Ce désagrément est de plus en plus mal perçu pour les Maliens. Les opérateurs téléphoniques peinent à y trouver une solution
Derrière la baie vitrée de son magasin de vente d’appareils électroniques,
Alassane, commerçant au Grand marché de Bamako, peste contre la mauvaise qualité
des réseaux de téléphonie mobile. Selon lui, depuis trois ans, le problème
persiste et les opérateurs n’arrivent pas à trouver une solution. Ce qui le
pousse, comme d’autres commerçants, à installer un appareil booster de réseau
lui permettant d’effectuer ses nombreuses communications dans la journée. «Il
n’y a pas de réseau dans le marché. Tous les commerçants s’en plaignent. Si on était
satisfait de sa qualité, on n’aurait jamais eu besoin de chercher d’autres
appareils pour améliorer la qualité de la communication», explique le
commerçant, comme pour justifier son recours à ces outils dont l’emploi est
pourtant interdit.
La qualité du réseau est déplorée par de nombreux commerçants
qui évoquent un impact sur leurs affaires. «Le problème de réseau au marché
nous préoccupe réellement. Nous faisons plusieurs communications par jour avec
nos clients et nous sommes permanemment confrontés au problème de réseau. Même
quand on débranche nos appareils boosters, la situation est identique», se
plaint un autre commerçant assis derrière le comptoir de sa boutique de vente
de basins.
La perturbation des réseaux téléphoniques, même si elle est particulièrement ressentie au niveau du Grand marché de Bamako, est fréquente dans plusieurs localités de notre pays. Dans les régions du Nord et du Centre, compte tenu de la situation sécuritaire, les raisons invoquées par les opérateurs sont souvent le sabotage des installations par les groupes armés. «Chaque jour, en moyenne, deux à trois sites sont sabotés dans les zones d’insécurité», révèle Issoufi Kouma Maïga, directeur réseau et infrastructures de l’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des TIC et des Postes (AMRTP).
Mais, comment expliquer le problème persistant de réseaux à
Bamako ? En réponse, Issoufi Kouma Maïga
révèle que l’AMRTP, en tant qu’autorité de régulation, mène de grandes
campagnes de mesures sur toute l’étendue du territoire. «La dernière campagne,
menée en 2020, a démontré qu’il y a des efforts à faire en termes de services
dans certaines localités comme Bamako et certaines grandes villes»,
explique-t-il, ajoutant que les difficultés concernant la qualité du réseau
à Bamako sont surtout dues aux équipements de booster du réseau, désormais
fréquents dans le marché. Ceux-ci, explique le technicien, brouillent à travers
des interférences les réseaux des opérateurs de téléphonie.
L’installation et l’utilisation d’appareils de télécommunication
par des particuliers sont interdites, selon l’AMRTP. «Tout équipement de télécommunication
qui entre au Mali, doit faire l’objet d’homologation par l’Autorité de régulation.
Ce n’est pas le cas pour ces équipements qui sont présents sur le marché et
perturbent les réseaux téléphoniques, à en croire Issoufi Kouma Maïga. C’est
pourquoi, sa structure a décidé de prendre le problème à bras le corps.
«Nous
sommes entrés en contact avec les détenteurs de boosters qui, en majorité, sont
des commerçants. Ils justifient l’usage des boosters par la mauvaise qualité
des réseaux. Il s’agissait de leur expliquer que ces appareils causent plus de
nuisance aux autres usagers que des avantages qu’ils leur apportent», indique
le cadre de l’AMRTP, précisant que les marchés Dabanani et Dibida sur la
rive gauche et les Halles de Bamako et d’autres marchés secondaires sur la rive
droite, sont les plus touchés par le phénomène.
AMPLIFICATION DES SIGNAUX- Les boosters sont des équipements
amplificateurs du signal utilisé par les réseaux GSM qui sont sur la bande
900mhz et 1800mhz. Quand le signal est amplifié, il émet sur les bandes de fréquence
utilisées par les opérateurs de télécommunication en créant des perturbations
par des interférences, explique Issoufa Kouma Maïga. L’impact de ces appareils
sur le réseau mobile est confirmé par le chef de service pilotage de
l’optimisation à Orange-Mali. Pour Amadou Niang, les boosters encore appelés répéteurs
sont réservés à l’usage exclusif des opérateurs de téléphonie. Ils permettent
d’amplifier les signaux au besoin, dans des zones où la couverture peut être
problématique.
C’est fin 2019 et début 2020 que la société Orange Mali a
constaté les interférences de signaux au niveau des marchés de Bamako. «Nous
avons constaté qu’au Grand marché des bâtiments ont poussé simultanément, ce
qui a occasionné un problème de réception des signaux à l’intérieur de ces bâtiments»,
explique le technicien Niang. D’où l’installation des boosters de réseau par
les occupants. Pour Amadou Niang, les commerçants auraient mieux fait
d’approcher les opérateurs au lieu de chercher une solution au problème eux-mêmes.
En effet, les fréquences sur lesquelles les personnes
doivent recevoir des appels sont brouillées. Cela provoque des notifications
d’appels et des appels manqués. En plus, la communication peut être de mauvaise
qualité quand on reçoit des appels ou, on a du mal à joindre d’autres
personnes. Du côté d’Internet, le technicien d’Orange Mali ajoute que les
effets des perturbations peuvent se manifester par la lenteur de la connexion.
Selon lui, des investigations ont permis de savoir que le coût des
installations est estimé entre 75.000 et 200.000 Fcfa. Ces fameux boosters sont
importés et installés par des particuliers chez eux sans aucune autorisation, déplore-t-on
du coté des opérateurs.
Face à la situation, des actions sont en cours pour trouver
des solutions, indique-t-on à l’AMRTP. Des rencontres avec les associations de
commerçants et des campagnes de communication ont été menées pour attirer
l’attention sur le problème. La police et les douanes sont désormais impliquées
pour endiguer le fléau, indique Issoufi Kouma Maïga. Des échantillons des
appareils ont été montrés à la douane pour arrêter l’importation. Au cours
de ce mois de janvier 2022, des opérations de démantèlement des installations
seront menées, afin d’améliorer la qualité du réseau téléphonique.
Du côté des opérateurs, les mesures devront également suivre
pour améliorer la qualité du réseau, révèle Amadou Niang. «Si les commerçants
prennent la décision de démanteler les installations, nous leur garantissons
qu’ils pourront bien communiquer sur notre réseau avec les autres services
comme Internet, promet Orange-Mali. La société va installer 15 nouvelles
antennes au niveau du marché pour mieux couvrir la zone».
Les perturbations sont ressenties surtout dans la zone
environnante d’installation des équipements. Quelqu’un qui est dans la zone
perturbée peut ne pas recevoir d’appel ou ne pas en faire», explique Issoufi
Kouma Maïga. Bien que les boosters sont des facteurs perturbants, leur effet
est limité et ne peut aller au-delà d’un certain périmètre, signale Amadou
Niang.
L’INSUFFISANCE D’INVESTISSEMENT- Selon d’autres spécialistes, ces installations anarchiques d’équipements ne sont qu’en partie, la cause des perturbations du réseau téléphonique à Bamako. En 2021, le cabinet privé Business Managing et Développement (BND) a mené une étude sur l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les attentes des consommateurs. Une étude motivée par la bonne santé financière des opérateurs de téléphonie malgré la pandémie qui a mis plusieurs secteurs à terre. Les trois opérateurs ont enregistré un chiffre d’affaires en croissance de (+1%) environ et représentant un montant de 518,5 milliards de Fcfa en 2020 contre 515 milliards de Fcfa en 2019, révèle l’étude.
Mohamed Niaré, un des auteurs de l’étude,
estime que les problèmes de réseaux sont imputables à deux
facteurs : l’étendue du territoire et la vétusté des installations.
Dr Adama Traoré est le président du Réseau malien des
consommateurs de téléphonie mobile (Remacotem). Selon lui, la mauvaise
qualité de service des opérateurs est une constance d’une manière générale. Il
estime que les opérateurs n’investissent plus dans les installations. En
plein cœur du Grand marché de Bamako, on ne peut pas échanger par téléphone,
faute d’infrastructures.
Quand les opérateurs lancent des campagnes de
promotion sur leurs produits, le réseau est tout de suite saturé. On n’arrive
plus à joindre ses interlocuteurs. Les opérateurs sont sur un terrain conquis ici.
Ils ne sont pas interpellés, encore moins inquiétés, regrette le président du
Remacotem. Selon lui, les problèmes ne se limitent pas seulement au téléphone,
ils touchent également les datas qu’il juge excessivement chers malgré les
problèmes de connexion.
Mohamed TOURE
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