La campagne
agricole bat son plein sur l’ensemble du territoire. La bonne santé des
cultures est indispensable dans l’atteinte des objectifs de production
agricole. Au regard de l’importance du secteur agricole pour l’économie
nationale, les services techniques d’encadrement de l’agriculture et de la
protection des végétaux sont à pied d’œuvre aux côtés des producteurs pour
limiter les dégâts des inondations et des nuisibles. À ce stade, la situation
phytosanitaire de la campagne est jugée relativement calme dans l’ensemble à
travers les différents bassins de productions et l’état végétatif des cultures
est satisfaisant.
Malgré ces
appréciations des techniciens de l’agriculture, les producteurs gardent
toujours en souvenir les séquelles des attaques des parasites lors de la
campagne précédente. L’on se rappelle que ce contre coup a affecté la
production végétale. L’inquiétude des paysans est montée d’un cran face à la
réapparition de ces ravageurs malgré la disponibilité des produits dont la
qualité est diversement appréciée.
Noumou
Keïta, un producteur de la zone de Kita, cultive notamment du riz, du maïs, du
mil, du sorgho, du coton, de l’arachide et de la patate douce sur environ 102
hectares de champs dans les différentes agglomérations de sa zone. Contacté par
téléphone, il explique que la campagne se déroule normalement dans sa localité,
malgré quelques infestations sur les cultures et des cas d’inondations sur les
cultures de maïs, de coton et d’arachide qui vont certainement affecter les
rendements. Ces cultures de choix de la zone supportent difficilement
l’humidité contrairement au sorgho et au riz.
Aussi,
après plusieurs traitements, le producteur n’arrive toujours pas à se défaire
des nuisibles. «Cette année, les produits qui sont mis à notre disposition ne
sont pas aussi efficaces pour lutter contre les ravageurs. Après plusieurs
traitements, les parasites sont toujours présents sur le cotonnier et sur
d’autres cultures maraîchères», explique Noumou Keïta. Les nuisibles ont
globalement causé des dégâts sur ses exploitations d’environ 16 hectares. Cette
situation donne des soucis au producteur qui commence déjà à se préoccuper pour
sa production qui risque de chuter cette année. Hormis ces difficultés, il juge
qu’à ce stade, l’état végétatif des cultures s’est beaucoup amélioré
contrairement à l’année précédente.
Par ailleurs, Noumou Keïta regrette de ne pas avoir accès aux produits utilisés l’année dernière contre les jassides. Il réclame ces produits qui ont permis, selon lui, de sauver sa production lors de la campagne dernière. Face à cette situation, il exprime son souci sur sa capacité à pouvoir rembourser les dettes contractées qui lui ont permis de s’assurer les services de main-d’œuvre et d’acquérir des intrants agricoles pour cette campagne.
DIFFICULTÉS
IDENTIQUES- Selon nos informations, ces pesticides qui ont produit un effet
foudroyant sur les jassides, ont été conseillés par le programme coton dans
l’ensemble des pays producteurs de la plante de l’Afrique. Toutefois, des
préoccupations d’ordre environnemental et sanitaire ont été posées. Raison pour
laquelle, l’utilisation de ces produits a été interdite au Mali, en attendant
la finalisation de leur processus d’homologation en cours pour confirmer leur
efficacité et leur non toxicité pour l’environnement et pour les personnes.
Modibo
Camara est le président de la Fédération des producteurs de coton de la Région
de Kita. Il possède 20 hectares de coton sur une exploitation globale de 60
hectares et espère un bon rendement cette année. Mais, la présence des
nuisibles et l’inondation des cultures suite à l’abondance des pluies sont
aussi des difficultés qui affectent ses cultures. La zone est également
confrontée à la mise à disposition à temps des intrants agricoles. «À cette
étape de la campagne, le cotonnier est très sensible aux attaques des
parasites. Les insectes piqueurs sucent la sève des plantes provoquant l’arrêt
de leur croissance. Cela peut réduire considérablement la qualité de la
production», détaille le producteur avec désarroi.
«L’efficacité
des produits phytosanitaires diffère, selon les zones agro-écologiques», croit
savoir le président des producteurs de coton de Kita. Contrairement à Noumou
Keïta, il affirme que les produits disponibles pour cette campagne se montrent
efficaces dans le traitement de ses champs. Il espère de ce fait compenser les
pertes enregistrées l’année dernière à cause des attaques des jassides. Il
souhaite que la recherche agricole trouve une alternative de traitement plus
efficace dans la lutte contre les ravageurs afin de tirer le maximum de profits
des productions.
Ces mêmes difficultés sont vécues par les producteurs de la Région de Koutiala. Dans ces localités visitées le mois dernier, les producteurs étaient confrontés, entre autres, aux problèmes de qualité des engrais, à l’inondation des cultures ainsi que l’apparition des jassides sur le cotonnier. Au rythme où se déroule la campagne agricole avec des pluies abondantes sur l’ensemble du pays, il n’est plus étonnant que toutes les zones de culture connaissent les mêmes inquiétudes quant aux prochaines récoltes au regard des cas d’inondations, d’attaques de nuisibles et d’insuffisance d’engrais minéraux.
