
À Bamako comme dans les autres grandes villes du pays, les
cuisinières utilisent, sans modération,
les bouillons industriels. Cette pratique s’est largement répandue dans notre
pays malgré les conseils des praticiens avertis et la dénonciation de certains
chefs de familles. Abusivement, les ménagères désignent sous le sobriquet «cubes
maggi» tous les bouillons industriels vendus sur les marchés.
La dame Ouleymatou Sacko est arrivée aux environs de 9
heures au marché de Niamakoro, en Commune VI du District de Bamako. Sur place,
les échanges sont fructueux entre les vendeuses et les ménagères. Mme
Ouleymatou Sacko, de taille moyenne, achète une dizaine de variétés de
bouillons industriels. Dans une grande famille, justifie-t-elle, il faut beaucoup de bouillons pour que la
sauce soit bonne à avaler.
«Dans ma belle-famille, on prépare six kilos de riz par
jour. Le prix de condiments s’élève à 3.000 Fcfa. À défaut d’acheter beaucoup
de viande ou de poissons, j’utilise ces produits pour rendre ma sauce plus délicieuse»,
explique la jeune cliente. Elle ne croit pas aux dangers liés à la
consommation de ces bouillons. Mme
Ouleymatou Sacko ne croit pas qu’on puisse tomber malade en consommant en
grande quantité ce produit. Elle assure qu’elle les consomme depuis sa tendre
enfance. Elle n’est jamais tombée malade. Et son mari et ses enfants sont tous
sains
Chez une marchande du marché «Wonida», trois dames font de gros achats destinés à une cérémonie de baptême. Elles paient des paquets de bouillons de différentes marques. Pourquoi elles en achètent une si grande quantité ? Elles répondent que c’est pour les repas d’une grande cérémonie, qui exigent l’utilisation de beaucoup de bouillons. Les trois femmes sont unanimes. Sans ces produits, personne ne peut manger les repas des cérémonies sociales. Les deux amies sont au courant du danger que les bouillons représentent pour la santé.
SEPT TYPES DE BOUILLONS INDUSTRIELS-Nous abordons après Rokia Touré. C’est une habituée du marché de Sébénicoro en Commune IV du District de Bamako. Cette ménagère réside à Djicoroni-para. Elle vient d’acheter de la pâte d’arachide. Elle y ajoute sept types de bouillons industriels. Ce mélange vise à déroger à la règle de son époux qui interdit la consommation de cet ingrédient dans sa famille.
Elle confie que
quand elle rentre à la maison après le marché, son mari vérifie s’il y a des
bouillons dans son panier. « Mon époux soutient que les bouillons
provoquent des maladies chroniques et des troubles sexuels chez les hommes»,
dit-elle.
Rokia Touré est consciente du fait que les bouillons peuvent être sources de maladies chez les consommateurs. Cependant, confie-t-elle, ce n’est pas facile d’arrêter leur utilisation. Et son argument se justifie : «J’ai remarqué que si je mets les bouillons dans la nourriture, mon mari mange beaucoup. C’est pourquoi, je me cache pour mélanger le bouillon dans la pâte d’arachide», révèle la ménagère.
Pour sa part, Alima Doumbia soutient
que la mauvaise qualité des condiments comme le «datou» et le «soumbala» incite
les femmes à faire usage des bouillons industriels. Cette épouse d’une
vingtaine d’années affirme que plusieurs condiments font l’objet de
falsification de la part de certaines vendeuses de Bamako.
La vieille Bintou Camara est assise dans sa cour à
Niamakoro. Elle est en train de trier des haricots. Selon elle, de nos jours,
les femmes utilisent trop d’ingrédients artificiels. Elles prétextent qu’ils
rendent le plat plus savoureux. La vieille rejette cet argument en ces
termes : «Ces femmes se trompent. C’est une idée préconçue.
L’utilisation excessive du bouillon dénature la nourriture», tranche-t-elle. Et de dénoncer le fait que la plupart des femmes mariées de maintenant n’ont pas appris à préparer un bon repas auprès de leurs mères. Elle poursuit que les utilisatrices de ces produits ne savent pas préparer ou ne prennent pas assez de temps pour préparer la nourriture. Bintou Camara donne sa recette pour cuisiner un mets. Avec du poisson séché, du « datou» et du «soumbala», cite-t-elle, on peut bien préparer une nourriture.
DES MALADIES-La nutritionniste Suma Alexia Dakono, révèle
que les bouillons, mal utilisés, peuvent provoquer certains types de cancers,
des maladies cardio-vasculaires, des accidents vasculaires cérébraux (AVC), de
l’hypertension. Elle cite aussi des troubles digestifs, comme les brûlures
d’estomac, les ballonnements et les douleurs abdominales. Ces maladies sont
provoquées par la teneur élevée des
bouillons en sodium.
La scientifique précise qu’il est formellement déconseillé de dépasser six grammes de sodium dans l’alimentation quotidienne d’un individu normal. À titre de comparaison, dit-elle, un cube Maggi contient 10 à 15 g de cette substance.
Les autres effets nocifs
des bouillons, que cite Suma
Alexia Dakono, sont les troubles sexuels
chez l’homme, les troubles uro-génitaux, les troubles du comportement chez
l’enfant, le gonflement de la prostate, la gastrite, la maladie de Parkinson.
En plus, poursuit-elle, les bouillons
peuvent favoriser une prise de poids excessive en raison des sucres «cachés»
qu’ils contiennent. Mais aussi, dit-elle, la teneur élevée en calories et
une hypercholestérolémie du fait de la
teneur élevée en graisses saturées.
En outre, Suma Alexia Dakono prévient que
l’utilisation excessive des bouillons industriels peut également contribuer à un apport
insuffisant en nutriments tels que les vitamines et les minéraux. Car,
justifie-t-elle, ils contiennent souvent des additifs et des conservateurs
artificiels. Elle met en garde tous les consommateurs en ces termes : «Il
est primordial de réduire de façon drastique la consommation des bouillons en
retournant aux sources avec des aliments sains et naturels. Le soumbala, le
datou, les poissons séchés, la coriandre, le cumin, le laurier ou le paprika
pour rehausser le goût des préparations sont
bénéfiques pour la santé». Selon elle, ils améliorent la saveur et préservent la santé des
consommateurs.
La nutritionniste Suma Alexia Dakono indique que les femmes peuvent faire des bouillons maison, préparés avec des ingrédients frais et de qualité. Alexia Dakono suggère aux fabricants d’explorer d’autres options afin de réduire la quantité de sel et des composants utilisés dans la fabrication des bouillons.
Baya TRAORE
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