Igor Gromyko, ambassadeur de Russie au Mali, à propos de la situation en Ukraine : «Nous soutenons les initiatives mettant l’accent sur le respect du droit international et sur l’inadmissibilité des sanctions unilatérales»

Le 21 novembre marque le 2è anniversaire du début des manifestations antigouvernementales à Kiev, appelées Euromaidan (novembre 2013-février 2014). L’Occident a présenté ces événements à la communauté internationale comme un processus démocratique. En réalité, il s’agissait d’un coup d’État préparé par l’Union européenne et les pays de l’Otan, dirigés par les États-Unis.

Publié mardi 21 novembre 2023 à 12:40
Igor Gromyko, ambassadeur de Russie au Mali, à propos de la situation en Ukraine : «Nous soutenons les initiatives mettant l’accent sur le respect du droit  international et sur l’inadmissibilité des sanctions unilatérales»

La destitution par la force du président légalement élu, Viktor Ianoukovitch, a entraîné une division de facto du pays. Le régime de Kiev, arrivé au pouvoir en 2014 à la suite d’un coup d’État sanglant, a cessé de considérer les habitants de la Crimée, du Donbass et du Sud-est de l’Ukraine comme faisant partie de son peuple. Il a littéralement proposé aux mécontents de «dégager» du pays. Les dirigeants du soi-disant Secteur droit ont annoncé une «marche» sur la Crimée pour en expulser tous les Russes. Une lutte contre la langue russe a été déclenchée.

Il est tout à fait naturel que les citoyens russophones de Crimée et de l’Est de l’Ukraine n’aient pas accepté cette nouvelle situation et aient refusé de se conformer aux ordres des putschistes. Pour cette raison, un véritable génocide a été déclenché contre eux. Rappelons des événements aussi graves que les massacres commis dans la Maison des syndicats à Odessa et à Marioupol en 2014, où 48 personnes ont été brûlées vives même selon les données officielles du ministère de l’Intérieur de l’Ukraine. Ces crimes n’ont fait l’objet d’aucune enquête appropriée.

La guerre pratiquement civile en Ukraine n’a été suspendue qu’en février 2015, lorsque les accords de Minsk ont été signés. Toutefois, la suite des événements a montré que ni l’Ukraine ni ses «commissaires» n’allaient s’acquitter de leurs obligations. L’ancienne chancelière allemande, Angela Merkel et l’ancien président français François Hollande, qui ont signé le document, ont par la suite directement déclaré que leur plan consistait à gagner du temps pour injecter des armes en Ukraine.

Dans ces conditions, la Russie n’a eu d’autre choix que de reconnaître l’indépendance des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk en février 2022 et de lancer une opération militaire spéciale pour protéger la population du Donbass.

Dans le même temps, les formations du régime de Vladimir Zelensky continuent d’ignorer délibérément les normes du droit humanitaire international en soumettant des quartiers résidentiels sans installations militaires à des bombardements ciblés et aveugles. Les autorités de Kiev mènent des blocages de l’énergie et de l’eau en Crimée et dans le Donbass.

En mars 2022, elles ont organisé un crime dans le village de Boucha, qu’elles ont présenté au monde entier en accusant la Fédération de Russie. Les représentants russes ont officiellement demandé à deux reprises au secrétaire général de l’ONU Guterres, au Conseil de sécurité des Nations unies, la possibilité d’enquêter sur ce crime. Cependant, nous ne sommes toujours pas en mesure d’obtenir même une liste des personnes dont les corps ont été montrés au monde.

En Ukraine même, ceux qui ne sont pas d’accord avec les actions du régime ukrainien sont réduits au silence en étant qualifiés de «complices de l’agression» et soumis à la répression. Selon la Haut-Commissaire adjointe des Nations unies aux droits de l’Homme, Nada Al-Nashif, le régime de Kiev persécute des personnes qui n’ont potentiellement violé aucune loi sous prétexte de «collaborationnisme». Selon ses calculs, environ 6.000 affaires pénales de ce type ont été ouvertes en Ukraine. Les pays de l’«Occident collectif» préfèrent garder le silence sur tous ces crimes, faisant preuve de deux poids, deux mesures.

En même temps, la Russie n’a jamais refusé le dialogue. Dès que les dirigeants ukrainiens ont demandé des pourparlers en février et mars 2022, nous les avons acceptés. Nous nous sommes mis d’accord sur la manière de résoudre la situation sur la base des propositions faites par Kiev, qui répondaient à l’objectif principal de la non-adhésion de l’Ukraine à l’Otan et de la garantie de sa sécurité par d’autres moyens. Lors de la réunion avec les présidents africains en juillet 2023, le président russe Vladimir Poutine a même montré le document avec les signatures des négociateurs, c’est-à-dire qu’il avait déjà été paraphé. Que s’est-il passé ensuite ? Washington a interdit à Kiev de signer le document et a donné le feu vert à la poursuite de la guerre contre nous.

Il faut comprendre que derrière les mots américains de «soutien à la liberté et à la démocratie en Ukraine» se cache un intérêt mercantile à soutenir l’économie et le complexe militaire et industriel américains et à consolider le soi-disant concept d’un «ordre mondial fondé sur des règles». C’est précisément cela, et non une préoccupation mythique pour le bien-être des habitants de l’Ukraine, qui justifie les actions des États-Unis d’Amérique et de leurs satellites de l’Otan.

La guerre contre la Russie déclenchée par l’Occident et menée par l’Ukraine est une guerre hybride dans laquelle un rôle particulier est accordé aux mesures restrictives unilatérales illégales - les «sanctions» - dont le nombre a déjà dépassé les dix-sept mille. Les objectifs déclarés sont de saper l’économie russe et de forcer les autorités politiques de notre pays à abandonner leur position indépendante en matière d’affaires étrangères, de monter la population contre les autorités. Il est déjà clair pour tout le monde qu’une telle ligne de l’Occident est vouée à l’échec. L’économie russe s’est adaptée aux sanctions et fait preuve d’une grande stabilité : la croissance du PIB d’ici à la fin de 2023 devrait se situer entre 2,8 et 2,9%.

Pour sa part, la Russie continue de répondre à toutes les propositions sérieuses. Nous apprécions grandement le désir de nos amis de promouvoir une solution politique et diplomatique à la crise ukrainienne. Une vingtaine d’États et d’associations, dont la Chine, le Brésil et des pays africains, ont déjà pris de telles initiatives.


Nombre d’entre eux ont présenté des propositions de nature humanitaire. Nous constatons le désir sincère de ces pays de contribuer à l’instauration d’une paix juste et durable. Nous soutenons les initiatives qui mettent l’accent sur le respect du droit international et sur l’inadmissibilité des sanctions unilatérales. Nous partageons leur conviction que le principal résultat du processus de négociation devrait être l’instauration de la paix en Europe, le rétablissement de la coopération russo-ukrainienne et la création d’un nouveau système de sécurité.

Igor Gromyko

Ambassadeur de la Fédération de Russie au Mali

Rédaction Lessor

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