
la souveraineté nationale et de l’enfance, commémorée le 23 avril de chaque année. Dans cet entretien, Efe Ceylan est revenu sur l’historique de cette fête nationale turque instituée en 1920. En outre, le diplomate a évoqué les liens de coopération entre le Mali et son pays qu’il souhaite voir s’étendre à d’autres domaines tout en consolidant les acquis
L’Essor : Chaque année la Türkiye célèbre la Journée de la souveraineté et de l’enfance le 23 avril. Que représentent ces deux événements pour les Turcs ?
Efe Ceylan : Merci beaucoup d’être venu dans notre ambassade. J’en suis très content. D’autant plus que c’est pour parler d’une journée très importante pour notre pays, pour sa souveraineté. La Türkiye est une grande nation qui a une histoire assez impressionnante. Nous sommes très fiers d’avoir la synthèse d’un héritage impérial et d’une refondation républicaine. Auparavant, les Turcs faisaient partie de l’Empire ottoman qui a vécu presque six siècles. C’était un berceau de civilisation.
Les Ottomans ont beaucoup contribué à la géopolitique de l’Europe à l’époque. Mais à un moment donné, ils ont perdu leur pouvoir. À la fin de la première guerre mondiale, l’empire était arrivé à un point d’effondrement. C’était la décadence pendant des siècles. Il nous a fallu un départ nouveau avec la guerre d’indépendance de la Türkiye parce qu’à la fin de la première Guerre mondiale en 1918, le territoire ottoman était envahi par les vainqueurs de la première Guerre mondiale. Ils ont essayé de s’accaparer du territoire ottoman pour leurs intérêts géopolitiques.
Pour la nation turque, il paraissait qu’on était en train de perdre toute notre présence. C’était un moment très critique pour les Turcs, très vital même. Pendant ce moment, ils ont mené une résistance nationale pour réclamer la souveraineté sur leur propre sol. Cette lutte a été conduite par Mustafa Kemal Atatürk qui est le fondateur de notre République. On a fait la guerre d’Indépendance. Elle a été une guerre assez sanglante surtout contre les grandes puissances européennes et ses mandataires. À la fin, nous avons été vainqueurs de cette guerre d’Indépendance. Mais être indépendant politiquement, ça devait être renforcé par la souveraineté nationale. Et avec la fondation de la République de Türkiye, nous sommes devenus un État souverain. C’était la fin du premier épisode.
Le deuxième épisode, ça devrait consister à prendre en considération plutôt le développement économique, des Institutions de la République. C’est une démarche qui continue jusqu’à maintenant. Mais le 23 avril 1920, pendant que l’armée turque contrait les incursions des armées grecque, française et anglaise sur le territoire ottoman, on a pris la décision de convoquer l’Assemblée nationale. C’était basé sur la culture de la démocratie en Türkiye parce que même l’empire ottoman était devenu un empire monarchique, mais constitutionnel.
Il y avait toujours le Parlement même s’il y avait le Sultan. Quand les Britanniques ont dissous l’Assemblée après avoir envahi Istanbul en 1920, la même année, Mustafa Kemal Atatürk a décidé d’ouvrir le Parlement turc à Ankara au centre de la Türkiye là où les armes de l’ennemi ne constituaient pas une menace. Le 23 avril 1920, nous avons ouvert notre première session inaugurale que nous appelons aujourd’hui la Grande Assemblée Nationale de Türkiye. Donc c’était le commencement de la lutte politique pour l’indépendance et la souveraineté.
Après la fondation de la République de Türkiye, Mustafa Kemal Atatürk et ses compagnons se sont dit que la souveraineté est une vision vers le futur. Ils étaient convaincus que la souveraineté est une affaire de tous les jours qui doit être garantie pour toutes les générations suivantes. C’est-à-dire pour notre liberté, notre souveraineté, nous devons lutter chaque jour. Mustafa Kemal Atatürk et ses compagnons ont pensé comme ça. Pour être sûr que les générations futures vont mener le même combat pour préserver leur indépendance, leur souveraineté, Mustafa Kemal Atatürk a décidé de choisir le jour de l’ouverture de l’Assemblée nationale comme date référence. Ainsi, il a consacré cette journée aux enfants.
Pour nous c’est une fête dédiée à tout le monde parce que Mustafa Kemal Atatürk était convaincu que la paix doit être universelle. Il aimait dire que la protection de la patrie commence par celle des enfants. On se doit de protéger les enfants contre toutes les formes de négligences et de maltraitance. En toutes circonstances, ils doivent être traités d’une manière plus favorable que les adultes. Donc il faut bien éduquer les enfants, les former car ils seront appelés à être à la tête du pays un jour.
Malgré beaucoup d’eau coulée sous le pont depuis le temps de Mustafa Kemal Atatürk, ce message continue de résonner chez nous pour nous orienter vers le futur. Les enfants sont notre futur et l’éducation est le seul moyen pour avoir un bon citoyen. Je pense que c’est un message assez pertinent pour le Mali qui réclame sa souveraineté et qui est une grande nation pleine d’histoire. Grâce à la Transition en cours, le Mali est plus souverain qu’auparavant. Donc il ne faut pas perdre de vue aussi l’avenir qui se construit avec les enfants, les jeunes.
L’Essor : Quel est le thème retenu cette année pour la célébration de la Journée de la souveraineté nationale et quelles sont les principales activités au programme de l’événement ?
Efe Ceylan : Il n’y a pas de thème principal retenu. L’essentiel c’est de toujours faire comprendre aux enfants, à la jeunesse l’importance de cette date historique. Aujourd’hui, les défis sont énormes surtout autour de la Türkiye. Donc il faut préparer les enfants à les affronter surtout les difficultés de demain.
Par contre, la journée pour les enfants n’est pas une Institution en soi. C’est plus tôt la culture. C’est pour marquer notre amour pour les enfants. La souveraineté est une lutte politique et les enfants sont notre avenir mais ils ne doivent être liés à aucune considération politique. Leur protection, leur éducation sont des devoirs pour nous.
L’Essor : Depuis plusieurs années, la Türkiye et le Mali entretiennent de bonnes relations dans presque tous les domaines. Quelle appréciation en faites vous aujourd’hui ?
Efe Ceylan : Ces relations sont historiques et datent de très longtemps dans la mesure où il y a des traces de liens de coopération entre l’Empire ottoman et l’Empire Manding en plus de l’Empire Songhaï. L’Islam nous a toujours unis aussi. Par contre, pendant le temps moderne, la République de Türkiye a toujours eu de problèmes majeurs autour d’elle. Ce qui a fait qu’elle n’a pas eu beaucoup de chances de s’ouvrir vers l’Afrique. Mais quand elle a commencé à s’ouvrir largement à l’Afrique c’était d’abord dans le Maghreb, au Soudan et en Libye. Peu à peu, nous avons par la suite découvert l’importance de la région de l’Afrique de l’Ouest, de la région Sahélo-saharienne. Et aujourd’hui, nous sommes fiers d’avoir une ambassade dans tous les pays de l’AES.
Notre ambassade a été ouverte ici au Mali en 2010 et le Mali a ouvert la sienne à Ankara en 2014. Depuis ce temps-là, nous sommes en train de développer nos relations. Ce n’est pas quelque chose de facile puisqu’il y a une distance physique énorme et la Türkiye est toujours confrontée à des défis autour d’elle dans la région. Mais le pays a été toujours déterminé à s’ouvrir à l’Afrique à travers ses représentations diplomatiques et des organisations non gouvernementales.
D’abord, au Mali, nous avons tissé des liens diplomatiques formels avec l’ouverture de l’ambassade. Puis après la Türkiye est entrée dans le secteur de l’éducation à travers la Fondation Maarif dont les écoles connaissent un succès éclatant aux différents examens. Ces écoles comptent plus de 3.000 apprenants. Aussi, les Maliens commencent à découvrir la Türkiye. Aujourd’hui, il y a des milliers d’étudiants maliens qui ont choisi d’aller poursuivre leurs études dans notre pays. Donc il y a des échanges socio-économiques. Récemment nous avons répondu positivement à la requête des autorités maliennes afin de contribuer à la lutte contre le terrorisme au Mali. Malgré tout, il reste beaucoup à faire.
Nous sommes optimistes et nous restons aux côtés du Mali contre les organisations terroristes. Nous avons une grande expérience dans la lutte contre le terrorisme et nous sommes prêts à partager cette expertise avec le Mali. J’apprécie les efforts pour atteindre la cohésion sociale qui se raffermit de jour à jour. Nous sommes très bien accueillis ici au Mali et c’est la même chose du côté d’Ankara avec l’ambassade du Mali sur place. Mais je pense qu’on peut faire mieux encore. Je suis très content à chaque fois que j’entends les autorités maliennes dire que la Türkiye fait partie de leurs partenaires stratégiques. Mais on peut étendre ce partenariat à bien d’autres domaines et le renforcer notamment au niveau des investissements et du commerce, et de l’assistance au développement durable.
Depuis quelques temps, on n’a pas pu accroître les investissements turcs au Mali. Pourtant, la Türkiye devient de plus en plus une destination pour beaucoup de Maliens donc il faudra que les Turcs puissent découvrir l’énorme potentialité du Mali. Avec le Mali, nous sommes dans le bon sens. Les autorités de la Transition sont très accueillantes avec nous et nous devons être de même avec elles. Nous venons d’arriver mais nous sommes déterminés à développer nos relations dans la région du Sahel. Et je peux vous assurer que l’AES est déjà en train de réussir. Mais vous ne devez pas vous contenter du chemin parcouru. Vous devez aussi continuer à renforcer la cohésion sociale. La Türkiye n’est pas au Mali et au Sahel pour mener une compétition avec les autres pays. Nous voulons juste une place pour nous pour démontrer nos compétences au service du peuple malien.
L’Essor : La Türkiye fait partie aujourd’hui des puissances émergentes dans le monde. Selon vous, quel est le secret de la réussite de votre pays ?
Efe Ceylan : C’est l’accumulation de beaucoup de choses. Nous avons une culture impériale et nous avons beaucoup appris de notre passé qui a été marqué par d’énormes difficultés. C’est en franchissant ensemble les difficultés que nous pouvons réaliser des progrès. Donc la synthèse à travers le temps et la résilience se développe à travers les difficultés. Aussi, nous avons su bien épouser le modernisme malgré notre culture impériale. Nous ne sommes pas hautains et nous traitons tout le monde sur un pied d’égalité. Cela nous donne un avantage incomparable lorsque nous collaborations avec les autres.
L’Essor : Avez-vous un message pour les Maliens ?
Efe Ceylan : Ce que j’ai noté de la marche du pays, c’est que la Transition est une chance pour les Maliens à reconstruire les institutions d’une façon plus inclusive et plus forte. Il parait que le Mali a déjà trouvé la formule idéale avec le Mali Kura. Nous n’avons aucun problème avec les principes de Mali Kura et nous voyons l’avenir du pays avec sa jeunesse. De ce fait, je félicite le peuple digne et conscient du Mali pour tous ses efforts consentis pour le pays. Pour toutes ces raisons, je plaide pour un renforcement de nos liens de coopération. Peut-être que la Türkiye ne peut pas faire tout, comme nous avons des limites, mais mon pays est prêt à partager avec le Mali ses expériences.
Interview réalisée par
Alassane Cissouma
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