
Le «Tagout», une sonorité rare et presque méconnue du grand
public. Étymologiquement Tagout désigne le «griot» en tamashek. C’est aussi le
nom donné à cette musique traditionnelle et de la communauté de tamasheks noirs
dans la zone du Gourma et dans la Région
d’Ansongo. Cette musique est jouée et chantée à l’occasion des cérémonies des
possédés.
Pour tout bon berger, la musique est un compagnon qui
soulage de la solitude. L’histoire du Tagout est celle d’un berger qui avait
disparu dans la brousse. Il y séjourna plusieurs années avec les génies ou «djhinns»
avant de retourner au village avec un ngoni monocorde. Ce fut la naissance de
Tagout. Après la réapparition du berger,
la musique Tagout a été vulgarisée par la communauté et on y fait appel lors
des événements des possédés. Le ngoni accompagne des chants qui incitent
les possédés lors des cérémonies de «holley»
(un rituel d’invocation des djinns).
Selon Assani Ag Okeytan, chaque rythme de Tagout fait
allusion à un diable qui correspond à un esprit des possédés. Ainsi, les grands
maîtres des possédés se sont intéressés à ce genre musical lors des cérémonies
de holley. Le ngoni, cet instrument traditionnel était réservé aux hommes de
caste. Avec l’évolution du temps, il est permis aujourd’hui à tous ausein de la
communauté tamasheks noire de
l’utiliser. «J’avais pris l’habitude de
jouer le ngoni dernière les animaux dans les pâturages.
Comme mon père était un
grand maitre des possédés et guérisseur traditionnel, il invitait les joueurs
de Tagout lors de ses cérémonies», relate le berger Assani Ag Okeytan. Il
explique avoir été contraint un jour d’expliquer à son père qu’il savait jouer
le ngoni donc qu’il maîtrisait cet instrument à cordes.
Son papa accepte de
sacrifier un peu temps à le regarder jouer pour se faire une idée de son
savoir-faire. Il finit par être convaincu au bout de quelques notes et inviter
son fils dans les rituels d’invocations des êtres invisibles. Il reçoit même de
son père en 2006, un ngoni à 3 cordes en guise de cadeau. Depuis ce jour, celui
qui vit de son art arbore fièrement partout son ngoni.
De nos jours, le Tagout est un appel aux djinns lors des
rituels d’invocations de ces êtres surnaturels par les des possédés. Sa
particularité est que chaque morceau de
Tagout représente un nom de djinn et une communauté des possédés, indique
Assani Ag Okeytan.
Accompagné de son
instrument, une forme de guitare traditionnelle à 3 cordes et de son danseur,
Alassane Ibrahim Cissé, et notre confrère et ancien collaborateur au Quotidien
national Gamer A. Dicko, l’artiste nous a rendu visite à la rédaction où on a
pu échanger avec lui sur le Tagout et ses implications culturelles dans le
Septentrion malien.
Selon les explications de notre homme, cette musique est devenue populaire de nos jours. De plus en plus de nombreuses personnes s’y intéressent et on en demande dans les cérémonies sociales. Cette musique garde toujours sa sacralité chez certaines communautés et certains morceaux entonnés ou rythmes font dresser les cheveux sur la tête et procurent des sensations étranges à l’auditoire ou attirent des malheurs à un instrumentiste non initié.
Il se dédié à la promotion et la pérennisation du Tagout en
le rendant plus digeste lors des événements sociaux. «Aucun membre de ma
famille n’a joué le Tagout, je suis le seul à le faire malgré mon statut de
noble», a-t-il laissé entendre, avant de développer la passion qui l’anime pour
ce genre de musique en tant que berger.
Ainsi, il cherche à faire carrière dans le monde de la musique et
participe à des festivals et autres rendez-vous culturels.
Il a joué au Festival sur le Niger et programme d’exprimer son talent dans d’autres festivals à travers le continent africain. Aujourd’hui, l’ambition qu’il affiche fièrement est d’inscrire cette musique dans le répertoire national voire international.
Amadou SOW
Ce rendez-vous culturel est aussi un espace d’expressions, de communication orale, de formation pour les jeunes, mais aussi pour les professionnels et les enseignants-chercheurs.
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