grande instance de Sikasso : La chambre criminelle tient sa 1ère session

La 1ère session de la chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Sikasso qui a démarré, lundi dernier, se poursuivra jusqu’à vendredi prochain. La session jugera cinq dossiers à savoir un cas de meurtre et quatre cas d’atteinte sexuel (viols et pédophilies)..

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié mercredi 17 décembre 2025 à 11:18

Sikasso : Réformes politiques, institutionnelles et électorales au cœur d’une rencontre

-.

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié mardi 09 décembre 2025 à 09:03

Sikasso : Manifestation de soutien aux autorités et à l’armée

À l’appel du Collectif des femmes de la ville, des centaines de Sikassois sont descendus dans la rue, mardi dernier, pour réaffirmer leur soutien et leur solidarité sans faille aux autorités de la Transition et aux Forces armées maliennes (FAMa). Ils ont surtout dénoncé la cabale médiatique contre notre pays et appelé les Maliens à s’unir pour relever les défis.

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié jeudi 04 décembre 2025 à 10:37

Cabale médiatique contre notre pays : Les Sikassois disent stop

Face à la cabale médiatique orchestrée par les médias français pour déstabiliser notre pays, plusieurs Maliens ont exprimé leur indignation à la télévision nationale. Les forces vives de Sikasso ne sont pas restées en marge. Sur le sujet, notre équipe de reportage a fait un micro-trottoir afin de connaître leurs impressions..

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié mardi 02 décembre 2025 à 10:28

Reprise de Kidal par l’Armée : L’Université de Sikasso débat des enjeux et perspectives de la souveraineté territoriale

14 novembre 2023-14 novembre 2025, cela fait deux ans que les Forces armées maliennes ont repris Kidal. Pour la commémoration de ce retour de l’État à Kidal que l’Université de Sikasso a organisé, vendredi dernier, une grande rencontre. «Retour effectif de l’État à Kidal, enjeux et perspectives d’une souveraineté territoriale affirmée», était le thème retenu à cet effet..

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié jeudi 20 novembre 2025 à 08:13

Sikasso : Le carburant disponible dans certaines stations-service

Plusieurs localités du pays connaissent la crise du carburant. Mais à Sikasso la situation est relativement appréciable. Actuellement, certaines stations-service de la ville sont opérationnelles..

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié vendredi 14 novembre 2025 à 14:35

Une multitude d’activités à Sikasso

La gouverneure de la Région de Sikasso, Mme Kanté Marie Claire Dembélé, a présidé, hier au gouvernorat, la Journée nationale des autorités et légitimités traditionnelles. L’événement a enregistré la présence du préfet du Cercle de Sikasso, Amadou Gassambé, du président du conseil régional de Sikasso, Yaya Bamba, du représentant du maire de la Commune urbaine de Sikasso, Abdramane Sidibé et de celui du coordonnateur régional des chefs de villages et de quartiers de Sikasso Dramane Keita..

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié mercredi 12 novembre 2025 à 09:47

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner