
Il faut en finir avec la politique du
«moussalakha» et, entre Maliens, se dire «les vérités essentielles qui «font
rougir les yeux mais ne les crèvent pas» : en termes de peuplement, Arabes
et Touaregs sont les derniers arrivés dans le Septentrion. Nomades, ils n’y ont
construit aucune entité politique historiquement attestée ! Cela «leur dénie
le droit de revendiquer une quelconque souveraineté sur un territoire qui a été
occupé des milliers d’années avant eux par d’autres communautés qui ne l’ont
jamais abandonné» (Kaman Ibrahima Sidibé : Réflexion sur la question
touarègue, in Mali-Actu, 23-09-2014).
Convenons
avec Kaman I. Sidibé que ceux qui ont des droits coutumiers ancestraux sur le
Septentrion sont, chronologiquement, les Soninkés qui ont possédé et administré
la région pendant huit siècles (3è au 11è siècle), les Mandenkas (13è au 15è
siècle) et les Sonrhaïs (14è au 16è siècle). Rappelons que ces régions doivent
leur grandeur à l’empereur Kankan Moussa qui y a construit les grandes mosquées
de Gao, Tombouctou (Djingareyber), le Centre universitaire de Sankoré et y
assuré la sécurité collective indispensable à toute prospérité.
Même les inconditionnels de la cause touarègue le concèdent : «L’Azawad est une illusion (…) une absurdité politique. Ça n’a jamais existé», dixit Nicolas Normand, ambassadeur de France au Mali, 2002-2006 (R-Médias, 31-01-2022- https://fb.watch/aTVzxn75oF/). En réalité, cette zone désigne une «cuvette» d’environ 350 km², située entre Tombouctou et Arawane, connue de quelques autochtones seulement. «L’Azawad politique» est un mythe, du grec mythos signifiant «récit imaginaire», inventé par les rebelles touaregs et les médias français dans les années 1990.
Le Mythe, la Lettre du Cadi et l’OCRS
La «Lettre
du Cadi de Tombouctou», Mohamed Mahmoud Ould Cheikh, participe de ce mythe
fondateur. Datée du 30 mai 1958, elle aurait été envoyée au général de Gaulle
en 1960, au nom des «chefs coutumiers, des notables et commerçants de
Tombouctou, Gao et Goundam». En substance, la Lettre vient : «réitérer très
respectueusement notre Pétition du 30 octobre 1957 en sollicitant votre haute bienveillance
une suite très favorable». Prêtant allégeance à la France : «Nous
sollicitons votre haute intervention équitable pour être séparé politiquement
et administrativement et le plus tôt possible d’avec le Soudan Français pour
intégrer notre pays et sa région Boucle du Niger au Sahara français dont
faisant partie historiquement, sentimentalement et ethniquement».
Coïncidence !
La France cherchait justement à s’approprier cette partie du Sahara. En effet,
avec les deux grandes guerres, les Français avaient bien compris l’importance
stratégique de l’Afrique : réservoir de soldats, de travailleurs et de
matières premières. Aussi rêvaient-ils de construire «l’Eurafrique». D’où
l’idée, dans les années 1950, de faire quatre «Zones d’organisations industrielles
africaines» (2 au Sahara, 1 en Guinée et 1 à Madagascar).
Trouver
des «Africains amis» devenait urgent, d’autant plus que la révolte grondait
dans les colonies : après la défaite de Diên Biên Phu (Vietnam) en 1954,
la guerre éclata en Algérie la même année. «Pour éviter que le pétrole du
Sahara algérien – et l’uranium dont on commence à suspecter la présence au nord
du Niger – n’échappe à la France, le gouvernement Guy Mollet remet au goût du
jour une idée qui a fait son chemin depuis le début des années 1950 : le
remembrement du Sahara (…) et son rattachement direct à Paris»
(L’Empire qui ne veut pas mourir, ouvrage coll. Seuil, Paris 2021 :
P-215). D’où la loi du 10 janvier 1957, parrainée par Houphouët Boigny, créant
l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) comprenant les régions du
Sud algérien, les zones nord du Soudan (Mali), du Niger, du Tchad et de la
Mauritanie.