BIOPESTICIDES
CONSEILLÉS- Interrogé sur la question, le directeur général de l’Office de
protection des végétaux (OPV) explique que, de façon globale, la situation
phytosanitaire de la campagne est relativement calme dans l’ensemble.
Toutefois, Halidou Mohomodou rassure qu’à ce stade, les jassides sur le
cotonnier et les nuisibles sur les cultures céréalières et maraîchères sont
maîtrisés avec les différents programmes de traitement en cours. Par ailleurs,
il indique que la chenille légionnaire d’automne est la principale
préoccupation qui cause énormément de pertes avec des attaques sur le maïs.
Fort
heureusement, à ce jour, le pays ne connaît pas de nuisibles susceptibles de
causer des pertes significatives sur la production agricole, rassure le
directeur général de l’OPV. «Malgré les attaques en dents de scie, il faut
souligner que le niveau de la pluviométrie joue beaucoup sur le développement
des ravageurs. Là où il y a eu des infestations, des traitements ont été
conseillés aux producteurs. Et il leur a été demandé de faire remonter toutes
les informations relatives aux infestations aux services de la protection des
végétaux et aux services régionaux et locaux de l’agriculture», affirme-t-il.
Des
dispositions sont prises par l’OPV pour appuyer les producteurs à gérer les
nuisibles de façon efficace. À cet égard, son directeur général prône
l’utilisation des méthodes alternatives à travers lesquelles toute une
stratégie est développée pour gérer les différentes infestations avant
d’arriver à l’utilisation des pesticides. «La protection des végétaux n’est pas
l’utilisation des produits chimiques. Ceux-ci sont utilisés en dernier recours
au moment où tous les moyens mis en œuvre ne parviennent pas à diminuer le
niveau de l’infestation», développe Halidou Mohomodou.
Les
extraits de nîmes font partie de la panoplie des méthodes alternatives. Ces
feuilles sont broyées pour ajouter d’autres ingrédients afin de traiter les
parcelles. Il est aussi possible d’appliquer l’huile de graine de nîmes
disponible dans certains bassins de production pour traiter les insectes sur
les cultures maraîchères. Cette technique permet de rendre les plantes amères
pour les insectes. Par contre, sur le cotonnier, dès que l’infestation atteint
un certain niveau, il serait difficile que ces méthodes puissent avoir des
résultats.
Ces
méthodes alternatives s’appliquent à la base depuis le choix des semences
jusqu’aux préparatifs du sol. Il est recommandé aux producteurs de mettre en
œuvre un programme de surveillance permanent qui permet de détecter à temps les
infestations pour les éradiquer avant qu’elles ne deviennent importantes. Selon
le directeur général de l’OPV, la stratégie de son service est en train de
tourner vers l’utilisation des biopesticides.
Par exemple, pour la chenille
légionnaire d’automne, la plupart des produits utilisés aujourd’hui sont des
produits biologiques qui n’ont pas d’impact sur les producteurs et sur
l’environnement mais plutôt sur le nuisible cible, explique-t-il. Halidou
Mohomodou suggère aux producteurs de rapprocher les services de protection des
végétaux pour avoir des conseils sur les méthodes appropriées à appliquer sur
les infestations des nuisibles dans les différents bassins de production.
Le président de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton du Mali (C-SCPC), Yacouba Traoré, salue ses collègues pour leur disponibilité à faire du coton cette année. Par ailleurs, il sollicite l’appui de la recherche agricole afin qu’elle apporte aux producteurs toutes les solutions techniques à leurs préoccupations. Notre pays doit reconquérir son rang de premier producteur de coton en Afrique. Le challenge n’est pas insurmontable au regard des superficies importantes en coton. Il invite les producteurs à recenser les parcelles inondées afin d’affiner les estimations de production pour cette campagne.
Makan SISSOKO
Après la décision de fermeture des marchés à bétail dans le District de Bamako pour raison d’ordre sécuritaire, de nouveaux sites ont été mis à la disposition des marchands de bétail dans les Communes rurales de Sanankoroba et de Zantiguila. Dans le cadre de l’opérationnalisation de c.
Le ministre de l’Agriculture, Daniel Siméon Kelema, a remis mercredi dernier des véhicules et des équipements modernes de protection des cultures et des denrées stockées à l’Institut d’économie rurale (IER), au Centre régional de spécialisation sur le riz (CRS-Riz) et à l’Office de.
Des nouveaux marchés à bétail seront ouverts à Kati Dral, à Sanankoroba et à Zantiguila pour un ravitaillement correct des populations en viande de qualité.
Ces équipements, d’une valeur de 78 millions de Fcfa, sont destinés aux éleveurs et agro-éleveurs des Régions de Kayes, Nioro, Koulikoro, Bougouni, Sikasso, Ségou et le District de Bamako.
L’initiative vise à améliorer l’accès aux services financiers pour les acteurs de plusieurs filières agricoles.
L’évènement a été marqué notamment par la plantation d’arbres et la projection d’un documentaire sur la biodiversité.