Le centre comprend un bloc pour l’hébergement comportant 35 chambres avec 278 lits installés et des toilettes
«Je suis
revenu de la Mauritanie parce que j’ai eu beaucoup de difficultés dans ce pays.
Nous étions victimes de maltraitance sur les lieux de travail. C’est ainsi que
nous avons demandé à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de
nous ramener au Mali». Adama Djiré qui s’exprime en ces termes, est un migrant de retour en séjour à
la Cité d’accueil et d’information des Maliens de l’extérieur, sise à la cité
Unicef de Niamakoro en Commune VI du District de Bamako. Tailleur de son état,
ce migrant de retour au bercail veut désormais rester sur sa terre natale pour
aider sa famille et le pays.
Il dit
avoir besoin d’un coup de pouce pour acquérir du matériel de couture et
abandonner définitivement l’idée de migrer vers d’autres cieux pour se réaliser.
Adama Djiré appelle nos compatriotes établis à l’extérieur à regagner le
bercail pour apporter leurs pierres à l’édifice national. Il lance le même
appel à ceux qui sont tentés de traverser la Méditerranée à la recherche de
l’eldorado. Comme
lui, nombre des migrants de retour vivent à la Cité d’accueil et d’information
des Maliens de l’extérieur. Ce jeudi 6 juin, il est environ 11 heures. Le
soleil est déjà brûlant. Dans la cour de la Cité, nos compatriotes de retour,
regroupés sous les arbres et devant l’entrée de l’hébergement, devisent. Au
même moment, d’autres sont toujours dans les bras de Morphée.
Dans la
cuisine, on s’occupe à préparer le déjeuner des pensionnaires de la Cité.
Fatoumata Coulibaly en fait partie. La bonne dame est aussi revenue de la
Mauritanie où elle avait suivi son époux parti dans ce pays voisin à la
recherche d’un mieux être. Un espoir qui sera vite brisé en raison des
difficultés vécues par le couple. «Certains de nos compatriotes y travaillent
sans percevoir leurs salaires», raconte Fatoumata Coulibaly, avec une pointe
d’amertume.
Celle dont le mari et ses deux enfants sont restés en Mauritanie,
garde encore à l’esprit les difficultés que vivent les jeunes migrants dans ce
pays. Certains n’hésitent pas à braver tous les dangers et à tenter de rallier
l’Espagne par la mer. «Malheureusement, les passeurs leur prennent de l’argent
et leur indiquent des chemins qui tournent souvent au drame», regrette notre
interlocutrice. Avant de demander aux autorités de créer des opportunités
d’emploi pour les jeunes afin de les retenir au pays. Aujourd’hui, Fatoumata
Coulibaly espère voir ses enfants aussi rapatriés pour continuer leurs études
au Mali.
278 LITS-
Boubacar Ousmane Bocoum est rentré d’Algérie. Ce vieil homme a fui avec sa famille
la violence à Aguelhok dans la Région de Kidal. Il a regagné l’Algérie après
l’éclatement de la rébellion en 2012 pour tenter de trouver gîte et couvert.
Malheureusement pour lui, l’expérience tourne au vinaigre. Il rencontrera
d’énormes difficultés. «On nous arrachait les téléphones dans les rues. Pis, on
ne pouvait pas dormir tranquillement dans nos maisons à cause des bandits.
C’est ainsi qu’on a décidé de retourner au pays», confie Boubacar Bocoum. Cet
autre interlocuteur qui est revenu avec toute sa famille veut regagner son
terroir, où l’Armée malienne est désormais présente. Il formule des
bénédictions pour les autorités du pays.
Comme
lui, les pensionnaires de la Cité d’accueil et d’information des Maliens de
l’extérieur se réjouissent de leurs conditions de séjour. «Nous n’avons pas eu
de problèmes depuis que nous sommes venus ici», s’exprime l’un d’eux. Yaya Koné
est l’administrateur de la Cité d’accueil et d’information des Maliens de
l’extérieur. D’après lui, sa structure qui a été créée en 2018, est née de la
volonté du gouvernement d’améliorer les conditions d’accueil et de séjour des
Maliens de retour. Le responsable de la Cité explique qu’il y a le retour
volontaire, celui forcé, mais aussi des rapatriements. «Avant l’existence de la
Cité, toute cette vague était gérée au niveau de la cour de la protection
civile.
Ce qui rendait un peu difficile le travail, car la première
destination de cette cour n’était pas la migration. À cet effet, le
gouvernement a mis à la disposition du ministère des Maliens de l’Extérieur à
l’époque cet espace», explique Yaya Koné. La Cité
d’accueil et d’information des Maliens de l’extérieur est composée d’un bloc
administratif comportant une salle d’accueil, une salle pour l’infirmerie,
trois bureaux et une cantine. Mais aussi d’un bloc pour l’hébergement
comportant 35 chambres avec 278 lits installés et des toilettes. D’après lui,
son service est chargé d’héberger, durant trois jours, les Maliens de retour
forcé, volontaire ou en situation de détresse, mais aussi ceux établis à
l’extérieur, en séjour au Mali, pour une durée ne pouvant excéder sept jours.
