Le Mali d’hier: À l’origine de la CEDEAO

C’est le 28 mai 1975 que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a été créée à Lagos au Nigeria.

Publié jeudi 03 février 2022 à 08:23
Le Mali d’hier: À l’origine de la CEDEAO

Le quotidien national, L’Essor, qui avait suivi de près cet évènement historique, racontait dans ses parutions du 28 et 29 mai 1975 que la délégation officielle du Mali était conduite par le commandant Amadou Baba Diarra, vice-président du Comité militaire de libération nationale (CMLN), organe mis en place après le coup d’État de 1968.

Dans son numéro du 28 mai 1975, L’Essor rapportait que ce sont onze chefs d’État, deux chefs de gouvernement et deux ministres qui avaient paraphé l’acte de création de la Cedeao, en deux exemplaires, l’un en français et l’autre en anglais dans le salon d’apparat du «Federal Palace Hotel» de Lagos.

Le commandant Amadou Baba Diarra a signé le document au nom du Mali. Les autres pays francophones étaient : la Côte d’Ivoire, la Haute Volta (actuel Burkina Faso), la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, qui étaient déjà membre de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest ; ainsi que le Dahomey (Bénin), la Guinée Conakry, le Niger et le Togo. Cinq pays anglophones ont également signé: La Gambie, le Ghana, le Libéria, le Nigeria et la Sierra Leone. Enfin, la Guinée Bissau est le seul pays lusophone à signer le Traité qui devrait rentrer en application dès que sept pays auront ratifié.

Selon les observateurs, il s’agissait d’un fait historique car c’était la première fois que 15 pays africains se mettaient ensemble pour mettre en place une organisation économique. Dans son discours d’ouverture des travaux, l’hôte du sommet, le président du Nigeria  Yakubu Gowon, déclarait ceci : «L’Afrique de l’Ouest vient de parcourir une longue route vers la réalisation d’une union économique. La Cedeao a pour but de briser les barrières culturelles, linguistiques et politiques en Afrique de l’Ouest afin d’établir les fondements d’une union économique et la création d’infrastructures régionales dans les domaines tels que les communications et les transports».

Le projet Cedeao avait été conçu en 1972 par le Nigeria et le Togo. Le président togolais, le général Gnassingbé Éyadema, pour soutenir son idéal, réitérait ceci : «Tous les pays de l’Afrique de l’Ouest partagent le même objectif : dominer les égoïsmes nationaux et parvenir au développement harmonieux de nos pays».
Quant au président William Tolbert du Liberia, il s’était appesanti sur la solidarité entre les pays puissants et les pays moins développés : «Nous devons prendre en compte les intérêts des États les moins développés afin de les assurer qu’ils seront bien protégés et qu’ils ne souffriront pas du fait de leur appartenance à la communauté».

C’est en 1976 que le Cap-Vert fit son entrée à la Cedeao. Tandis que la Mauritanie quittait l’organisation en 2000. Elle a tenté d’y revenir en 2017 avec le statut d’observateur et de membre associé. Quatre ans après, la situation reste floue. Le Maroc et la Tunisie, deux pays du Maghreb, ont aussi formulé une demande d’adhésion à la Cedeao, avec le statut d’observateur et de membre associé. 

Le Mali est aujourd’hui sous l’embargo de la Cedeao. Une décision injuste, illégale voire inhumaine de la part d’une organisation qui aspire à promouvoir la coopération et l’intégration économique dans la sous région. D’ailleurs, les pères fondateurs de la Cedeao visaient à long terme la création d’une Fédération des États de l’Afrique de l’Ouest avec un Parlement, une Cour de justice, un secrétariat exécutif et un Conseil économique et culturel.

Dans cette perspective, les pays membres devraient accepter la suppression des droits et taxes à l’importation et à l’exportation, l’élimination des restrictions sur le commerce intracommunautaire, la mise en place progressive d’un tarif douanier et d’une politique commerciale communs, la suppression des obstacles à la libre circulation des personnes, des biens et des services et des capitaux, l’harmonisation des politiques économiques, industrielles, agricoles, monétaires et de celles concernant les infrastructures.

Youssouf DOUMBIA

Lire aussi : #Mali : Masques et marionnettes : Yacouba Magassouba partage son art de la confection et de la manipulation

Le spectacle danse des «nouveaux manipulateurs» était de belle. Le public, dont une partie attirée par le son des tambours a répondu présent..

Lire aussi : #Mali : Art visuel : Abdoulaye Konaté au cœur d’un programme de mentorat

Ce plasticien, dont la maestria ne souffre d’aucune contestation, essaie de prendre sous son bonnet des jeunes artistes de différents pays africains en vue d’une meilleure expression de leur talent. Ceux-ci dans leurs œuvres renvoient aux défis, espoirs et aspirations de notre continent.

Lire aussi : #Mali : Disparition d’Oumou Berthé dite Dickorè : L’incarnation de la femme peule

C’est certainement l’une des comédiennes et animatrices de radio, les plus talentueuses qui s’est éteinte..

Lire aussi : #Mali : 13è édition du MASA : Anw Jigi art, don sen folo et Kader Tarhanin portent le Mali

Depuis samedi dernier, la 13è édition du Marché des arts du spectacle africain à commencé à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Deux de nos représentants, notamment la compagnie de théâtre Anw jigi art et le cirque de Don sen folo, se sont déjà produits le lendemain d.

Lire aussi : #Mali : Adama Yalomba : Le roi incontesté du «N’DAN»

Adama Yalomba vient de mettre sur le marché un nouvel album de 10 titres. La particularité de cet album, c’est que tous les morceaux sont rythmés par un instrument de musique assez atypique mais surtout méconnu du grand public, le «n’dan»..

Lire aussi : #Mali : Rentrée culturelle du Centre culturel Korè : La culture s’invite dans le dialogue inter-maliens

La cérémonie de lancement de la saison culturelle 2024-2025 du Groupe korè art et culture (GKAC), débutée vendredi dernier à Ségou, s’est presque achevée en apothéose le lendemain..

Les articles de l'auteur

#Mali : Masques et marionnettes : Yacouba Magassouba partage son art de la confection et de la manipulation

Le spectacle danse des «nouveaux manipulateurs» était de belle. Le public, dont une partie attirée par le son des tambours a répondu présent..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 26 avril 2024 à 08:47

#Mali : Art visuel : Abdoulaye Konaté au cœur d’un programme de mentorat

Ce plasticien, dont la maestria ne souffre d’aucune contestation, essaie de prendre sous son bonnet des jeunes artistes de différents pays africains en vue d’une meilleure expression de leur talent. Ceux-ci dans leurs œuvres renvoient aux défis, espoirs et aspirations de notre continent.

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 26 avril 2024 à 08:44

#Mali : Disparition d’Oumou Berthé dite Dickorè : L’incarnation de la femme peule

C’est certainement l’une des comédiennes et animatrices de radio, les plus talentueuses qui s’est éteinte..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mercredi 24 avril 2024 à 07:24

#Mali : 13è édition du MASA : Anw Jigi art, don sen folo et Kader Tarhanin portent le Mali

Depuis samedi dernier, la 13è édition du Marché des arts du spectacle africain à commencé à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Deux de nos représentants, notamment la compagnie de théâtre Anw jigi art et le cirque de Don sen folo, se sont déjà produits le lendemain de la cérémonie d’ouverture, c'est-à-dire dimanche..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 19 avril 2024 à 09:06

#Mali : Adama Yalomba : Le roi incontesté du «N’DAN»

Adama Yalomba vient de mettre sur le marché un nouvel album de 10 titres. La particularité de cet album, c’est que tous les morceaux sont rythmés par un instrument de musique assez atypique mais surtout méconnu du grand public, le «n’dan»..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 19 avril 2024 à 09:05

#Mali : Rentrée culturelle du Centre culturel Korè : La culture s’invite dans le dialogue inter-maliens

La cérémonie de lancement de la saison culturelle 2024-2025 du Groupe korè art et culture (GKAC), débutée vendredi dernier à Ségou, s’est presque achevée en apothéose le lendemain..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 16 avril 2024 à 07:30

#Mali ; Maryse Condé : L’autrice DE «Ségou» n'est plus

Cette militante de la mémoire et de l’anticolonialisme, a écrit plus de 70 ouvrages. De la pièce de théâtre aux essais en passant par la fiction et les livres pour enfants, les écrits de celle qui a su montrer la grandeur et la richesse de Ségou, sont inspirés par son parcours et ses combats.

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 05 avril 2024 à 08:25

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner