
Cette dame souffre de cancer du sein
Mardi,
un calme plat règne à l’entrée du service d’hématologie et d’oncologie médicale
du Centre hospitalier universitaire (CHU)
du Point G. Ce centre de prise en charge est logé dans un bâtiment à un
seul niveau (R+1). Aux environs de 10 heures, des visiteurs semblent préoccupés.
À l’intérieur, patients et accompagnants attendent dans l’allée. Parmi eux, Mme
Traoré Astan Ball et ses deux filles.
Cette dame du troisième âge qui souffre
du cancer est venue faire le compte rendu de la radiothérapie faite dans un
pays de la sous-région. Il y a un an, on lui a diagnostiqué un cancer du sein
qui a atteint le stade II. Ce mal rongeur a entrainé la mutilation d’un sein.
Celle qui a perdu un sein suite au cancer a fait plusieurs examens à savoir la
chimiothérapie et la radiothérapie.
Cette pathologie a causé la perte de ses
cheveux, le noircissement de ses ongles et une neuropathie pendant la
chimiothérapie. Mme Traoré Astan Ball encourage ses sœurs à se faire dépister
tôt pour éviter un traitement à vie afin de se mettre à l’abri de ce tueur
silencieux qu’est le cancer du sein.
Selon
l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 685.000 femmes sont décédées à
travers le monde, suite au cancer du sein. Au Mali, environ 1.000 cas sont
diagnostiqués chaque année, selon le registre cancer de 2020. Ces statistiques
justifient les mesures de prévention et de traitement prises par les autorités
et leurs partenaires pour lutter contre le fléau. L’initiative Octobre rose,
une campagne de dépistage gratuit qui a lieu chaque année, s’inscrit dans ce cadre.
Cette année, l’opération s’étend jusqu’au 12 novembre dans toutes les
structures de santé publique à Bamako et environs.
Cette
campagne dure un mois. Elle est également mise à profit par certaines
survivantes de ce mal pour partager leurs expérience et amertume avec le public
notamment les femmes. Tel est le cas de Fatoumata Traoré, qui a été guérie du
cancer du sein depuis huit ans. La jeune a contracté le cancer sans s’en rendre
compte, malgré la présentation des symptômes.
La quadragénaire regrette avoir
négligé sa maladie qui a conduit à l’amputation de son sein avant d’attaquer le
poumon. Elle invite toutes les femmes (toute catégorie d’âge confondue) à se
faire dépister chaque année afin d’éviter le calvaire qu’elle a vécu.
Des
larmes- Contrairement à Fatoumata Traoré, Mme Théra a découvert son cancer en
décembre dernier, après une série d’examens (mammographie, biopsie et scanner).
«Mon sein a commencé à gonfler. Un jour, j’ai remarqué un liquide qui n’était
ni du lait ni du sang couler de mon sein alors que je n’allaitais pas», se
rappelle la quinquagénaire, avant de rendre hommage à l’Association malienne de
lutte contre les maladies cancéreuse (Almac) et l’ONG Médecin sans frontières
(MSF) pour leur appui dans le traitement.
L’organisation MSF lui a permis de
faire huit chimiothérapies et des prises de sang gratuites. «Le cancer a
détruit ma vie. Mais je continue de me battre pour ma famille qui ne m’a pas
abandonnée. Sur le plan professionnel, on peut refuser de vous confier des
postes à cause de cette maladie», larmoie la mère de cinq enfants.
Depuis
2001, l’Almac qui compte aujourd’hui 162 membres sensibilise et mobilise les
femmes au dépistage précoce. Elle accompagne également les cancéreuses durant
le traitement.
Ce processus au cours duquel le groupement rencontre de grandes
difficultés comme l’absence de centre de traitement à l’intérieur du pays,
explique sa présidente. «Les femmes n’ont généralement pas les moyens
nécessaires pour le traitement. Celles qui viennent dans la capitale perdent
souvent le soutien de leur famille à cause de la durée du traitement et du
manque de ressources financières nécessaires», indique Mme Dramé Kadidia Touré,
précisant que la détection précoce de la tumeur facilite le traitement et
amoindrit le coût de prise en charge.
En
plus des efforts de l’État et le MSF, explique Mme Dramé Kadidia Touré, la
Fondation Orange Mali à travers son programme «Week-end 70», équipe les Centres
de santé communautaire (Cscom) de Bamako de matériels de dépistage des cancers
du sein et du col de l’utérus. Elle souhaite que le gouvernement déploie des
oncologues dans les autres localités, construise un centre spécialisé en prise
en charge du cancer avec tous les services associés et prenne en charge
gratuitement le traitement du cancer.
