#Mali : Ibrahim Ikassa Maïga : «Il n’y a pas de Mali nouveau sans Maliens nouveaux»

Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, lors d’un conseil des ministres a instruit le gouvernement d’aller à la recherche de nos valeurs sociétales pour les insuffler dans le nouveau Malien. À cet effet, un projet de programme national d’éducation aux valeurs va donc être enseigné depuis l’école fondamentale, le secondaire et l’université

Publié lundi 12 février 2024 à 06:48
#Mali : Ibrahim Ikassa Maïga : «Il n’y a pas de Mali nouveau sans Maliens nouveaux»

 Le ministre Ibrahim Ikassa Maïga répondant aux questions d’Ibrahim Traoré de l’ORTM (d) et de Sékou Tangara d’Africable télévision

 

Le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, était l’invité de l’émission Malikura Taassira 2 à la télévision nationale. Il répondait aux questions des journalistes Ibrahim Traoré de l’ORTM et de Sékou Tangara d’Africable Télévision. Ibrahim Ikassa Maïga a d’abord expliqué le contexte qui a favorisé l’avènement de la refondation de l’État.


Selon lui, il a fallu une crise multidimensionnelle de tous ordres d’une profondeur jamais égalée pour que les Maliens se rendent à l’évidence qu’il faille réformer profondément le système de gestion de l’État. Il soutient que tous les domaines étaient concernés à commencer par l’indépendance et la souveraineté même de l’État vis-à-vis d’autres nations. Mais pour le ministre Maïga, le plus criard a été la désorganisation de notre système de défense et de sécurité.

Le ministre chargé de la Refondation de l’État dira que ces dysfonctionnements devraient trouver des solutions. C’est pourquoi, les autorités de la Transition ont décidé d’aller vers ce changement en profondeur qui a été dénommé refondation. Il s’agissait de revoir tous les secteurs de notre vie nationale, de les soumettre à l’ensemble des forces vives à l’occasion des Assises nationales de la refondation pour actualiser notre approche et notre compréhension de ces problèmes.

D’après lui, ces Assises qui se sont tenues depuis le niveau communal, cercle, région, mais aussi dans les pays de résidence des Maliens de l’extérieur ont, lors de la phase finale, répertorié près de 517 recommandations qui sont les desiderata exprimés de bonne foi par les forces vives du pays. «L’engagement a été pris au niveau des autorités de la Transition de mettre fidèlement en œuvre ces recommandations.

C’est ce qui a conduit à l’élaboration d’un document appelé Cadre stratégique de la refondation de l’État assorti d’un plan d’actions qui reprend point par point, les 517 recommandations», a expliqué Ibrahim Ikassa Maïga. Selon lui, la vision du Mali nouveau est celui d’un pays bien gouverné, sécurisé et stable, soucieux du développement durable et du vivre ensemble et respectueux des droits de l’Homme et de nos valeurs culturelles et sociales.

Pour le ministre, le Mali Kura est une sorte de renaissance. D’ailleurs, il dira que le Mali, qui est tombé à genoux en 2012, est celui qui a oublié nos valeurs, qui a intégré un système de gouvernance qui ne pouvait qu’aboutir à ce que nous avons vécu, c’est-à-dire la déliquescence de l’État, du système social, de notre nation et nous avons été la risée du monde.


Ibrahim Ikassa Maïga soutient que le Mali Kura consiste à reprendre les choses, mais dans le bon ordre, de façon holistique et complémentaire parce que «nous avons très souvent fait des diagnostics et des réformes partielles et parcellaires». À ses dires, chaque fois qu’il a fallu aller vers les réformes, les différents domaines n’ont pas tenu compte des autres. Mais cette fois-ci, il s’agit de dire puisque tout est allé à vau-l’eau, revoyons tout ensemble.

Le ministre a répondu à une question sur la bonne gouvernance. Selon Ibrahim Ikassa Maïga, la bonne gouvernance commence déjà par le système institutionnel, politique, administratif, mais aussi les autres secteurs sociaux de base, la lutte implacable contre la corruption, l’impunité. Pour lui, nous avions une Constitution qui avait institué des institutions non adaptées à nos réalités. Et d’ailleurs, ces Constitutions étaient d’inspiration extérieure.


Cette fois-ci, dira-t-il, le peuple malien a désiré une nouvelle Constitution et a même donné les éléments de base de ce texte. D’après lui, il a connu plusieurs étapes, a été adopté et consacre la 4è République avec le décret de promulgation du 22 juillet 2023. Ibrahim Ikassa Maïga a indiqué que cette nouvelle Constitution est un nouveau système étatique.

