Système français dans les écoles privées : Qu’en est-il réellement ?

Certains établissements scolaires prétendent pratiquer le programme d’enseignement français pour appâter les parents d’élèves. Mais au regard des récriminations des parents et des remarques d’autres pédagogues, beaucoup d’entre eux ne semblent pas répondre aux critères

Publié lundi 02 octobre 2023 à 05:30
Système français dans les écoles privées : Qu’en est-il réellement ?

Une classe de 6è année (photo d’archives)

 

Les élèves reprennent le chemin de l’école aujourd’hui dans notre pays. L’excitation et la joie seront au rendez-vous pour de nombreux enfants qui vont passer en classe supérieure ou revoir leurs anciens camarades de classe. Pendant que d’autres enfants chez qui la rentrée scolaire a lieu le 4 septembre commencent à ressentir la lassitude. Ce décalage entre les dates s’explique par le fait que les établissements qui sont dans le «système français» sont contraints de respecter la date de la rentrée scolaire en France.

Ce système qui concerne un certain nombre d’écoles privées consiste à ouvrir ces établissements scolaires à la même date que les écoles françaises. Ce fut donc le cas le 4 septembre dernier, où des jeunes écoliers ont dû reprendre le chemin de l’école alors que leurs amis et camarades du système malien pouvaient profiter encore d’un mois de vacances.

Les élèves qui évoluent dans ce système éducatif sont censés suivre également le même mode d’enseignement que les écoliers français. Ils utilisent les mêmes livres, suivent les mêmes programmes, etc. Mais dans la pratique, il existe des manquements dans certaines de ces écoles dont les frais de scolarité ne sont pas accessibles à la bourse du Malien moyen. « Ces établissements disent commencer les cours en septembre.


Tu inscris et envoies tes enfants, ils font deux à trois jours de cours et ils les renvoient en disant que le gouvernement leur a demandé de fermer les écoles », témoigne A.C qui dit avoir vécu cela pendant deux rentrées scolaires de suite. Pour la jeune maman, ce sont « des arnaqueurs ». Comme A.C, d’autres parents d’élèves ont vécu la même situation. Les écoles qui font cette pratique se réclament du système français. Elles débutent les cours en septembre pour terminer l’année scolaire en fin juin. Leur objectif, selon certains témoins, est de profiter de 10 mois de frais scolaires au lieu des 9 mois comme dans les autres écoles privées au Mali.

 

DEUX MOIS DE CONGÉ- E. Coulibaly avait ses enfants dans l’une de ces écoles. « Mes enfants commençaient leur cours en septembre et ils terminaient leur programme en mai. Mais, leur école prolongeait les cours jusqu’en fin juin juste pour bénéficier du paiement du mois de juin », confesse la mère de famille. Elle explique que durant tout le mois de juin, ses enfants ne faisaient que réviser seulement à l’école et rien d’autre. Pour E. Coulibaly, le hic c’est que les frais scolaires coûtent la peau des fesses parce qu’il faut débourser entre 600.000 à 700.000 Fcfa pour un seul enfant au premier cycle.


«C’est pour cela d’ailleurs qu’il y a peu d’élèves inscrits dans ce genre d’école», indique la mère de famille qui se plaint également du programme chargé des cours. Elle explique que le nombre de devoirs à la maison est parfois trop pour les enfants qui n’ont plus de temps pour s’amuser avec les autres. Ce qui les épuise et leurs parents avec.

Pendant que les autres enfants retournent sur les bancs ce lundi 2 octobre, l’un des enfants d’E. Coulibaly, élève en 7è année, est déjà accablé par ses leçons. La jeune fille se plaint de n’avoir eu que deux mois de vacances contrairement à ses amies du quartier qui en ont eu droit à trois mois. « Dans mon école, les horaires de descente également sont différents. Nous avons cours de 8 heures à 12 heures le matin. Et le soir de 13 heures à 16 heures, les récréations comprises », nous dit-elle.

« Ce sont des écoles qui se trouvent sur le territoire malien, ce sont des enfants maliens qui sont là-bas. Malheureusement, certaines écoles n’utilisent même pas le programme scolaire malien ni même les documents maliens utilisés par les autres élèves », fait remarquer un professeur d’enseignement secondaire répondant  au nom de Mamadou Soumaré. Il pointe du doigt le complexe des parents de certains à inscrire leur progéniture dans ces écoles qui n’ont rien du programme français. Pourtant, dira Mamadou Soumaré, ces élèves font les mêmes examens aux mêmes périodes que les autres élèves maliens.


Selon lui, un changement commençait à s’opérer puisqu’il y a eu une année où l’État a essayé d’avoir un regard sur ces écoles qui sont en train d’ouvrir tôt ou d’anticiper les congés. « Quand l’État dit que l’école doit reprendre le 2 octobre, il faut que tout le monde respecte cette date. S’ils veulent calquer leur programme sur les programmes français, il faut que les autorités prennent leur responsabilité », soutient Mamadou Soumaré.