Ainsi, historiquement la Lettre du Cadi n’est que le résultat d’une manipulation des autorités françaises. En outre, elle comporte des falsifications historiques : selon le Cadi, «Nos ancêtres sahariens… avaient conquis l’Afrique du Nord (…) et l’Afrique Noire» ; et les «Touaregs et Arabes nomades» avaient créé les «grandes villes sahariennes» [en Afrique du Sud, les Blancs prétendaient aussi avoir construit les murailles de pierre du Zimbabwe]. D’où leur «opposition formelle au fait d’être compris dans un système autonome ou fédéraliste d’Afrique noire ou d’Afrique du Nord», et la demande de rattachement à «Notre patrie la France» et notre volonté de «rester toujours français musulmans...» (La Lettre du Cadi…). En 1991, un leader de la rébellion reprenait à son compte ses errements : les Touaregs sont des «Blancs» qui ne doivent pas vivre sous la domination des Noirs (Le Monde, France, 1-2 décembre 1991).
Valet de
la géopolitique occidentale
La cause de l’Azawad est soutenue par cette frange suprématiste et anti-démocratique : elle ne rejette pas l’esclavage et veut gouverner la majorité noire (90% de la population) du Septentrion par la force. Sans soutien local, elle est devenue le bras armé de la Françafrique. D’où, dans les années 1990, la volonté de transformer le mythe en réalité après l’échec de 1963, la promotion de cette cause par les médias français, et la création de différents mouvements : Mouvement populaire pour la libération de l’Azawad (1988), Mouvement populaire de l’Azawad (1991), Front populaire de libération de l’Azawad (1991), Front islamique arabe de l’Azawad (1991), Armée révolutionnaire de libération de l’Azawad (1991), etc.
Ces
groupuscules étaient tous d’obédience tribale, comme si chaque tribu voulait sa
part du gâteau. La «trans-tribalisation» viendra avec la collusion entre
rebelles, bandes armées et narco-trafiquants, transformant le Septentrion
malien en une zone de non-droit où les voyageurs, les forains étaient
détroussés et tués, les Européens pris en otage ! Ce sera le début de
l’épopée sanglante !
Après la pause du Pacte national (1992) et la Flamme de la paix (1996), la hache de guerre déterrée en 2006 n’a plus été enterrée. Il y a eu de nouvelles recrues : les «intégrés du Pacte national» (les rebelles recrutés dans les Forces de défense et de sécurité au nom de la réconciliation nationale), les islamistes-salafistes rescapés de la guerre civile algérienne (1992-2002) et les mercenaires touaregs recrutés par la France en Libye.
Cette horde a déclenché la guerre en 2012 sous
la bannière du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la face
présentable d’une nébuleuse de desperados violents qui sèment ruine et
désolation au Sahel : massacres, destruction de bâtiments, de ponts,
d’écoles, de mausolées, de bibliothèques, amputation de mains, de pieds et viol
de femmes. L’escalade dans l’horreur a conduit au «Crépuscule sanglant sur Aguelhok» :
«Le 21 janvier [2013], les rebelles annoncent qu’Aguelhok est entre leurs
mains. (…) La garnison agonise, mais tient toujours. Finalement, l’assaut est
donné le 24 janvier vers 05h00. Les militaires n’ont plus de cartouches ; ils
déposent les armes. (…) Ceux qui se rendent sont alors ligotés. La plupart
d’entre-eux sont exécutés peu après, à commencer par le capitaine Sékou Traoré
: une balle dans la nuque ou égorgés» (Jeune Afrique, 21 octobre 2013).
Témoignage du président Amadou Toumani Touré [Le Figaro (France), 15 mars 2012] : «Les soldats qui se sont battus vaillamment ont été faits prisonniers. Lorsque le MNLA a quitté les lieux nous avons découvert une tragédie (…) Les Noirs avaient les poignets ligotés dans le dos.
