davantage se décrédibiliser sur la scène internationale en apportant son soutien à ces assaillants. Tout comme l’Algérie et la Mauritanie doivent cesser leur jeu de cache-cache avec la nébuleuse
Fin
juillet, les Forces armées maliennes (FAMa) ont fait l’objet d’attaques de la
part d’une coalition des terroristes à Tinzawatène, à la frontière algérienne.
Il y a eu un nombre important de pertes en vies humaines et matérielles, selon
un communiqué de l’état-major général des Armées. Dans la foulée, des
informations ont circulé sur un éventuel soutien extérieur aux assaillants. Par
la suite, des officiels ukrainiens ont ouvertement reconnu le soutien de leur
pays aux terroristes responsables de cette attaque contre les FAMa et leurs
partenaires russes.
Quelles
peuvent être les conséquences du soutien de l’Ukraine à des groupes
terroristes? à quoi devrait -on désormais s’attendre avec cette nouvelle donne
dans la crise sécuritaire qui secoue le Mali depuis plus d’une
décennie ? Des questions sur
lesquelles Dr Aly Tounkara, expert sur les questions de défense, de sécurité et
de paix au Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel (CE3S), se
prononce.
D’entrée de
jeu, l’enseignant-chercheur explique que les évènements de Tinzawatène sont une
illustration parfaite de toutes les hypothèses qui incriminaient la main de
l’étranger dans l’exacerbation des tensions à la fois entre les groupes
terroristes, les groupes indépendantistes et l’État du Mali. Au-delà de cette
exacerbation de tension, Dr Aly Tounkara dira que ces évènements interrogent la
sincérité des pays voisins. Selon lui, lorsque des pays frontaliers ne jouent
pas franc-jeu, naturellement ils peuvent constituer une sorte de réservoir ou
de quartier général pour les entrepreneurs de la violence.
Au-delà des
affrontements violents auxquels l’on assiste entre l’Armée malienne et les
groupes radicaux violents à Tinzawatène, le chercheur estime que ce sont aussi
des questions de frontières et de géopolitique qui sont soulevées et évoquées.
D’après lui, il s’agit de comprendre combien la crise en Ukraine s’est
clairement transportée ou a migré vers le Sahel.
«Cette crise entre la Russie
et l’Ukraine est aujourd’hui présente dans le dossier malien», a indiqué
l’expert du CE3S, qui ajoute que le soutien factuel que l’Ukraine a apporté aux
groupes terroristes et aux anciens indépendantistes est un témoignage éloquent
que ce pays est dans une entreprise peu orthodoxe dans le Sahel au nom de la
lutte contre le terrorisme et du positionnement géopolitique.
TOURNANT
CAPITAL- Pour le spécialiste, cette
irruption de l’Ukraine dans le Nord du Mali constitue un tournant important
dans la lutte contre le terrorisme. «Dorénavant, l’ennemi a trois
visages : un visage indépendantiste, un visage terroriste et un visage
géopolitique», a analysé Dr Tounkara, estimant que ces trois visages réunis
vont clairement rendre le conflit davantage complexe et dynamique à l’encontre
de l’État du Mali. D’où la nécessité aujourd’hui de jouer sur tous les leviers
possibles et trouver une sorte de pondération entre l’urgence sécuritaire et la
nécessité d’avoir un certain nombre d’alliés, en l’occurrence l’Algérie et la
Mauritanie.
Aly Tounkara précisera que quels que soient les efforts consentis
en termes d’équipements, de formation des hommes et même de collecte de
renseignements, tant que le soutien de ces deux États n’est pas acquis, ils ne
vont pas jouer franc-jeu. Et il sera donc difficile d’arriver à bout de la
nébuleuse.
Au-delà des affrontements violents entre l’Armée malienne et les
groupes terroristes, il a indiqué que le combat doit être aussi mené sur le
plan diplomatique en vue de rapprocher la position du Mali à celle de l’Algérie
et de la Mauritanie. Le chercheur de dire que des informations factuelles
laissent entendre que l’Algérie, à défaut d’être un soutien à ces groupes
terroristes, fermerait les yeux sur leurs actions. Avec cet état de fait,
dira-t-il, on ne peut obtenir un résultat satisfaisant que par les canaux
diplomatiques.
«Les armes à elles seules auront du mal à avoir raison sur ces enjeux frontaliers, sur ce climat tendu du point de vue diplomatique entre le Mali et l’Algérie et entre le Mali et la Mauritanie à certains égards», a-t-il prévenu Dr Aly Tounkara. Pour lui, parallèlement à la lutte contre le terrorisme, il est de la responsabilité de l’État du Mali de faire en sorte que la diplomatie soit plus offensive positivement. Au nom de la realpolitik, il a conseillé même de faire entorse à certaines valeurs de souveraineté en vue de se positionner vis-à-vis de l’ennemi.
UKRAINE
PERDANTE- Le chercheur observe que le soutien affiché de l’Ukraine à des groupes
terroristes va plutôt avoir des conséquences sur elle-même. Cependant, il
estimera que pour le Mali, il n’y a pas de conséquences à ce stade, car notre
pays ne compte que quelques étudiants en Ukraine à titre privé. Mais pour le
cas de l’Ukraine, Aly Tounkara a déclaré que ce pays va avoir affaire à
certains de ses alliés. D’après lui, avec ce soutien affiché aux terroristes,
il ne serait pas étonnant que certains parlementaires des pays occidentaux
demandent à leurs dirigeants, à défaut de suspendre leur soutien à l’Ukraine,
de le nuancer.
«C’est l’Ukraine qui sortirait perdante dans ce dossier malien
pour qui connaît tout l’étiquetage autour du soutien aux terroristes »,
soulignera le chercheur, ajoutant que ce pays s’est inscrit dans une position très
embarrassante vis-à-vis de ses partenaires qui sont les États-Unis et les
autres pays européens.
L’expert du CE3S de conclure que le fait pour l’Ukraine d’afficher son soutien sans ambiguïté à des groupes terroristes pourrait amener des pays comme les États qui sont liés aux fondamentaux de la démocratie à réinterroger leur soutien en faveur du pays de Volodymyr Zelensky en conflit avec la Russie de Vladimir Poutine.
Dieudonné DIAMA
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