
L’agriculture
constitue l’épine dorsale de l’économie malienne. Et la protection des
végétaux, souvent en arrière-plan, est essentielle dans l’atteinte des
objectifs ambitieux de production agricole. La bonne santé des cultures
participe de la sauvegarde du potentiel de production. Elle est d’autant primordiale
que les nuisibles et autres maladies végétales peuvent fortement impacter le
rendement.
Selon les statistiques de l’Organisation des Nations unies pour
l’alimentation et l’agriculture (Fao), les nuisibles des cultures font perdre
environ 30 à 40% de la production mondiale totale. L’importance de la
problématique a inspiré, il y a trois ans déjà, l’institution d’une Journée
internationale pour la santé des végétaux. Elle est célébrée le 12 mai de
chaque année. À l’instar des pays de la communauté phytosanitaire
internationale, notre pays a commémoré cette journée sous le thème «Santé des
végétaux, commerce sûr et technologie numérique».
L’objectif
de cette célébration est de sensibiliser sur l’importance de la protection des
plantes et des cultures agricoles contre les ravageurs et les maladies
végétales. Dans notre pays, la Politique nationale de la protection des
végétaux est assurée par l’Office de protection des végétaux (OPV). Selon son
directeur général, Halidou Mohomodou, la protection végétale est une science à
laquelle il faut consacrer suffisamment de moyens. Car, soutient-il, de
nouveaux ravageurs apparaîssent chaque fois à travers les échanges commerciaux
et le changement climatique.
En
effet, rappelle-t-il, notre pays est signataire de la Convention internationale
pour la protection des végétaux, qui décrit la «protection des végétaux comme
la défense du territoire contre l’introduction, l’installation et
l’établissement de nuisibles de toutes sortes». Cela, explique Halidou
Mohomodou, «veut dire que nous devons mettre tout en œuvre pour empêcher que
des nuisibles étrangers pénètrent sur le territoire. Et faire en sorte que les
nuisibles qui sont chez nous, ne soient pas chez nos voisins pour créer des
problèmes».
L’OPV est l’un des piliers de la mise en œuvre du plan de campagne agricole. Sa contribution dans ce plan est de mettre tout en œuvre pour que les nuisibles des cultures n’impactent pas la production. «En cette veille de campagne, nous avons placé des agents presque dans toutes les zones de production à travers le pays avec le minimum de matériels d’intervention. À côté de ce déploiement, nous mettons à niveau les agents et les producteurs à travers des formations pour leur rappeler comment gérer les nuisibles en cas d’apparition à travers les méthodes alternatives de lutte pour ne pas arriver à l’utilisation des pesticides», assure le directeur général de l’Office.
40%
des pertes de production- Cette année, l’objectif de production est estimé à
environ 11 millions de tonnes de céréales. La santé des végétaux est
primordiale pour atteindre ce résultat escompté. «Chaque année, nous perdons au
minimum 40% de la production à cause de ces nuisibles. Si rien n’est fait pour
minimiser l’impact des nuisibles, nous allons perdre énormément de
productions», prévient le spécialiste en protection végétale. Il rassure, par
ailleurs, que les produits utilisés contre les jassides se sont montrés très
efficaces et ont permis d’éviter, pendant la campagne précédente, la
catastrophe au niveau de la production cotonnière.
Cette
culture qui fait vivre environ 4 millions de personnes dans les zones
cotonnières, a chuté ces dernières années, faisant passer notre pays au
deuxième rang dans l’espace Union économique et monétaire ouest-africaine
(Uemoa). Interrogé sur le sujet, le coordonnateur de la Confédération des
sociétés coopératives des producteurs de coton au Mali (C-SCPC), Vamara Sanogo,
indique que le coton est une culture qui a beaucoup de parasites et de maladies
qu’il faut obligatoirement traiter.
Dans
la zone Office du Niger, la situation phytosanitaire est pour le moment calme,
explique le directeur de l’appui au monde rural. Selon Auguste Drago, les
préparatifs de la nouvelle campagne vont bon train dans sa zone à travers les
sensibilisations des producteurs par rapport à l’entretien des cultures, à
l’utilisation des semences et des produits de qualité certifiés. «En cas de
manifestation de maladies ou de nuisibles sur les cultures, l’Office du Niger
contacte le service de protection des végétaux de la région ou le Centre de
recherche agronomique de Niono, pour avoir des solutions idoines.
Généralement,
les produits disponibles sur le marché sont homologués», assure-t-il. Cette
année, les prévisions de l’Office sont estimées à environ 850.000 tonnes de riz
paddy. Et Auguste Drago entend miser sur la protection des cultures pour
atteindre cet objectif de production. Quant au secrétaire général de la
Coopérative «Djèkabara» des producteurs de l’Office riz de Dioro (Région de
Ségou), il assure que la situation est sous contrôle. «La maladie du riz est
facile à traiter avec les produits phytosanitaires», dit Amidou Kouyaté.
Il ajoute que les parcelles sont régulièrement visitées par les agents de protection des végétaux qui contrôlent l’état végétatif des cultures avant de donner des conseils aux producteurs sur l’entretien et l’utilisation des produits phytosanitaires. Même si les produits phytosanitaires ne figurent pas parmi les intrants subventionnés par l’État, leur disponibilité est tout de même constante sur le marché à un prix raisonnable, explique le riziculteur. Il estime, par ailleurs, que la semence est à la base de la maladie du riz. Il préfère de ce fait les semences hybrides qui résistent aux maladies végétales. Sauf que ces semences sont chères et ne sont pas disponibles dans sa zone.
Makan SISSOKO
Le Programme national du système de riziculture intensif (PN-SRI) dont il est question, vise à porter la production nationale à 5,5 millions de tonnes, contre environ 3 millions actuellement.
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