L’ambition du Mali :
Être une puissance agricole- Le Mali est pays à vocation agricole où
l’agriculture familiale est la forme la plus répandue au Mali. La
production agricole est gérée et exploitée par une famille et repose
principalement sur la main-d’œuvre familiale. Le Mali ambitionne pourtant
d’être une puissance agricole dans la sous-région. Pour y arriver, il doit se
doter des moyens de pouvoir diversifier sa production agricole et de produire
en grande quantité pour satisfaire les besoins locaux et exporter le surplus.
En effet, le pays est le second plus important producteur de céréales en
Afrique de l’Ouest derrière le Nigéria.
Durant la saison 2023/2024, la
production de céréales a atteint 9,9 millions de tonnes en baisse de 3 %
par rapport la campagne précédente. Ce niveau en baisse d’une année fait suite
notamment à une mauvaise répartition des précipitations mal réparties de juin
et juillet qui ont retardé les semis et le développement des cultures. En plus
du faible accès aux fertilisants en particulier pour la culture du riz qui
compte. Mais le Mali demeure le second producteur de céréales de l’Afrique de l’Ouest
derrière le Nigéria. La consommation en céréales du pays est environ 5,4
millions de tonnes de grains ce qui laisse la place à une exportation du
surplus vers les pays voisins.
La production agricole est
pour l’essentiel tributaire la pluviométrie, donc vulnérable aux effets
négatifs des variations et changement climatiques. Or, les experts prédisent, à
propos de scénarios climatiques à l’horizon 2100, ce qui suit : une diminution
de la pluviométrie avec des taux de pertes de l’ordre de 1à 5% (2020), 2 à 6%
(2025), 5 à 8% (2030), 5 à 10 % (2050) et enfin 22% (2100) qui se traduirait
par un déplacement des isohyètes vers le sud, une hausse des températures dans
toutes les localités du Mali avec un taux moyen de l’ordre de 0,5°C (2020),
1,0°C (2025), 1,5°C (2030), 1.7°C (2050) et enfin 3.0°C (2100).
Avec cette tendance, pour
le secteur de l’agriculture, doit se préparer aux impacts directs attendus de
ces changements et variations climatiques : un début des saisons désormais très
variable et étalé dans le temps, interruption, fin prématurée, une modification
pour l’agriculture et l’alimentation des cycles de croissance des végétaux avec
des influences néfastes sur les récoltes, la modification de la répartition et
de la superficie des terres cultivables et la déforestation à vaste échelle,
une variation des dates normales de démarrage et de fin de la saison des
pluies, entraînant une fluctuation de la longueur de la saison des pluies, ce
qui se traduit alors par des retards dans l’installation de la saison ainsi que
des arrêts prématurés des pluies, une aggravation des problèmes d’insécurité
alimentaire pouvant exacerber la pauvreté. Il est attendu une tendance négative
pour le maïs, le millet, le sorgho et les arachides. Par rapport à l’année
2000, les rendements devraient baisser de 13 % pour le maïs, de 12 % pour le
millet et le sorgho, et de 7 % pour les arachides d’ici à 2080.
Par ailleurs, la population malienne de près de 23 millions habitants en 2024 est caractérisée par une forte croissance démographique de 3,6%. Estimée à 5 millions habitants en 1960, cette population pourrait se multipliée par 10 pour atteindre 50 millions en 2050. Je n’évoque pas ce nombre non pour faire peur ou pour dire que vous avez tort d’avoir des enfants ou de prévoir d’en avoir. C’est une réalité qui nous interpelle à prendre le contrôle non seulement de comment s’effectue la production agricole mais aussi de la qualité des produits.
En plus, cette population est plus en plus
attirée par les villes ; par exemple, Bamako qui comptait
2 500 habitants en 1884), puis 8 000 habitants
en 1908) ; 37 000 habitants en 1945, près de
100 000 en 1960 continue d’attirer une population rurale en quête de
travail pour atteindre 3 000 000 habitants en 2023. Ces
arrivants, une fois en ville, n’ont plus les mêmes attitudes vis-à-vis des
ressources naturelles que leurs parents et ancêtres.
Un patrimoine de terres
agricoles en proie à une dégradation poussée- Le potentiel de terres arables
est de plus de 30 millions d’ha dont 11,4 millions ha de terres sous cultures
et jachères. Chaque année 4,9 millions ha de terres sont mises. Les sols y
sont caractérisés non seulement par
leur faible teneur en phosphore, potassium et souffre, mais aussi par leur
forte sensibilité à l’érosion éolienne et/ou hydrique. Le taux de dégradation
total des terres entre 2000 et 2015 s’est établi à 6,8%. La dégradation des
terres agricoles se manifestent la forme de : la salinisation des terres
agricoles et l’alcalinité en zone rizicole : plus de 26% de terres de la
zone Office du Niger sont affectées, la lixiviation des nutriments (perte de la
fertilité du sol dans toutes les zones) et l’encroûtement des sols :
occasionnant l’érosion des sols une perte annuelle en sol de de l’ordre de 6,5
tonnes/ha/an, variant de 1 tonne au nord à plus 30 tonnes au sud.