Pour le pédagogue, il faut que cette situation cesse. Et que l’État envisage des sanctions à l’encontre de ces établissements, notamment le retrait de l’agrément aux écoles qui ne respecteraient pas le programme malien et les décisions du ministère de l’Éducation nationale. À l’en croire, les responsables de ces établissements scolaires ayant opté pour le système français sont juste « des commerçants ». Il y va peut-être  fort. Mais les récriminations de certains parents et la colère de certains enseignants méritent que les autorités scolaires s’intéressent à la question

Jessica K. DEMBELE

Lire aussi : Surveillance aérienne : Les FAMa intensifient la pression sur les groupes terroristes

Dans le cadre de la surveillance du territoire, ce 16 novembre 2025, les vecteurs aériens des Forces armées maliennes (FAMa) ont traité avec efficacité et succès un pick-up transportant des combattants armés, à 20 km à l’ouest de Djenné..

Lire aussi : Dioïla : C’est parti pour la rentrée de la formation professionnelle 2025-2026

La ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle a lancé officiellement la rentrée solennelle de la formation professionnelle 2025-2026 dans la salle de réunion du gouvernorat de à Dioïla. P.

Lire aussi : BAMEX 25 : Le satisfécit des organisateurs

L’évènement a tenu toutes ses promesses et s’est imposé comme un rendez-vous stratégique réunissant officiels, industriels et experts militaires de divers horizons autour d’une vision de souveraineté et de sécurité partagée.

Lire aussi : État de Palestine : Le 37è anniversaire de la déclaration d’indépendance commémoré au Mali

L’ambassade de l’État de Palestine au Mali a organisé le samedi 15 novembre, une réception au Mémorial Modibo Keita pour la commémoration du 37è anniversaire de sa déclaration d’indépendance..

Lire aussi : Notre santé, Santé générale et bucco-dentaire : Tout commence par la bouche

«Tout commence par la cavité buccale», selon le Pr Ousseyni Diawara odontostomatoligiste au Centre hospitalo-universitaire centre national d’odontostomalogie (CHU-CNOS)..

Lire aussi : Accueil dans les établissements de soins publics : L’angoisse des patients

Certains malades et autres usagers pointent du doigt les conditions d’accueil dans les établissements hospitaliers de la place. D’autres, à tort ou raison, évoquent une négligence coupable des praticiens hospitaliers.

Les articles de l'auteur

Diaspora malienne : Mossa Ag Attaher visite des familles rapatriées et la cité des Maliens de l’extérieur

Le ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a effectué, le vendredi 31 octobre, une visite de courtoisie au sein de deux familles de la diaspora malienne qui ont demandé à être rapatriées au Mali..

Par Jessica K. DEMBELE


Publié mardi 11 novembre 2025 à 09:08

Agence de recouvrement et de gestion des avoirs saisis ou confisqués : Le conseil d’administration statue sur plusieurs documents

Les textes examinés se rapportent notamment aux projets de règlement intérieur, de manuel de procédures administratives, opérationnelles, comptables et financières et au projet de contrat annuel de performance.

Par Jessica K. DEMBELE


Publié vendredi 07 novembre 2025 à 14:49

Diaspora malienne : Mossa Ag Attaher rend visite à des familles rapatriées

Le ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a effectué, vendredi dernier, une visite de courtoisie au sein de deux familles de la diaspora malienne qui ont demandé à être rapatriées au Mali. Il s’agissait de la famille de Fatoumata Sakiliba, qui vivait au Gabon depuis 29 ans et celle de Samba Sissoko, qui habitait en Lybie..

Par Jessica K. DEMBELE


Publié lundi 03 novembre 2025 à 11:01

Médecine militaire : un autre outil de coopération au service du peuple sahélien

Médecine militaire : un autre outil de coopération au service du peuple sahélien.

Par Jessica K. DEMBELE


Publié lundi 27 octobre 2025 à 09:41

Mois de la solidarité : Le chef de l’Etat offre 400 kits scolaires à deux écoles de la commune III

Pour la 30è édition du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, continue de faire parler son cœur..

Par Jessica K. DEMBELE


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:36

Ousmane Issoufi Maïga : Un parcours inspirant

Il a en lui inscrit, et de manière génétique, le sens de la responsabilité et de l’honneur, mais aussi du devoir. L’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, est un homme d’État bien connu de nos compatriotes pour sa rigueur morale, son attachement au travail bien fait et son sens du défi..

Par Jessica K. DEMBELE


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 11:44

Prix annuel pour la promotion de la paix au Mali : L’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga premier lauréat

Cette distinction célèbre des femmes, des hommes, des organisations ou institutions qui, par leurs actions exemplaires, contribuent de manière significative à la construction de la paix, à la cohésion sociale et à la réconciliation nationale.

Par Jessica K. DEMBELE


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 11:42

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner