
La planète terre compte seulement 3% d’eau douce. Sans cette
eau, aucune vie n’est possible sur terre. L’eau peut paraître un bien commun,
cependant elle est aléatoirement repartie. Elle est facile d’accès pour
certains et très rare pour d’autres. Cette suffisance des ressources en eau
suscite parfois rivalité et même conflit. Les préoccupations liées à l’eau nous
imposent donc une gestion attentive et concertée. Dans certains pays, la
gestion de l’eau peut révéler une forme d’injustice.
Ainsi, c’est le cas lorsque l’État n’assume pas ses responsabilités quant à l’accès à l’eau potable pour tous ses citoyens.
Une résolution intitulée «le droit de l’Homme à l’eau et à
l’assainissement» a été adoptée le 28 juillet 2010 par l’Assemblée générale des
Nations unies. Elle a permis de mettre l’accent sur l’importance de l’accès équitable
à l’eau potable. Ainsi, le droit à l’eau constitue un droit fondamental pour
chaque personne et un préalable à la réalisation de tous les droits humains.
La disponibilité de l’eau au Mali ne fait aucun doute. Théoriquement,
avec une population totale estimée à plus de 20 millions, le pays devrait avoir
en moyenne plus de 6.000 m3 d’eau par habitant et par an. Or, au plan
international, on s’accorde à considérer que le seuil de pénurie se situe à
1.000 m3 d’eau par habitant et par an (source PNE).
Compte tenu de la variabilité de la disponibilité en eau dans l’espace, la mobilisation de la ressource demeure le véritable défi pour l’approvisionnement de toutes les populations. Sur cette question, l’État ne semble pas encore s’engager de façon pertinente et ne semble même pas encore mesurer l’ampleur des enjeux. Ce qui est un manque de vision, car la question du droit à l’eau est la base de tous les droits. Sans ce droit, toute autre décision ne serait qu’injustice.
Le président Assimi Goïta décide de redresser le tort fait aux populations oubliées en luttant seul contre le stress hydrique. Cet effort est certes salutaire, mais pas durable. Il émane plus d’une initiative personnelle que d’une politique gouvernementale basée sur une vision.
Les investissements dans le secteur de l’eau au Mali sont
encore soutenus en grande partie par les partenaires extérieurs qui contribuent
à hauteur de plus de 5,076 milliards de Fcfa en moyenne par an, soit 85% du
total du financement. L’eau au Mali est encore un don de l’extérieur. Pour un
pays qui se veut totalement souverain, il y a bien une ombre au tableau.
Pour rappel, dans un contexte récent, l’ambassadeur de la
France au Niger enjoignait aux Nigériens de demander de l’eau à la Russie
puisque l’eau qu’ils buvaient, était européenne car fournie par une compagnie
européenne. Cet épisode avait créé un énorme tôlé et un malaise encore plus
grand. Preuve que la mobilisation de l’eau devrait être une priorité et un
exercice fortement républicain.
Conformément aux attentes des Objectifs de développement
durable (ODD), le Mali s’est engagé à garantir l’accès à l’eau et à
l’assainissement à l’horizon 2030 à toute sa population. Le taux national d’accès
à l’eau potable, selon le rapport d’activités 2017 de la direction nationale de
l’hydraulique était de 68,8%, pour 76% en milieu urbain et semi-urbain. Selon
le site de la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep), ces données
n’ont pas changé encore en 2023. Soit il n’y a pas eu d’avancée, soit les données
ne sont pas actualisées, preuve du manque de suivi des objectifs. Allons-nous
atteindre les objectifs de 100% de Maliens ? Y a-t-il plus urgent que
l’accès à l’eau potable, après la problématique de l’insécurité dont elle
pourrait être, tout aussi, une racine ?
L’exercice du droit à l’eau impose à l’État certaines
obligations vis-à-vis de la population. Parmi elles, il y a celles de garantir
un accès fondé sur l’équité de l’accès à l’eau de toute la population (principe
de non-discrimination) ; de concevoir des dispositifs sur toute l’étendue du
territoire pour l’accès à l’eau (réalisation progressive) et la justiciable du
droit à l’eau.
L’expérience montre que des pays, jadis moins nantis que le
Mali quant aux conditions de disponibilité de l’eau ont pu relever ce défi. En
effet tout dépend de la volonté et de l’engagement du gouvernement. L’État
devra fixer la problématique de la disponibilité de l’eau comme une priorité de
ses politiques de développement. Le développement du Mali ne peut se limiter à
Bamako et ne peut être laissé aux bons soins et à la bonne volonté des
Organisatons non gouvernementales (ONG). Cela implique la mobilisation de fonds
conséquents sur le budget pour de grandes réalisations d’infrastructures
surtout dans les Régions du Nord. L’altruisme d’une personne fût-elle «président»
ou l’aide extérieure ne devraient surplomber l’action gouvernementale à travers
une politique prospective.
Ainsi, pour dégager des fonds et dans un dessein d’équité,
l’État pourrait commencer par taxer les prélèvements des eaux souterraines
(forages d’eau). Le principe de préleveur payeur prévoit déjà ces dispositions.
Il faut juste rendre le principe effectif avec des actions plus pertinentes.
Comme stipuler encore dans la Politique nationale de l’eau dans le principe de
protection des usagers et de la nature, le gouvernement doit créer une police
de l’eau. Le rôle de cette dernière sera étendu à l’octroi de permis de forage,
au suivi de l’usage ainsi qu’à l’instauration de redevances de prélèvement. Il
aura pour avantages de générer des revenus par les redevances, d’éviter la
gabegie d’eau et surtout de préserver nos ressources en eau.
La mise en place d’une politique nationale cohérente de tarification des eaux d’irrigation est un levier complémentaire. Ranger l’effort personnel du président derrière une politique publique et cohérente garantira l’accès de la population malienne à l’eau potable tout en facilitant l’atteinte de l’Objectif du développement durable ODD.
Souleymane SIDIBÉ
Directeur Général de l’université
INNOVA ACADEMY
VIE : epddblog.wordpress.com
Rédaction Lessor
Chaque 9 mai, la Russie retient son souffle à l’unisson : dans les rues résonnent les chansons des années de guerre, des feux d’artifice illuminent le ciel, et des millions de personnes portent les portraits de leurs proches-héros du Régiment immortel..
La Maison de la presse a organisé, hier, dans sa salle de conférence, une journée de réflexion afin d’analyser et de proposer des solutions pour renforcer la liberté, la sécurité, la professionnalisation et la cohésion des médias de notre pays..
L’exercice 2024 de la Banque malienne de solidarité (BMS-SA) s’est clôturé sur des résultats probants, illustrant sa solidité financière. En effet, le total bilan a atteint 1.700 milliards de Fcfa, en hausse de 6,66 % par rapport à 2023..
Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 07 mai 2025, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat..
L’écrivain, Tacko Niambélé, a procédé, samedi dernier au complexe Kaziko, au lancement de ses deux premiers ouvrages intitulés respectivement : «Kourouni Damba entre lames et rêves» et «Femmes d’Afrique : Leadership et autonomisation pour un avenir durable»..
Les deux poids lourds du football national ont fait honneur à leur rang, en se qualifiant pour la finale de Dame Coupe après leur victoire en demi-finales face, respectivement au FC Diarra (1-0) et à l'Usfas (6-5 aux tirs au but).