De 7 à 15 %
des terres, devenues stériles ont été abandonnées. Une autre manifestation
concerne la perte totale de carbone organique du sol estimée à 569 132 T, soit
environ 0,06 % du stock national du carbone des consécutive aux conversions des
terres. Une autre manifestation concerne la perte totale de carbone organique
du sol estimée à 569 132 T, soit environ 0,06 % du stock national du carbone
des consécutive aux conversions des terres ; la perte de la structure du
sol : 30% des terres sont complètement dégradées et les 70 autres % sont
en déclin de productivité. La diminution de la couverture végétale et la perte
de biodiversité : un changement net du couvert végétal évalué, pour la
période de 2000 et 2015, à 18 430 Km² (soit 1,5% des terres répertoriées), dont
823 Km² pour les forêts, 3 213 Km² pour les terres cultivées et des pâturages
affectés par des conversions préjudiciables. Ils ont aussi conduit à un déclin
de la productivité nette des terres sur 22 184 Km² de la superficie de la
couverture terrestre affectée.
Les coûts des dommages environnementaux et des inefficiences dans l’utilisation des «Sols et Forêts» représentaient 0,4-6 % du PIB, du fait de l’érosion du sol et à 5,35 % en raison de la déforestation. En zone soudanienne, les pertes en revenus agricoles sont estimées chaque année, à 90 000 Fcfa par hectare.
Notre avenir : Transformer les terres dÉgradÉes en terres saines-Devant les impacts préoccupants susmentionnés, le Mali sur sa propre initiative ou soutenu par des programmes internationaux, a mis en place de nombreuses actions de lutte contre la désertification en prenant des mesures correctives et préventives. Les efforts se sont poursuivis aussi bien au niveau gouvernemental qu’au niveau des acteurs locaux, à travers des projets ponctuels avec l’appui financier des partenaires techniques et financiers suivant des approches sectorielles. Malgré tous ces efforts, la dégradation des terres s’est poursuivie et s’est généralisée au point de rompre les équilibres existants entre les populations de la région et leur milieu.
Solution innovante :
Neutralité en matière de dégradation des terres-Dans l’optique d’éviter, de
réduire ces pertes critiques et d’inverser cette tendance à la dégradation des
terres, le Gouvernement du Mali projette d’atteindre la neutralité en matière
de dégradation des terres d’ici 2030. La neutralité de la dégradation des
terres est n état dans lequel la quantité et la qualité des ressources en
terres nécessaires pour soutenir les fonctions et les services des écosystèmes
et améliorer la sécurité alimentaire restent stables ou augmentent dans des
écosystèmes et des échelles temporelles et spatiales spécifiées.[3] Le
cadre conceptuel de LDN encourage la mise en œuvre de diverses mesures qui
équilibrent les pertes en capital naturel terrestre et les gains par la
restauration des terres ou la gestion durable des terres.
Les cibles retenues par Mali porte sur : i)
une augmentation de la superficie forestière à 26% de la superficie totale du
territoire ; ii) une réduction de la proportion des terres cultivées
annuellement, affectées par une baisse de fertilité et sujettes à l’érosion
soit environ 2,5 millions ha ; iii) la réduction d’au moins 25% la perte
annuelle de superficie forestière soit environ 125 000 ha, avec comme
finalité d’accroître la production agricole et de préserver les écosystèmes avec une amélioration nette
du couvert végétal de 10%.
Le principe directeur de la neutralité se fonde sur la hiérarchie des réponses face à la dégradation déjà constatée ou potentielle, évaluée durant une période de référence et suivant des tendances des valeurs des indicateurs principaux que sont la couverture terrestre, la productivité nette et le stock de carbone organique du sol. Trois indicateurs sont retenus pour suivre les progrès accomplis dans la réalisation de la NDT. Il s’agit de l’occupation des terres, de la productivité des terres, et du stock de carbone. Ces trois indicateurs associés permettent de faire un état des lieux de la situation de dégradation des terres. Ils reflètent les processus clés qui sous-tendent le capital naturel terrestre.
