
Premiers ministres ainsi que des ex-Premières dames. Les assises qui débutent aujourd’hui au CICB permettront de poser les jalons d’une paix durable
Après les phases communale et
régionale, la phase nationale du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la
réconciliation nationale s’ouvre aujourd’hui sous la présidence du chef de
l’état, le colonel Assimi Goïta, Les travaux se dérouleront du 6 au 10 mai au
Centre international de conférences de Bamako (CICB). Depuis une trentaine d’années,
notre pays traverse un cycle de crises. Il s’agit des rebellions de 1990-1991,
de 2006 et de 2012. La médiation de l’Algérie a toujours conduit à la signature
d’accords qui ont permis la cessation des hostilités sans pour autant trouver
une solution durable et définitive à ces situations conflictuelles.
D’abord,
l’Accord de Tamanrasset du 6 janvier 1991, signé sous médiation algérienne
entre les autorités maliennes et les leaders touaregs pour mettre un terme à la
rébellion de 1990-1991. Cet Accord a été suivi par celui d’Alger pour la
restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la Région de
Kidal, signé entre les représentants de l’État malien et ceux de la rébellion.
Même avec ces accords de paix, en 2012, le Mali a été frappé par une nouvelle
rébellion touareg à laquelle s’est greffé le terrorisme, plongeant ainsi le
pays dans une crise multidimensionnelle. La communauté internationale, avec
l’Algérie comme chef de file de la médiation, a réussi à arracher un Accord
pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Ce document a été
signé en deux étapes à Bamako les 15 mai et 20 juin 2015 par les autorités
maliennes et les leaders des mouvements armés du Nord.
Mais le constat est que cet
Accord a eu du mal à avoir un ancrage et même l’adhésion des Maliens dans leur
écrasante majorité, y compris ceux des régions dites du Nord. C’est pourquoi,
le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta a initié le Dialogue
inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale. Dans une suite
logique, le gouvernement a annoncé la fin de l’Accord pour la paix et la
réconciliation issu du processus d’Alger. Avant d’inviter les groupes
signataires du caduc Accord non impliqués dans le terrorisme ainsi que les
partenaires du Mali à s’inscrire dans l’esprit de ce dialogue ouvert à tous les
compatriotes épris de paix.
Un comité de pilotage dirigé par
l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga a été mis en place dans le
cadre de ce dialogue. Dans la lettre de mission à lui adressée, le chef de
l’état a décliné sa vision. Il s’agit de «résoudre les mésententes au sein des
communautés et entre elles et réparer le tissu social en vue de restaurer
l’harmonie et le vivre ensemble ayant toujours caractérisé les sociétés
maliennes sans lesquels, le développement et la réalisation du Mali Kura serait
impossible».
Afin de garantir l’inclusivité autour de ce dialogue, le comité de pilotage mis en place a rencontré l’ensemble des forces vives de la Nation, les institutions de la République, les partis politiques, les autorités administratives indépendantes, les organisations socioprofessionnelles, la presse, l’ancien président par intérim, Pr Dioncounda Traoré, les anciens Premiers ministres, voire les anciennes Premières dames. Toutefois, avant le début de ces assises, le gouvernement a suspendu les activités des partis politiques et les associations à caractère politique. Cette décision a poussé de nombreux responsables politiques à appeler leurs militants à ne pas prendre part à ce dialogue.
SOIF DE CHANGEMENT- Malgré cette
situation, les phases communale et régionale qui se sont déroulées du 13 au 15
avril et du 20 au 22 avril ont suscité une grande mobilisation des populations
qui sont venues exprimer leurs points de vue et attentes sur les cinq
thématiques retenues à savoir «paix, réconciliation nationale et cohésion
sociale», «questions politiques et institutionnelles», «économie et
développement durable», «aspects sécuritaires et défense du territoire» et
«géopolitique en environnement international».
Les recommandations formulées
dans les communes en disent long sur la soif de changement des Maliens dans
tous les aspects. Lors de ces deux phases, les participants ont formulé
plusieurs recommandations. Entre autres on peut citer la mise en place des
mécanismes adéquats de communication pour une paix durable en régulant les
réseaux sociaux, la lutte contre l’injustice et l’impunité, la réduction du
nombre des partis politiques, la dissolution de toutes les milices
d’auto-défense et leur réinsertion dans les rangs des forces de défense et de sécurité
ou dans d’autres fonctions civiles, la dissolution des associations à caractère
ethnique.
Les participants ont aussi recommandé de
renouer le dialogue avec les partis politiques, de moraliser le mode de
recrutement au sein des Forces de défense et de sécurité, l’ouverture des
négociations avec les chefs des groupes terroristes maliens notamment Iyad Ag
Ghaly, Hamadou Kouffa, l’examen de la situation des groupes armés signataires
ou non signataires du défunt Accord pour la paix et la réconciliation issu du
processus d’Alger, la facilitation du
retour des réfugiés et déplacés, l’implication des femmes dans les
commissions de prévention et de gestion des conflits, le transfert effectif des
ressources de l’état vers les collectivités territoriales, la revue du
découpage des entités administratives.
Les participants ont aussi proposé de
promouvoir le dialogue et la réconciliation entre les communautés à travers des
initiatives de sensibilisation, des échanges culturels et des activités de
restauration de la confiance pour encourager la compréhension et le respect de
la diversité, de promouvoir la justice transitionnelle, les mécanismes de
vérité, de justice et de réparation pour les victimes tout en favorisant la
réconciliation entre les communautés.
Ce n’est pas tout. Ils ont, en outre, préconisé de valoriser les mécanismes traditionnels de gestion des conflits, la suppression du financement des partis politiques, le renforcement du maillage du territoire national par les Forces de défense et de sécurité, la pérennisation et le renforcement du Service national des jeunes, le maintien du caractère unitaire, indivisible et la forme républicaine et laïque de l’état, la prorogation de la Transition jusqu’à la stabilisation du pays, la candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine élection présidentielle.
Dieudonné DIAMA
Les participants recommandent également de dissoudre les partis politiques et d’adopter une nouvelle Charte des partis politiques.
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