D’autres missions de la structure consistent à apporter les premières assistances psycho-sociales et sanitaires aux rapatriés et expulsés se trouvant dans une situation de détresse, d’assurer l’information, l’orientation et la sensibilisation de ses pensionnaires pendant leur séjour ainsi que leur restauration. Il s’agit également d’assurer leur enregistrement et la mise à disposition des données à la Délégation générale des Maliens de l’extérieur, indique l’administrateur de la Cité.
NOMBRE
RECORD- Du 5 juillet 2018 au jeudi dernier, le service a accueilli et assisté
34.226 personnes dont 29.792 hommes, 1.627 femmes et 2.807 enfants, selon ses
responsables. Yaya Koné dira que principalement, les pays de provenance de nos
compatriotes de retour sont d’abord l’Algérie, la Lybie, le Niger, le Tchad et
quelques pays européens.
Pourquoi, l’Algérie vient en tête ? En réponse, notre
interlocuteur signale que cette situation s’explique par le fait qu’il n’y a
pas de visa entre ce pays et le nôtre. Ainsi, certains de nos compatriotes
profitent de cette situation pour tenter d’aller chez notre grand voisin.
Cependant, d’après lui, ces derniers temps, l’Algérie a vu qu’il y a beaucoup
de flux de «migrants noirs» qui traversent son territoire. Du coup, les
autorités du pays ont resserré les dispositifs pour bloquer les migrants de
passage, ce qui explique les refoulements, ces dernières années, détaille
l’administrateur de la Cité d’accueil et d’information.
Selon lui, «même si nos compatriotes ont les documents en bonne et due forme, ce pays les regroupe, au lieu de les rapatrier sur le Mali, les expulse au Niger». «C’est sur le territoire nigérien que nos partenaires de l’OIM les regroupe et prépare, en concertation avec le ministère en charge des Maliens établis à l’Extérieur, leurs retours au pays. C’est ce qu’on appelle le retour volontaire», soutient Yaya Koné.
Il
précise aussi que généralement, le retour de nos compatriotes n’est pas
volontaire en provenance de ce pays. «Mais le volontariat est né à partir du
Niger puisqu’ils étaient en situation irrégulière en Algérie qui les a refoulé
en masse sur le territoire nigérien. Donc, la volonté maintenant de retourner au
Mali se crée. C’est ainsi que l’OIM vient à leurs secours», ajoute-t-il.
Pour lui,
la lutte contre la migration irrégulière est difficile. Cependant,
souligne-t-il, le cheval de bataille contre cette forme reste la
sensibilisation par rapport aux risques qu’elle crée aujourd’hui. «Il faut
retravailler sur les mentalités pour que les gens aient confiance en eux-mêmes
et leur pays. Il s’agit également de créer des opportunités d’emploi pour la
jeunesse. Parce que la majorité de ces gens sont des jeunes», conseille Yaya
Koné. Aujourd’hui, tous les localités du Mali sont des zones de départ, il n’y
a plus de «région spécifique», signale-t-il. «Il s’agit en ce moment de voir
comment on peut impliquer les communautés de base à la création d’emplois pour
pouvoir maintenir les jeunes», déclare l’administrateur. D’après lui, aucun
pays n’est ouvert, aujourd’hui, à accueillir plus d’un certain nombre de
migrants.
Selon
lui, le ministère en charge des Maliens établis à l’Extérieur a un programme
d’insertion des migrants qui vise à financer leurs projets et ceux des
candidats potentiels à la migration. «Le ministère cherche des partenaires pour
financer les projets au profit de ces gens. Mais le principal bailleur est
toujours l’État à travers le budget
d’investissement spécial», explique notre interlocuteur sans donner de
précisions sur le montant. Il convient de rappeler que l’OIM a classé le Mali
comme le premier pays qui assiste le plus ses ressortissants en situation de
détresse à travers le monde. Il y a quelques mois, seulement, notre pays a
accueilli 254 compatriotes de retour, un nombre record en une seule vague.
Ce jeudi 6 juin, à notre passage à la Cité, 122 migrants en provenance de la Mauritanie s’apprêtaient à quitter les lieux. Pour ce faire, chacun a reçu 52.000 Fcfa de la part de l’OIM comme frais de transport. Ceux qui ont une famille ont bénéficié également de kits composés de matelas, cartons de savon, tables à manger, mais aussi des chaises et autres produits.
Bembablin DOUMBIA
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