
Une usine de transformation de fruits locaux en jus d’une coopérative de femme
Un
lundi, devant une unité de transformation, plusieurs mangues mûres et saines
sont lavées, broyées et pasteurisées. Elles ont été soigneusement triées avant
d’être pressées mécaniquement pour en extraire le jus. C’est à la suite d’un
ensemble de processus, qu’on obtient le jus de mangue de la société Cajoucy,
une société malienne de transformation de jus et de fruits.
Selon
son cofondateur, Kassim Sidibé, les activités de vente de ces jus ont commencé,
il y a moins d’un an. L’innovation que veut apporter la société est
l’exploitation de façon industrielle du jus de cajou (sômô). À ce jour, cette
société est la seule à disposer d’une unité industrielle dédiée à la
valorisation de la pomme de cajou au Mali. «Et pour la mangue, personne ne
pratique la méthode que nous utilisons. Nous conditionnons le jus dans des
cartons», se glorifie l’entrepreneur.
La
transformation, c’est la valorisation des produits qu’on cultive. Tous les
experts conviennent qu’il faut les transformer pour créer de la valeur ajoutée.
C’est aussi le seul moyen permettant aux producteurs de tirer le maximum de
profits de leurs productions. Faute de moyens de stockage et d’unités de
transformation, une bonne partie des productions se retrouve dans les
poubelles. Rien que pour la pomme de cajou, les pertes sont estimées à un
million de tonnes par an. Les pertes sont encore plus importantes pour la
filière mangue. Or, ces fruits sont saisonniers.
La société Cajoucy s’intéresse particulièrement à ces deux Fruits. En ce qui concerne la mangue, sa transformation en jus semble plus facile. «En une journée, on peut produire de 3.000 à 4.000 litres de jus de mangue. La machine fait elle-même le tri», explique Kassim Sidibé qui travaille actuellement avec 13 agents. Leur entreprise n’a pas de difficulté à s’approvisionner en matière première, même durant les périodes où la mangue n’est pas produite.
Elle
travaille avec des coopératives. «Et quand ce n’est pas la période de la
mangue, on utilise la purée de mangue. Celle-ci, bien conditionnée, peut durer
jusqu’à 2 ans. C’est pourquoi, on peut faire le jus à tout moment», confie le
cofondateur de Cajoucy.
Les
jus produits par la société sont conditionnés dans des petites boîtes de carton
d’un litre dont l’unité est vendue à 1.000 Fcfa (prix détaillant). Ils sont
disponibles dans presque tous les supermarchés, restaurants et hôtels du Mali.
«Avec son emballage, je n’avais pas envisagé un made in Mali. C’est après avoir
lu la notice sur le carton que je m’en suis rendu compte. J’ai aimé l’emballage
et le goût du jus. J’encourage tous les transformateurs à produire d’autres
fruits en jus et dans des emballages modernes», témoigne Sidiki Coulibaly, un
client que nous avons rencontré dans une alimentation.
D’autres
transformateurs font des jus à base d’orange, d’ananas, de passion, de raisin,
du zaban et de goyave. Salem Oumou Koné, promotrice de «Ouly Tropical», en fait
toute une gamme. «Je transforme les fruits en jus naturels, sans produits de
conservation et sans sucre. Je fais également des smoothies détox pour le corps
et des jus sucré à la demande», explique-t-elle. C’est en octobre 2021 que
Salem Oumou Koné, étant en chômage, a lancé sa petite entreprise de production
de jus naturel. Elle utilise les fruits, selon leur disponibilité. «Puisque
tous les fruits ne sont pas disponibles à tout moment, cela me pose des difficultés
par rapport à la production. Car les prix augmentent hors saison et impactent
la demande de la clientèle», se justifie-t-elle. Sa matière première vient
directement des champs des agriculteurs qui n’utilisent que des produits bios.
Et
en cas de rupture pour certains produits, Oumou Koné fait recours au marché des
fruits. La patronne d’Ouly Tropical veille, quelle que soit la provenance du
produit, au respect des règles d’hygiène durant toute l’opération de
transformation. Pour
toucher plus de clients, la diplômée en gestion des ressources humaines a opté
pour de petites boîtes. Elle poursuit cependant ses recherches afin de dénicher
de nouveaux procédés, «parce que souvent les gens cherchent la modernisation et
des choses simples». Ses cibles sur le marché sont les jeunes et les personnes
âgées.
Elle
fait également des jus spéciaux et personnalisés pour les cérémonies. Anta
Cissé affirme avoir utilisé les services d’Oumou Koné lors du cocktail de son
mariage. «Je trouve ses jus personnalisés très bons. Elle en produit
différentes variétés lors des cérémonies. Et ça fait plaisir de savoir que
c’est l’œuvre d’une Malienne», laisse-t-elle attendre. Kassim
Guindo est spécialiste et formateur en transformation agroalimentaire au Centre
professionnel d’apprentissage des métiers (Cepam) de Fana. Il forme des jeunes
apprenants à la transformation des fruits en jus, nectar, confiture et sirop.
La durée de la formation va de 6 mois à 3 ans.
Le spécialiste de l’agriculture estime que dans le contexte malien, la transformation
doit être encouragée. «Après les récoltes, tous les produits ne peuvent pas
être immédiatement consommés. D’où le besoin de disposer de moyens de
conservation d’une partie de la production en la transformant», explique-t-il.
L’objectif de Kassim Guindo est de former les jeunes (filles et garçons) aux
métiers, pour qu’ils puissent lancer leurs propres business.
Il nous apprend que les étapes clés de la transformation sont le choix de la matière première, le triage, le pesage, le lavage, le trempage, le broyage et le lessivage. L’ambition de Kassim Guindo est de valoriser dans l’avenir les produits de nos propres cultures.
Fatoumata Mory SIDIBE
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