 

PAS BUDGÉTIVORE- La question d’une deuxième chambre du Parlement (Senat) dont des pays sont en train de s’éloigner est revenue dans le débat. Pour le ministre Maïga, le Senat n’est pas budgétivore, car c’est une institution qui remplace le Haut conseil des collectivités, qui avait aussi un budget. Selon lui, il s’agit de lui donner un pouvoir parlementaire, législatif à côté de l’Assemblée nationale pour la compléter.

Il dira que par sa composition, le Senat a une vision qui intègre les attentes des populations et forces vives à la base puisque ce sont les représentants des collectivités territoriales, des légitimités traditionnelles, des Maliens établis à l’extérieur ainsi que des citoyens ayant rendu des services exceptionnels à la nation, qui ont une approche moins politisée de l’action législative.

À une question sur les actions en cours pour la souveraineté économique, Ibrahim Ikassa Maïga répondra que l’essence de l’État est l’indépendance et la souveraineté. Selon lui, c’est l’absence de sujétion à toute autre puissance quelle qu’elle soit et rien que la volonté du peuple. Il a déploré que le Mali n’avait pas cette souveraineté et «nous ne décidions pas par nous-mêmes». Pour corroborer ses propos, il dira que même le choix des candidats à la présidentielle était décidé ailleurs de même que la date de tenue des élections.


Pis, il soutiendra que très souvent, nous avons assisté à la proclamation des résultats par des puissances extérieures avant même notre Cour constitutionnelle. Aussi, selon le ministre, nous n’avions pas le choix de nos partenaires, notre Armée ne pouvait pas se procurer de matériels de guerre et autres équipements en dehors de la volonté d’autrui. «Tout cela est derrière, car nous avons retrouvé notre souveraineté et avons les coudées franches pour toutes les réformes que nous voulons aujourd’hui», a fièrement déclaré Ibrahim Ikassa Maïga, ajoutant que nos forces ont repris les entités qui étaient occupées par d’autres sur le territoire.

«Nos Forces de défense et de sécurité n’avaient pas la liberté de mouvement sur notre propre territoire, l’espace aérien n’appartenait pas au Mali, car l’État du Mali devrait demander une autorisation à d’autres puissances pour pouvoir survoler son territoire», a dénoncé le ministre en charge de la Refondation de l’État. Pour Ibrahim Ikassa Maïga, ce qui manquait à notre pays était ce triptyque : avoir une vision sans influence aucune, mettre en œuvre cette vision et le leadership courageux.

Dans cette œuvre de refondation de l’État, le ministre Maïga reconnaît qu’on ne peut pas changer le Mali sans les Maliens. C’est pourquoi, il a parlé d’un Mali Kura respectueux de nos valeurs socio-culturelles et des droits humains. «Sans le Mali den kura, il n’y a pas de Mali Kura», a-t-il insisté. Avant d’ajouter que c’est tout le challenge et la chose la plus difficile dans tous les pans de la société. Selon lui, le chef de l’État à l’occasion d’une session du conseil des ministres a instruit le gouvernement d’aller à la recherche de nos valeurs sociétales pour les insuffler dans le nouveau Malien. Et c’est ce qui est en train d’être fait à travers un projet de programme national d’éducation aux valeurs qui va être enseigné depuis l’école fondamentale, le secondaire, l’université et dans les écoles professionnalisantes.


Selon lui, il s’agit de faire en sorte que les Maliens s’interdisent des choses, aient l’amour de la patrie. Ibrahim Ikassa Maïga a estimé que de tous les corps sociaux, l’Armée est la mieux organisée et disciplinée. Selon lui, en imposant les principes qui caractérisent l’Armée aux autres pans de la société, nous pourrons parvenir à ce citoyen modèle. Il a rappelé que l’une des recommandations des ANR est que toute nouvelle recrue de la Fonction publique passe par les mailles du Service national des jeunes pendant six mois. Et depuis 2021, toutes les recrues de la Fonction publique sont passées par-là et cela a donné des résultats déjà.

Aussi, le ministre Maïga a répondu à une question sur le Système intégré de gestion des ressources humaines. Et de regretter qu’au Mali, le nombre de fonctionnaires ou d’agents de l’État qui émargent sur le budget national n’est pas connu. D’après lui, ce système permettra  d’inventorier l’ensemble des agents, fonctionnaires de l’État ou des collectivités territoriales. Et déjà, il dira qu’il y a un lot d’agents fictifs qui émargent sur le budget national. 

Dieudonné DIAMA

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