
De gauche à droite: Dr Jean François Marie Camara et Dr Elhadji Boubacar Touré
Le mardi 13 mai dernier, le Chef de l’État, le Général d’armée Assimi Goïta, a promulgué la Loi n°2025-005 du 13 mai 2025 portant abrogation de la Loi n°05-047 du 18 août 2005 portant Charte des partis politiques et de la Loi n°2015-007 du 4 mars 2015 portant statut de l’opposition politique. Le même jour, il a pris un décret portant dissolution de tous les partis politiques et organisations à caractère politique sur toute l’étendue du territoire national. Dr Jean François Marie Camara et Dr Elhadji Boubacar Touré se prononcent sur le sujet qui domine encore l’actualité dans notre pays. Ils abordent également la présentation du Plan d’action du gouvernement (PAG) que le Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, a présenté devant le Conseil national de Transition (CNT).
Pour Dr Jean François Marie Camara, la dissolution des partis politiques et organisations à caractère politique dénote la volonté du gouvernement d’aller vers la redéfinition de notre contrat social. À ce propos, l’enseignant-chercheur en science politique à la Faculté des sciences administratives et politiques (Fsap) pense que les autorités doivent impliquer, cette fois-ci, toutes les forces vives de la Nation dans la refondation de notre système démocratique dans le sens du pluralisme.
L’universitaire signale que l´abrogation de la Charte des partis politiques doit être une opportunité pour tous les citoyens qui aspirent à participer au jeu politique. «Cette abrogation doit permettre de clarifier un certain nombre de choses, à savoir les conditions de création des partis politiques qui doivent être durcies», préconise-t-il. Il s’agit également, selon lui, d’expliquer clairement les fonctions des partis politiques et leurs conditions de dissolution. Sans oublier de déterminer qui peut être membre d’un parti politique et de fixer les modalités de financement public des structures politiques.
Parlant du Plan d’action du gouvernement Abdoulaye Maïga, l´enseignant-chercheur rappelle qu’il est de coutume que le Premier ministre présente la vision du Chef de l’État et l’ensemble des membres de son équipe devant le Parlement. D’après Dr Jean François Marie Camara, le contexte socio-politique de notre pays a fortement changé depuis 4 ans. «Cela sous-entend que le Premier ministre doit rassurer nos concitoyens par rapport à l’installation d’un dialogue inclusif afin d’apaiser le climat social», analyse-t-il.
ASSAINISSEMENT DE LA VIE POLITIQUE- Quant au Dr Elhadji Boubacar Touré, il soutient que cette mesure de dissolution permettra l’assainissement et la moralisation de la vie politique et de la gouvernance dans notre pays. L’enseignant-chercheur à la Faculté de droit public de l’université Kurukanfuga de Bamako estime que la dissolution des partis politiques et organisations à caractère politique est une décision hautement politique.
D’après lui, elle était attendue dans la mesure où depuis les consultations nationales dans le cadre de la relecture de la Charte des partis politiques, l’épée de Damoclès était suspendue sur les formations politiques. Il ajoutera que cette mesure était soupçonnée dans le sens où le Mali s’est retrouvé dans la Confédération des États du Sahel (Confédération AES) où il y a une sorte de destin lié. «Alors, on procède de la même manière», a-t-il expliqué.
Pour l’universitaire, les réformes politiques souhaitées ne sauraient être mises en place avec la même structuration qui date de plus de trois décennies. «Je crois que le gouvernement a procédé méthodiquement mais surtout, il s’est servi des politiques pour communiquer à sa place. Toute la communication a été faite par les partis politiques qui ont préparé leur dissolution sans se rendre compte», estime le professeur de droit. En cette période où elles n’ont pas de moyens de pression, les entités politiques auraient dû s’éclipser, pense Dr Elhadji Boubacar Touré.
Selon lui, «en déclenchant un bras de fer avec les autorités en place, tout portait à croire que la dissolution allait venir». Cependant, nuance l’universitaire, la portée de cette mesure est dommageable pour la vie politique dans la mesure où elle interdit toute activité politique. Il ajoutera que beaucoup de libertés vont être restreintes, notamment la liberté politique, celle d’association et d’opinion. Ensuite, l’enseignant-chercheur affirme que les conséquences de cette dissolution seront l’isolement de notre pays sur le plan international et la querelle intestinale (en sourdine) entre les autorités et des «hommes politiques» issus du mouvement démocratique. D’après Dr Elhadji Boubacar Touré, ceux-ci ne vont pas s’afficher en tant qu’hommes politiques mais continueront à mener des activités pour rétablir la vie politique dans notre pays.
Toutefois, il dira que cette mesure permettra l’assainissement et la moralisation de la vie politique et de la gouvernance au Mali. Sans oublier la rationalisation des partis politiques et la mise en place d’un meilleur cadre d’encadrement légal avec des objectifs précis et évaluables.
S’agissant de la présentation du Plan d’action du gouvernement (2025-2026), Dr Elhadji Boubacar Touré signale que c’est un exercice constitutionnel qui prévoit que chaque Premier ministre présente la déclaration de sa politique générale.
«C’est un élément important dans le contrôle de l’action gouvernementale», dit-il. D’après l’enseignant-chercheur, les autorités seront évaluées en fonction des objectifs prioritaires qu’elles auront annoncés lors de cet exercice. C’est aussi une boussole permettant de voir la direction de l’action gouvernementale et un thermomètre pour les citoyens afin de voir le degré de prise en charge de leurs besoins concrets du moment, détaille Dr Elhadji Boubacar Touré.
Bembablin DOUMBIA
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