
L’Essor : Le Mali représente désormais l’Afrique de l’Ouest à la CSW de 2024 à 2028. Quel intérêt cette admission représente pour votre département et le pays en général ?
Mme Wadidié Founè Coulibaly : L’intérêt, c’est d’abord
et avant tout pour le Mali et l’Afrique tout entière. Comme vous le savez, la
mission du département, dont je suis en charge est de conduire la politique de
l’État en matière de promotion et de protection des droits de la femme, de
l’enfant et aussi de la famille.
Cette admission du Mali au sein de la CSW
constitue une aubaine pour les femmes de l’Afrique de l’Ouest qui doivent
davantage resserrer leurs rangs et parler d’une voix. C’est une occasion en
tant que département en charge de la politique nationale genre de nous réunir
avec les autres pays pour définir des stratégies, mobiliser des ressources et
planifier de nouvelles initiatives et actions permettant de faire avancer la
cause de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes en Afrique.
L’Essor : Est-ce une première pour notre pays d’accéder à ce
poste ? Quelles sont les actions qui ont milité en notre faveur pour décrocher
cette place ?
Mme Wadidié Founè Coulibaly : C’est la toute première
fois, et à notre avis, c’est une justice rendue, une reconnaissance du mérite.
Le Mali est l’un des rares pays en Afrique à pouvoir se targuer de ne plus
avoir dans son arsenal juridique de textes discriminatoires à l’égard de la
femme et de la jeune fille.
Notre Constitution garantit l’égalité de droits
entre tous les citoyens sans distinction de sexe, de religion, d’ethnie et de
race. Il dispose d’une Politique nationale genre dont l’organe d’orientation et
de décision est le Conseil supérieur du genre présidé par le Premier ministre.
Le Mali dispose en outre d’une Loi sur le foncier agricole
qui permet de prendre en compte les femmes et les jeunes du monde rural sans
oublier les nombreuses associations et ONG qui œuvrent, à satisfaire les
besoins spécifiques et stratégiques des femmes et aussi à les protéger contre
toutes les formes de violences. De Mexico à Beijing, notre pays, signataire de
la quasi-totalité des Conventions et Traités sur les droits de la femme a
participé à tous les foras sur les femmes ou en faveur des femmes.
L’Essor : Quelles sont les démarches prévues par votre
département après cette décision des Nations unies ?
Mme Wadidié Founè Coulibaly : Nous réunirons l’ensemble des acteurs nationaux et sous régionaux qui œuvrent à la défense des droits des femmes et à leur bien-être. Y compris les partenaires techniques et financiers qui nous accompagnent et ensemble nous dégagerons des priorités et élaborerons une feuille de route dont la mise en œuvre incombera à chacun.
À l’œuvre depuis
sa création en 1997, mon département redoublera d’efforts dans la limite de ses
missions pour se maintenir à la hauteur de l’estime placée en lui et aussi pour
mériter de toutes les femmes du Mali et d’Afrique.
L’Essor : Quelles seront les défis à relever pour l’atteinte
des objectifs de la Commission ?
Mme Wadidié Founè Coulibaly : Le monde a besoin de paix
et de sécurité pour travailler, pour avancer. Or aujourd’hui, la paix et la sécurité sont partout menacées
par les conflits intra et inter communautaires, intra et inter communautaires étatiques,
l’international terroriste sévit et les femmes en payent le plus lourd tribut.
Mon pays traverse depuis 2012 une crise multidimensionnelle qui a fait des
milliers de femmes et de filles violées et mutilées, des refugiées et des déplacées internes.
D’autres pays membres de la Commission connaissent le même sort, une situation
qui pourrait à la longue affecter la participation efficace des États concernés
aux travaux de la Commission et par conséquent
nuire à son bon fonctionnement. Il faudra donc œuvrer à la recherche et au
maintien de la paix et de la sécurité mondiales.
L’Essor : Qu’attendez-vous des associations de défense
des droits des femmes pour vous accompagner dans cette nouvelle mission ?
Mme Wadidié Founè Coulibaly : Toujours à l’avant-garde
des combats d’émancipation, ces associations sont le socle du développement et
des actrices de l’épanouissement de la femme et de la jeune fille. À titre de
rappel, c’est de leurs revendications et de la volonté politique que le ministère
de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a vu le jour. De
cette date à maintenant, elles jouent à côté du département un rôle capital de
veille et d’éveil dans la défense des droits de la femme.
Je les encourage à
persévérer dans leur voie, et les exhorte à rester les partenaires fiables
qu’elles ont toujours été pour le département. Je les appelle à nous
accompagner, à œuvrer à nos côtés pour la sécurité, la paix et l’essor du Mali,
car cette entrée de notre pays au sein de la CSW est un bond dans le domaine de
la défense des droits des femmes africaines en général et ceux de la femme
malienne en particulier.
Je peux dire, aussi au nom de toutes les femmes et
filles du Mali que c’est une grande fierté et un énorme soulagement. Vous n’êtes
pas sans savoir qu’en dépit de ses progrès dans l’amélioration de la condition
des femmes, le Mali ne faisait, jusqu’ici pas parti des 45 pays qui
composent la Commission.
Je rend hommage à toutes les femmes du Mali et d’Afrique de l’Ouest. C’est l’occasion de remercier le président de la Transition et le gouvernement pour leur engagement en faveur de la promotion et de la protection des droits des femmes.
Dans la même veine, je voudrais particulièrement
remercier le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale
à travers la Mission permanente du Mali auprès des Nations Unies ainsi que tous
les partenaires pour leur accompagnement constant.
Propos recueillis par
Mohamed DIAWARA
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