Ils ont
été abattus par des balles tirées à bout portant dans la tête. Ceux qui avaient
la peau blanche, les Arabes et les Touaregs, ont été égorgés et souvent
éventrés.» Bilan : 153 exécutés. D’après plusieurs sources : le MNLA,
Ansar Eddine et Aqmi ont combattu ensemble à Aguelhok, sous le commandement
d’un «intégré du Pacte national», le colonel Ba Ag Moussa.
Depuis,
que de sang, de larmes, de massacres au nom du mythe de l’Azawad :
Koulogon, Ogossagou, Sobane-Da, Sangha, Madougou, Yoro, Sévaré, Diallassagou,
Bandiagara, Gao, Kidal, le «Bateau Tombouctou», etc. ! Des centaines de
milliers de «Déplacés internes». Des centaines de milliers d’enfants
déscolarisés depuis plus d’une décennie. Même situation au Niger et au Burkina
Faso.
Les États
du Sahel central, ont subi plus de 3.000 victimes, en moyenne par pays, entre
2019 et 2023. C’est «la région la plus touchée [en Afrique sub-saharienne] qui
a enregistré presque la moitié des victimes du terrorisme dans le monde et 26%
des attaques en 2023» ; car le Sahel héberge aujourd’hui les groupes
terroristes les plus violents au monde : le Groupe de soutien à l’islam et
aux musulmans d’Iyad Ag Ghaly (GSIM), affilié à l’État islamique, Aqmi, Al
Mourabitoune et la Katiba Macina. L’épicentre de l’extrémisme violent s’est
ainsi déplacé du Moyen-Orient vers le Sahel central (Global Terrorism
Index-2024-web-290224). «Rebelles» et terroristes se battent sous la même
bannière et avec des bailleurs et commanditaires communs !
Les déclarations (avril 2024) du général français, François Lecointre, indiquent que tout cela fait partie de la stratégie de recolonisation. Déjà en 2013, avant de déclencher la guerre, selon un responsable du MNLA reçu par les autorités françaises en novembre 2012, la France «nous avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad» (Hama Ag Mahmoud, in lecourrierdusahara.com, 17-01-2014). Et les services secrets français (la direction générale de la sécurité extérieure) fournissaient le MNLA en carburant et armes (Le Monde 15 août 2013).
Instrument
de reconquête du Sahel
Les
récents événements de Tinzawatène confirment l’engagement de l’Organisation du
traité de l’Atlantique nord (Otan) aux côtés de la France et des terroristes
pour occuper le Sahel Central. L’Occident y convoite les immenses
ressources potentielles ; les islamistes rêvent d’y installer un Califat.
La prétendue intervention de l’Ukraine cache mal la main de l’Otan :
comment l’Ukraine, qui n’a ni munitions, ni chaussures pour ses propres
soldats, peut-elle intervenir au Mali ?
Cette
implication directe de l’Otan explique pourquoi les pires exactions commises
contre les populations maliennes (comme l’attaque du Bateau Le Tombouctou) ne
sont pas condamnées par la bonne conscience occidentale des droits de l’Homme.
Ces exactions font partie de la stratégie car la région intéresse les commanditaires, pas les populations qui y vivent. «L’Afrique sans les Africains» (livre d’Antoine Glaser et Stephen Smith), n’est-ce pas «Le Rêve blanc du continent noir» ? Reconquérir les positions perdues par tous les moyens, y compris les forces de l’Otan, propose le général Lecointre.
Malgré tout cela, de soi-disant intellectuels maliens et des militants de la société civile, insensibles aux drames et enjeux de cette crise, écoutent les chants des sirènes étrangères ! Ces sirènes qui ont toujours entonné, pour les nègres décérébrés, l’hymne de la trahison et de la division qui, jadis, avaient affaibli la résistance à la colonisation !
Y. Togora, freelance
Rédaction Lessor
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