Dr
Sidibé Fatoumata Matokoma, oncologue médicale, explique que le cancer du sein
est une multiplication anarchique des cellules (unité fonctionnelle de
l’organisme) du sein. La praticienne indique que cette pathologie se manifeste
le plus souvent par une boule, une asymétrie des deux seins, des écoulements au
niveau du mamelon, des douleurs. Non diagnostiqué tôt, prévient-elle, il peut
donner des métastases (stade terminal du cancer).
Le cancer du sein,
souligne-t-elle, est le plus fréquent dans notre pays et peut toucher les
femmes à partir de 25 ans. L’âge moyen est de 40-45 ans. Selon Globocan cancer,
le Mali compte environ 2.500 cas de cancers du sein et environ 80% décèdent
dans l’année du diagnostic, cite notre interlocutrice. Selon elle, des facteurs
favorisent la survenue du cancer notamment le tabac, l’obésité, la sédentarité,
le régime pauvre en fruits et légumes, l’absence d’allaitement maternel.
Plateau
technique inadéquat- Selon l’oncologue, les conséquences de cette maladie sont
assez dramatiques au Mali car les patientes sont diagnostiquées dans la
majorité des cas à un stade très tardif. Dr Sidibé Fatoumata Matokoma affirme
que beaucoup n’ont pas les moyens pour faire face à la prise en charge. De ce
fait, précise-t-elle, le traitement reste basé sur les symptômes avec comme
issue un échec thérapeutique et s’ensuit un décès imminent. Elle confirme que
les patients font face souvent à des difficultés sociales telles que l’abandon
par le mari ou par la famille.
La
spécialiste du cancer regrette un accès difficile aux traitements anti
cancéreux à cause du coût très élevé des médicaments qui ne sont pas pris en
compte dans l’Assurance maladie obligatoire (Amo). À titre d’exemple, dit-elle,
il faut en moyenne 150.000 Fcfa pour faire une séance de chimiothérapie exigée
toutes les 2 à 3 semaines. «La durée du traitement pour les patients
diagnostiqués très tôt est de 6 à 12 mois. Pour celles diagnostiquées
tardivement, le traitement continue jusqu’à intolérance ou décès», détaille le
toubib.
Avant de regretter l’insuffisance du don de médicaments de
chimiothérapie par l’État chaque année depuis plus d’une décennie. La valeur de
ce don est estimée à 285 millions de Fcfa. Mais, déplore-t-elle, ce don tient à
peine un semestre à cause de l’augmentation du nombre de cas de cancer. Dr
Sidibé Fatoumata Matokoma indique qu’actuellement, Médecins sans frontières
France (MSF) prend en charge à 100% les patientes atteintes de cancer du sein
au stade de début au CHU du Point G. Ce qui ne représente pas plus de 40% des
patients, assure-t-elle.
La
professionnelle de la santé déplore une insuffisance des ressources humaines
(six oncologues dont trois au CHU Point G), un manque de plateau technique
adéquat dans notre pays, marqué par le non fonctionnement de la seule
radiothérapie du pays (indispensable pour traiter le cancer du sein) et de la
scintigraphie osseuse (technique qui permet de voir si le cancer a atteint les
os du corps).
La Blouse blanche fait savoir que les traitements de nouvelle
génération très efficaces (thérapie ciblée, immunothérapie) qui augmentent les
chances de guérison ne sont pas aussi disponibles. Dans un pays où les moyens
sont très limités, avertit-elle, le dépistage et le diagnostic précoces
permettent de diagnostiquer le cancer à un stade très précoce garantissant une
guérison dans près de 100% des cas.
L’oncologue conseille la pratique de l’autopalpation des seins une fois par mois, la consultation chez un gynécologue une fois par an. Elle exhorte celles qui ont 40 ans ou plus à faire une mammographie de dépistage tous les deux ans. Celles qui observeront une anomalie dans leur sein, cite-t-elle, doivent consulter rapidement un médecin expérimenté afin de faire les explorations nécessaires pour confirmer ou infirmer le cancer du sein. La praticienne assure que le cancer du sein diagnostiqué tôt peut être guéri avec des traitements efficaces, moins coûteux et sans séquelles.
Rédaction Lessor
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