Actions à entreprendre pour
atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres-Cette approche
innovante repose sur la mise en œuvre de solutions concrètes sur le terrain par
plusieurs types d’actions, parmi lesquels deux constituent des voies
prioritaires pour atteindre la neutralité en matière de dégradation des
terres : gestion durable des terres agricoles pour lutter contre leur
dégradation. Il s’agit de l’adoption de systèmes d’utilisation des terres qui,
à travers des pratiques de gestion appropriées, permettent à leurs utilisateurs
de maximiser les avantages procurés par les terres, tout en préservant ou en
renforçant leurs fonctions de soutien écologique.
L’ensemble des pratiques
agro-écologiques, agroforestières, culturales traditionnelles...
peuvent être
améliorées ou généralisées par des technologies modernes au service d’un
objectif de gestion durable des terres. Les techniques de GDT (incluant aussi
la gestion durable de l’eau), qui sont aujourd’hui bien connues, ont prouvé
leur efficacité. Les techniques anti-érosives (cordons pierreux, demi-lunes,
banquettes) et de restauration des sols par le zaï ont permis d’améliorer la
fertilité sur des centaines de milliers d’hectares. Ces différents procédés ont
permis d’augmenter significativement la production agricole à l’hectare, de
40 % à 120 % ; Renforcer les capacités des acteurs locaux
structures techniques, agro-éleveurs, ONG, etc.) à la compréhension des
variations climatiques et à leur intégration dans les systèmes de production
agro-sylvo-pastoraux.
Le cadre stratégique
d’investissement avait préconisé d’adopter dans un premier temps, de façon
intelligente, certaines de ces bonnes, notamment : la Régénération naturelle
assistée (RNA) sur 1.000 projets pour couvrir 200.000 ha dans les zones
potentielles, la fertilisation de
500.000 ha de terres. En plus, 200.000
ha de terres cultivées seront aménagés en courbes de niveau et 200.000 ha
autres à travers d’autres techniques de lutte antiérosive. Le Système de
riziculture intensive (SRI) sera promu dans les zones propices à travers 1.500
ha, le reboisement de 500.000 ha de superficies pour la restauration des terres
dégradées dont 1.000 ha, la
réhabilitation de plus de 20% des superficies des forêts classées dégradées et
20% de superficies d’aires protégées seront protégés et/ou réhabilités.
Au
total 03 parcs, 09 réserves de faunes et 08 Zones d’intérêt cynégétique seront
aménagés et 50 Plans d’aménagement et de gestion (PAG) des forêts seront
élaborés et mis en œuvre.
Restauration et la réhabilitation des terres dégradées. Elles sont entreprises lorsque les écosystèmes sont déjà dégradés, endommagés, transformés ou entièrement détruits du fait de l’activité humaine, dont les impacts sont aggravés par les conditions climatiques et les phénomènes naturels (sécheresse, incendie, inondation, glissement de terrain.).
La restauration écologique,
au sens large, est donc une action intentionnelle qui initie ou accélère
l’autoréparation d’un écosystème en respectant sa santé, son intégrité et sa
gestion durable. Essentiellement sur le terrain, il s’agira de l’adoption
notamment de pratiques agricoles écologiques telles que l’usage rationnel de
l’eau, le recours aux éléments fertilisants biologiques et naturels, les
pratiques de labour optimales et la lutte intégrée contre les ennemis des
cultures.
Dr Alamir Sinna TOURÉ
Ph.D Sciences forestières
Rédaction Lessor
Ces irrégularités relayées dans le dernier rapport du Vérificateur général, couvrent la période de 2020 à 2022. Elles sont axées sur des manquements liés à la liquidation des feuilles de soins ainsi que le recouvrement des cotisations de l’Assurance maladie obligatoire (Amo) par la Cais.
Le Général de division Elhadji Gamou, gouverneur de la Région de Kidal, a effectué une visite, le week-end dernier auprès des communautés locales dans les Cercles de Takalote et de Kidal. Après des échanges fructueux avec les leaders communautaires, il a rencontré les populations de Koniba,.
La Fondation Orange-Mali, en partenariat avec Action contre la faim (ONG-ACF), a décidé d’apporter son aide à 1.000 ménages (près de 6.000 personnes), victimes d’inondations dans les Régions de Ségou, Mopti et le District de Bamako..
Le Collectif des nyamakala (griots) de l’Office de radio et télévision du Mali (ORTM) a organisé, samedi dernier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la 3è édition de «Sandiya»..
Le Musée national a servi de cadre, vendredi dernier, au lancement de la journée de plaidoyer et de lobbing pour influencer les processus budgétaires en faveur de l’agroécologie paysanne (AEP)..
Dans le cadre de sa mission de supervision des projets qu’il appuie, le Fond international de développement agricole (Fida) a rencontré, vendredi dernier, au département en charge de l’Entrepreneuriat national, les acteurs de la deuxième phase du Projet insertion économique des jeunes rurau.