
Un tradithérapeute professionnel agréé échange avec des patients dans son bureau de consultation
Dans
notre pays, on prête, et à juste raison, de nombreuses vertus à la médecine
traditionnelle. Un patrimoine millénaire qui imprègne l’âme de la nation,
mariant avec subtilité traditions séculaires et besoin d’adaptation aux
exigences du monde contemporain. La médecine traditionnelle, enracinée
profondément dans le tissu culturel malien, depuis des temps immémoriaux,
perdure comme une pierre angulaire de la vie de nombreux compatriotes. Par-delà
ce riche passé, c’est la transformation face à l’évolution du secteur de la
santé qui mérite une exploration approfondie.
Transmise
de maître à élève, et parfois au sein des dynasties familiales, la médecine
traditionnelle a prospéré de génération en génération, préservant un trésor de
connaissances concernant les bienfaits des plantes médicinales, des racines
ancestrales, des peaux d’animaux et des rituels traditionnels. Les praticiens,
qui répondent au nom évocateur de «tradithérapeutes», se soumettent à une
éthique bien définie. «Le devoir de tout tradithérapeute est de préserver la
vie humaine en toute circonstance. Tel est notre serment commun», déclare
Ousmane Diarra, un tradithérapeute professionnel agréé, perpétuant une
tradition de quinze ans, héritée de son père. Chacun, toutefois, respecte une
éthique propre, conforme aux enseignements de ses mentors ou prédécesseurs.
Les
consultations avec les tradithérapeutes prennent la forme d’échanges de
questions et de réponses, où les patients exposent leurs symptômes, permettant
ainsi aux praticiens traditionnels de prescrire des remèdes. Dans certains cas,
les tradithérapeutes réclament les résultats d’analyses médicales effectuées
dans des établissements hospitaliers, créant ainsi un précieux lien entre les
deux systèmes de soins.
Ils s’engagent à fournir des soins de qualité, à garantir la confidentialité des patients et à employer leur savoir au service du bien-être de la communauté. Récemment au Mali, on a assisté à la montée en puissance des «pharmacies traditionnelles», ou pharmacopées, qui offrent une pléthore de produits conçus à partir de plantes médicinales. Ces échoppes se multiplient dans les rues de Bamako, proposant un éventail diversifié de produits traditionnels. «La médecine traditionnelle s’ancre dans notre culture et perdure, grâce à son accessibilité et son efficacité», résume Abdoulaye Guindo, tradithérapeute de longue date.
HARMONIE
AVEC LA MÉDECINE MODERNE- La singularité de la médecine traditionnelle malienne
réside dans son harmonie avec la médecine moderne. Les Maliens, qu’ils résident
en milieu urbain ou dans des contrées reculées, font fréquemment appel à ces
deux systèmes de soins, trouvant dans la médecine traditionnelle des réponses
aux maux courants, tels que le paludisme, les troubles gastro-intestinaux et
l’infertilité. Une femme partage son expérience : «J’ai souffert de règles
douloureuses pendant des années et j’ai éprouvé des difficultés à concevoir.
J’ai tenté maintes fois la médecine moderne en vain, avant de me résoudre à
essayer la médecine traditionnelle.
En moins de trois mois, mes douleurs
menstruelles avaient disparu, et grâce à elle, j’ai pu donner naissance à
plusieurs enfants.» Un homme confirme : «Chaque année, le paludisme me
frappe, comme de nombreux Maliens. Après des soins à l’hôpital, j’utilise
systématiquement des médicaments traditionnels pour éradiquer la maladie. Les
deux médecines se complètent, chacune apportant son lot d’avantages.»
L’évolution de la médecine traditionnelle reflète la dynamique entre tradition
et modernisation.
