Les produits de Oumou Yanogué, promotrice de la marque Anw Danbé, sont accessibles sur WhatsApp ou Instagram
La vente en ligne des produits importés devient de plus en plus tendance dans notre pays. Nos compatriotes achètent beaucoup en ligne. En l’absence de statistiques, il est impossible de donner des chiffres sur la part du marché virtuel dans nos échanges commerciaux. Qu’en est-il des produits artisanaux ? Certainement pas au même niveau de vente, car les commerçants avouent mettre en ligne plutôt les produits importés. Cependant, nombre d’artisans sont déjà dans la dynamique de la modernité. Ils ont développé leurs plateformes digitales, avec à la clé des clients (Maliens de l’étranger, particuliers, galeristes…) au-delà de nos frontières.
Oumou Yanogué est promotrice de la marque Anw Danbé qui signifie littéralement «notre dignité». Elle cumule des milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux. Celle qui a commencé à intégrer les plateformes numériques Tik-tok, Snapchat et Facebook en 2019, accroît sa vente et son audience grâce à ses différents comptes. À travers son entreprise de mode, la jeune entrepreneure produit et commercialise des tissus, tenues et accessoires traditionnels. «Les commandes sont fréquentes et grâce au digital, 60% de mes produits sont vendus à l’extérieur du pays», confie-t-elle.
Depuis quelques semaines, notre interlocutrice possède son propre site web (Anwdambe.com). La promotrice de l’entreprise Anw Dambé n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Elle illustre parfaitement l’apport du digital dans le secteur de l’artisanat malien. En effet, les acteurs de ce domaine ne tiraient profit de leur métier que dans les foires d’exposition et commerciales, les rues marchandes ou encore les visites touristiques. De plus en plus, en dehors de ces occasions et grâce au digital, nos artisans arrivent à faire connaître leurs potentialités, répondre aux besoins des clients et toucher un public plus large.
«Avec les réseaux comme Tik-tok, Facebook, Instagram, ou leur propre site web, les artisans Maliens ont la capacité d’élargir leur audience au-delà du marché local», soutient Alou Badra Gnimenou, bijoutier et secrétaire général de la Maison des artisans de Bamako. Il explique qu’il est impératif pour tout entrepreneur d’aller vers les réseaux sociaux. Car, avec les plateformes numériques, chaque entrepreneur est en mesure, depuis son atelier ou sa maison, d’exposer ses produits artisanaux. Cela, en publiant des photos et vidéos de ses créations.
S’OUVRIR AU MONDE- En plus d’accroître la visibilité, le digital permet de développer la créativité des artisans. C’est l’avis de Baba Mahamane Traoré, secrétaire administratif de la Fédération nationale des artisans du Mali (Fnam). Selon cet artisan qui évolue dans le domaine de la couture, le digital a permis au secteur de s’ouvrir au monde et de développer la créativité pour améliorer les produits. «Actuellement, dans notre domaine, c’est le digital qu’il faut pratiquer pour être compétitif.
L’artisan est un créateur et un innovateur. Cela nous oblige à nous adapter à l’actualité et évoluer avec le monde», explique celui que nous avons rencontré au siège de la Fnam à Hamdallaye. Poursuivant, notre interlocuteur fait savoir que de 2017 à 2021, son organisation a bénéficié le projet Technologie pour le secteur de l’artisanat au Mali (Tsam). «Ce projet financé par une agence canadienne de formation des artisans aux nouvelles technologies a permis aux artisans de se créer de la clientèle en dehors de notre pays», affirme-t-il. Mieux, la Fnam a même eu son propre site web sur lequel elle expose les œuvres des artisans maliens pour faciliter leur commercialisation.
Tout comme la Fnam, l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali (Apcmm) a eu un projet financé par l’Institut de coopération international, une ONG française. Des explications du chargé de communication de la structure, Massabou Sogodogo, le projet a permis d’initier les artisans à l’utilisation des nouvelles technologies.
«On travaille avec les sites internationaux de e-commerce comme Ali baba. On a déjà commencé à former les artisans en ce sens», confie-t-il. Et d’assurer que le projet a abouti à la création d’une plate-forme des artisans touareg dénommée «Timidwa», un mot tamasheq qui signifie littéralement «amitié». Dans la même dynamique, continue Massabou Sogodogo, des pourparlers sont en cours avec la Poste et d’autres structures pour faciliter l’expédition des produits. Outre la clientèle, le digital a permis le renforcement de la qualité des produits artisanaux en respectant les normes. «On s’inspire et on crée en fonction des préférences du client», ajoute-t-il.
ARNAQUES- C’est sous le bruit des marteaux et le brouhaha des clients que nous avons rencontré à la Maison des artisans, Amidou Dagnoko, président du Réseau des artisans lauréats du Mali et promoteur de la marque Taasiri. Comme nos précédents interlocuteurs, ce dernier reconnaît qu’il est actuellement impensable pour les artisans d’évoluer sans le digital. Pour la simple raison qu’ils génèrent plus de revenus avec les réseaux sociaux. En guise de preuve, il affirme avoir beaucoup de clients à l’étranger. Toutefois, notre interlocuteur précise qu’il ne travaille qu’avec les réseaux WhatsApp et Facebook. «Ce choix est dû au fait que j’ai des clients sérieux. Et avec ces deux réseaux, je vends mieux, car les gens qui viennent généralement vers moi achète toujours», se réjouit-il.
Comme toute chose, le digital a aussi des inconvénients. Et du côté des artisans, l’un des problèmes les plus fréquents est l’arnaque. «Il y a des personnes qui reproduisent nos créations quand on les publie en ligne. Et ça m’arrive souvent de tomber sur des copies de mes œuvres dans d’autres continents», témoigne Alou Badra Gnimenou. Notre bijoutier n’est pas le seul à rencontrer des situations pareilles, une autre artisane avec qui nous nous sommes entretenue affirme avoir été victime d’arnaque. «Certains ateliers reproduisent intégralement mes collections que je poste sur mes différents comptes», dénonce notre couturière.
Une autre arnaque soulignée par Hamidou Dagnoko est l’arnaque monétaire. De ses explications, il y a des gens qui passent des commandes et qui, au moment de payer, font recours à l’arnaque. «Je me méfie beaucoup. Raison pour laquelle, je clarifie tout avec les clients. Avec moi, il n’y a pas de produit sans argent !», dit-il d’un ton ferme. Bien que des ONG extérieures appuient les structures artisanales maliennes, il convient de noter que l’État fournit aussi des efforts considérables pour donner plus d’élan à la digitalisation du secteur artisanal.
Siguéta Salimata DEMBÉLÉ
Rédaction Lessor
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