
Le 12 mai dernier, le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de
l’Homme a publié un rapport en accusant l’Armée malienne et le personnel
militaire étranger d’avoir tué plus de 500 personnes à Moura (Région de Mopti)
au cours d’une opération menée du 27 au 31 mars 2022.
Des accusations que le
gouvernement a catégoriquement rejetées, dénonçant avec véhémence un rapport
biaisé reposant sur un récit fictif et ne répondant pas aux normes
internationales. Il a annoncé dans la foulée l’ouverture d’une enquête
judiciaire contre la mission d’établissement des faits commise par l’Onu et ses
complices pour espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’état et complot
militaire.
La plainte du gouvernement pour «espionnage et atteinte à la sureté
extérieure de l’état» porte sur
l’utilisation des satellites au-dessus de Moura par la mission d’établissement
des faits pour obtenir des images. Le géographe N’dji dit Jacques Dembélé,
enseignant chercheur à la Faculté d’histoire et géographie (FHG), met en doute
l’exactitude des coordonnées géographiques publiées par les enquêteurs de
l’Onu.
Le spécialiste affirme sans ambages qu’il y a une erreur de
présentation des coordonnées géographiques du rapport du Haut-commissariat des
Nations unies. «L’erreur vient du fait que le résultat de l’introduction de ces
coordonnées dans le logiciel du Système d’information géographique (SIG) aboutit
au Congo Brazzaville en Afrique centrale. La plupart des logiciels de
cartographie utilisent les données latitude et longitude. Dans le rapport sur
les événements de Moura, la longitude est mise avant la latitude alors que ça
doit être le contraire», explique l’enseignant chercheur, précisant que le
travail n’est pas celui d’un spécialiste.
En outre, l’expert des images radar soutient que les coordonnées n’ont
pas été prises sur le terrain avec des GPS sinon il n’y aurait pas d’erreur
entre le point voulu (Moura) et les coordonnées présentées dans le rapport. «La
marge d’erreur des récepteurs GPS est très faible même avec le téléphone.
Aujourd’hui, cette marge est autour de 0,50 et 1 mètre », fait-il savoir.
Par ailleurs, N’dji dit Jacques Dembélé fait remarquer que certaines
images de ce rapport onusien de 41 pages sur les évènements de Moura sont de
très hautes résolutions. « Dans ces images, on voit des bœufs, des
personnes et un mouton », affirme-t-il, avant de s’interroger sur le type
de satellite qui a pu faire ces images. Selon lui, elles ont été faites par des
drones parce que les images satellitaires sont prises de façon verticale. Par
exemple, explique-t-il, «quand on regarde un homme sur l’imagerie satellitaire,
on ne voit que sa tête et ses épaules ». Dans le rapport, on voit des
imageries obliques qui présentent le côté de l’objet contrairement aux images
satellitaires.
En dehors des observations scientifiques, l’enseignant chercheur estime qu’on ne peut pas utiliser le conditionnel pour incriminer une armée nationale. « Le document doit être basé sur des faits vérifiés et vérifiables », explique-t-il.
PLAGIAT- Cet avis est partagé par le président de l’Association
malienne des droits de l’Homme (AMDH). Me Moctar Mariko estime que le document
du Haut-commissariat des Nations unies est un plagiat du rapport de la
Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) que l’AMDH a
contesté avec vigueur.
Notre interlocuteur condamne les enquêtes ciblées par les Nations unies
et déplore l’absence d’une mission d’enquête sur le terrain pour rapporter les
allégations contre les Forces armées maliennes (FAMa)
Selon lui, ce rapport du Haut-commissariat des Nations unies aux droits
de l’Homme est un document fictif à travers lequel la communauté
internationale, sous l’égide de la France et son mentor américain, persiste
dans sa volonté à peine déguisée d’instrumentaliser la question humanitaire
pour déstabiliser le Mali.
Cela, en jetant le discrédit sur les autorités de la
Transition qui, sous le leadership du colonel Assimi Goïta, ne cessent
d’engranger des résultats satisfaisants dans la lutte contre la horde
terroriste, dont le plus éclatant a été enregistré suite à l’intervention
historique et souveraine de l’Armée malienne à Moura en mars 2022. Une
intervention aéroterrestre qui a permis la neutralisation de plus de 200
terroristes dont plusieurs cadres âprement recherchés. Là où la France à
travers la force Barkhane et ses 5.000 hommes ont lamentablement échoué pendant
9 ans de présence.
«Le gouvernement a parfaitement raison de dénoncer l’espionnage
contre le Mali, dans la mesure où la métrologie utilisée par la commission
d’établissement des faits du Haut-commissariat aux droits de l’Homme ne sied
pas dans le cas d’espèce», indique Me Mariko. Pour l’avocat, il est tout
simplement inconcevable de prendre des images dans un pays sans y être autorisé
sous peine de se rendre coupable de fait d’espionnage.
« Vous ne
pouvez pas venir chez les gens, prendre des images à leur insu et pouvoir les
utiliser contre eux», s’insurge le président de l’AMDH qui trouve absolument
incompréhensible que le rapport accuse l’Armée malienne d’avoir ouvert le feu
sur la population de Moura, un jour de foire, et que les balles n’aient atteint
que des Peuls. D’autant plus que le village de Moura est composé de plusieurs
ethnies notamment de Bambaras, de Sonrhaïs, de Bozos …
«Les autorités de la Transition doivent tout
faire pour mettre à nu ce rapport biaisé car rien n’a été fait
contradictoirement et la souveraineté du Mali a été violée», insiste Me Mariko.
«Pise, là où ça cloche également, c’est le fait que les témoignages contenus
dans ce rapport sont les mêmes qui avaient été sortis par la FIDH bien avant,
et que l’AMDH a vigoureusement contestés.
Une autre chose qui corrobore la
thèse du chantage contre notre pays réside en la coïncidence entre la plainte
du Mali contre la France devant le Conseil de sécurité pour soutien manifeste
aux groupes terroristes et la mise en place de la commission d’établissement des
faits de l’Onu», explique l’avocat.
Pour le président de l’AMDH, un argument supplémentaire qui soutient la
thèse du chantage réside dans l’expulsion par le Mali du directeur de la
division des droits de l’Homme de la Minusma, Guillaume Ngefa pour «activités
subversives», en ce sens que c’est ce dernier qui est derrière la production de
ce rapport accablant.
C’est pourquoi, il demande au gouvernement d’approfondir
les enquêtes au niveau du village de Moura pour démontrer combien de personnes
vivent dans cette localité, interroger les chefs de famille pour savoir ceux
qui ont perdu des parents. Mais aussi pour recouper qui et qui ont disparu et
quelle était leur activité réelle. Ce travail doit être fait avec l’implication
des autorités et des chefs traditionnels de Moura, dit-il.
Enfin, Me Mariko invite les populations à la vigilance en restant
soudées derrière les autorités de la Transition, en les aidant à dénoncer toute
tentative d’instrumentalisation des droits de l’Homme qui ne vise qu’à
déstabiliser notre pays.
Mohamed D. DIAWARA
Aboubacar TRAORÉ
Rédaction Lessor
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