Un jalon essentiel pour tout tradithérapeute est de suivre un stage de quatre mois sous la tutelle d’un médecin. Cette collaboration s’avère obligatoire pour obtenir la carte professionnelle de tradithérapeute et s’étend également à l’obtention de l’agrément. Elle garantit que les tradithérapeutes sont en mesure de prodiguer des soins de qualité à leurs patients. La coopération entre la médecine traditionnelle et la médecine moderne dépasse la coexistence passive. «Je collabore avec un grand nombre de médecins, notamment avec le Centre de santé de référence de la Commune V au Quartier-Mali, où nous avons même un correspondant chargé de la médecine traditionnelle. En cas de nécessité, mes patients sont orientés vers ces spécialistes», explique le tradithérapeute professionnel agréé, Ousmane Diarra.
DÉFIS
ET AVENIR- Malgré ses succès, la médecine traditionnelle malienne fait face à
divers défis. Les tradithérapeutes sont souvent confrontés à un accès limité
aux technologies modernes disponibles, entravant la fabrication en série de
leurs médicaments. L’établissement de cabinets de tradithérapie et l’obtention
de la carte professionnelle sont perturbés par des obstacles administratifs
résultant du manque d’un cadre réglementaire explicite. En dépit des avancées
depuis 2002, notamment la création de la Fédération malienne des associations
des tradithérapeutes et herboristes du Mali (Femath), ces praticiens éprouvent
des difficultés à obtenir l’homologation pour commercialiser leurs produits.
«Le Burkina Faso, qui nous prend comme référence en matière de tradithérapie, a
plusieurs de ses produits dans nos officines, et c’est pareil pour la Côte
d’Ivoire. Nous souhaitons que notre travail soit reconnu et valorisé, non seulement
au Mali, mais également au-delà de nos frontières», raconte le traditérapeute,
désabusé.
Par
ailleurs, l’image de la médecine traditionnelle est parfois ternie par des
individus prétendant être des guérisseurs doués de pouvoirs surnaturels. Ces
personnes non qualifiées attirent occasionnellement des patients crédules en
quête de remèdes miraculeux. Cela souligne l’importance d’informer le public
sur la distinction cruciale entre les tradithérapeutes qualifiés et ces
imposteurs. Pourtant, cette discipline demeure une source de guérison pour de
nombreux Maliens. Des campagnes de sensibilisation sont en cours pour informer
le public des avantages des médicaments traditionnels et pour renforcer la
réglementation de la profession.
Ces médecins traditionnels sollicitent l’implication des autorités pour garantir la qualité des pratiques, promouvoir la santé, sensibiliser le public sur les avantages des médicaments traditionnels et promouvoir la professionnalisation de la profession.
Dans
un monde en constante évolution, la médecine traditionnelle au Mali continue de
servir de phare, guidant les Maliens vers un avenir où la richesse de la
tradition se marie harmonieusement avec les innovations de la médecine moderne.
Une chose demeure certaine : la médecine traditionnelle malienne est prête
à relever les défis du temps tout en préservant son riche patrimoine.
Telle est l’ambition affichée par nos autorités. Des projets de texte, adoptés en juin dernier en conseil des ministres, consacrent la création, sous forme d’établissement public à caractère scientifique et technologique, l’Institut national de recherche sur la médecine et la pharmacopée traditionnelles.
Cette
structure qui va remplacer la Division médecine traditionnelle de l’institut
national de recherche en santé publique, a pour mission de mener des activités
de recherche, de formation et de promotion en médecine et en pharmacopée
traditionnelle.
Motif : assurer pleinement les recherches phytochimiques
et la formulation de médicaments traditionnels améliorés efficaces ayant un
coût relativement bas et dont l’innocuité est assurée ? Il s’agit
également de garantir les essais cliniques, la formation et l’encadrement des
étudiants dans le domaine de la médecine et de la pharmacopée traditionnelle,
la formation des tradipraticiens de santé et l’organisation du système en vue
d’assurer la complémentarité avec la médecine conventionnelle.
Rokia TOGOLA
Rédaction Lessor
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