Diéma : Moussa Yaffa, le crieur public

Pour passer les informations ou convoquer les sages à l’initiative du chef de village dans notre société traditionnelle, il est de coutume d’utiliser les crieurs publics.

Publié jeudi 04 mai 2023 à 05:51
Diéma : Moussa Yaffa, le crieur public

Moussa Yaffa, du haut de ses 68 ans en est un à Diéma. Celui qui fait partie de la caste des cordonniers fait le crieur public depuis des décennies. Conformément à nos us et coutumes, le crieur public exerce sous l’autorité du chef de village. I

l véhicule les messages de la chefferie traditionnelle pour l’intérêt collectif. Et chaque fois qu’il y a un évènement comme l’arrivée d’une personnalité dans la localité, la célébration de la fête d’indépendance, l’organisation de campagnes de vaccination ou de travaux collectifs, de cérémonies d’initiation, d’intronisation de chefs de village, le crieur public est sollicité.

Il intervient aussi dans les cas d’incendie, de perte d’enfants, mais aussi de vols d’animaux pour délivrer des messages. Il est également mis à contribution pour rappeler aux contribuables le délai de paiement des impôts. Surtout à une certaine époque où l’impôt per capita (impôt par tête) était un vrai casse-tête pour les chefs de famille. Ceux qui n’arrivaient pas à s’en acquitter étaient déshonorés. Souvent, il arrive que certaines ONG confient des missions de sensibilisation pour l’abandon des pratiques néfastes. Le crieur public est déterminant dans l’information de la population dans les villages.

Moussa Yaffa a abandonné l’école en 7è année, après le décès de sa mère. Il a jugé nécessaire de devenir rapidement un soutien de famille pour soulager son père des nombreuses charges familiales. Il réalisait des prestations dans les manifestations sociales ou populaires avec son «tamani», le tambourin traditionnel. Il fabrique lui-même ses tambourins et explique le processus. «Je commande mon bois à la Maison des artisans de Bamako parce que ce bois émane  d’un arbre devenu rare du fait de la déforestation.


À l’aide d’une hachette, je lui donne la forme initiale. J’égorge une brebis de 7 mois et j’utilise sa peau que je trempe plusieurs fois dans du lait cru pour la débarrasser des particules noirâtres. Je la lave soigneusement. Je cherche un morceau de vieille marmite en terre cuite pour rincer la peau avec la partie rugueuse. Je couvre ensuite les deux ouvertures du tambourin avec la peau tannée. J’attache des cordelettes épinglées par lot de quatre pour bien quadriller l’instrument artisanal. Je le place ensuite au soleil pendant quelques minutes pour le séchage. L’utilisation du lait cru permet de rendre plus sonore le tambourin et lui donner un ton désiré», détaille-t-il.

Moussa Yaffa estime être confronté aussi à des difficultés dans l’exercice de son métier. Il pense que l’extension de la ville est une première difficulté parce que cela oblige le crieur  à marcher sur une certaine distance donc faire plus d’efforts physiques. L’annonciateur des bonnes et mauvaises nouvelles est contraint donc de sillonner les coins et recoins du village ou de la contrée pour passer les messages.

 Il explique parfois porter un bidon d’eau pour se désaltérer et éviter la déshydratation. Moussa Yaffa déclare que ce métier ne nourrit pas son homme. Il ne gagne souvent que l’équivalent de 2 à 3 kg de céréales ou une somme forfaitaire de 5.000 Fcfa à l’occasion de chaque passage. Il s’empresse de préciser que des «diatiguis», prosaïquement des notables, sont souvent généreux. Ce polygame (il est marié à trois femmes avec de nombreux enfants) nourrit l’ambition d’acquérir une moto de marque Sanily et un appareil de sonorisation pour la diffusion des messages. Il compte sur les bonnes volontés pour réaliser cette ambition. 

 Ouka BA

Amap-Diéma

Rédaction Lessor

Lire aussi : Fonctions publiques au Mali : Les agents non identifiés seront radiés des effectifs après le délai de grâce

Les agents qui ne se sont pas présentés lors des opérations d'identification biométrique ont un délai de grâce de trois mois, allant du 8 septembre au 8 décembre 2025 pour régulariser leur situation administrative.

Lire aussi : Incivisme : L’artiste Black M. interpelé

De son vrai nom, Alpha Diallo, le rappeur Franco-guinéen, connu sous le nom d'artiste « Black M », en séjour en Côte d'Ivoire et se trouvant dans une situation de conduite imprudente, a été interpellé..

Lire aussi : Insolite: Neymar désigné hériter d'un autre homme que son père

Nouvelle incroyable au Brésil concernant Neymar Jr. En effet, le footballeur a été désigné hériter d'un milliardaire en dollars autre que son père. Le testament a été rédigé à son nom..

Lire aussi : Goundam : Le geste philanthropique d’El Hadj Alphamoye Haîdara

Une habitante de la ville de Goundam a vu sa maison effondrer suite aux multiples érosions et intempéries survenues au cours de la saison d’hivernage..

Lire aussi : Kayes : EDM-SA rétablit l’électricité dans le secteur des logements sociaux

Après avoir passé trois nuits dans le noir, certaines familles des logements sociaux de Kayes et ses alentours ont enfin poussé un ouf de soulagement suite au rétablissement de l’électricité dans leur secteur. Rappelons que certaines concessions de la cité ATT Bougou (logements sociaux) et .

Lire aussi : Mopti : Plusieurs points à l’ordre du jour de la 2è session ordinaire du CROCSAD 2025

La salle de conférence du gouvernorat de Mopti a abrité du lundi au mardi dernier les travaux de la 2è session ordinaire du Comité régional d’orientation, de coordination et de suivi des actions de développement (Crocsad) de la région au titre de l’année 2025..

Les articles de l'auteur

Hôpital militaire de Banankoro : Le chantier avance

Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le Général de corps d’armée Sadio Camara et sa collègue chargée de la Santé et du Développement social, le médecin-Colonel Assa Badiallo Touré, se sont rendus hier sur le site pour constater l’évolution des travaux.

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 04 septembre 2025 à 08:14

Enseignement supérieur : Restitution des résultats de l’évaluation du système de recherche en sciences sociales au Mali

-.

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 03 septembre 2025 à 08:05

Programme «Incubateur de talents Maliden Kura» : Le ministre Daffé reçoit les bénéficiaires de la première cohorte

La salle de conférence du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme a accueilli, le mardi 2 septembre, une rencontre entre le ministre Mamou Daffé et les lauréats du programme «Incubateur de talents Maliden Kura-ITM», un dispositif innovant inscrit dans le cadre du projet Culture Mali.

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 03 septembre 2025 à 07:58

Formation professionnelle : La ministre Oumou Sall Seck remet 20 machines à coudre à l’ARDCT

La ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Oumou Sall Seck, a procédé, le vendredi 29 août, à la remise de 20 machines à coudre à l’Association des ressortissants et sympathisants pour le développement du Cercle de Tombouctou (ARDCT), conduite par son secrétaire exécutif, l’ambassadeur Mahmoud Mohamed Arby..

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 03 septembre 2025 à 07:20

Affaires religieuses : Le ministre Koné accorde une audience au nouvel ambassadeur du Mali en Égypte

Le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, Dr Mahamadou Koné, a accordé hier une audience à Samba Alhamdoulillah Baby, nouvel ambassadeur du Mali en République arabe d’Égypte..

Par Rédaction Lessor


Publié mardi 02 septembre 2025 à 07:15

Assep : Le nouveau bureau reçu par le ministre Mossa Ag Attager

Le ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attager, a reçu en audience le lundi 1er septembre, le nouveau bureau de l’Association des éditeurs de la presse privée du Mali (Assep), conduit par son président, Boubacar Yalcoye..

Par Rédaction Lessor


Publié mardi 02 septembre 2025 à 07:10

Biennale artistique et culturelle, Tombouctou 2025 : Koulikoro n’entend pas faire de la figuration

Le gouverneur de la Région de Koulikoro, le Colonel Lamine Kapory Sanogo, a présidé, vendredi dernier dans la salle de conférence du gouvernorat, une réunion sur les préparatifs de la prochaine Biennale artistique et culturelle qui doit se tenir en décembre à Tombouctou..

Par Rédaction Lessor


Publié lundi 01 septembre 2025 à 08:50

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner