
Les syndicalistes lors de l’assemblée générale extraordinaire, vendredi dernier dans les locaux de EDM SA 2
«Le
problème de l’énergie, c’est le manque d’argent… Nous ne sommes pas des
voleurs… Les propos tenus par la ministre ont remonté la population contre
nous…» Ces propos ont été tenus par les syndicats des travailleurs de l’Énergie
du Mali (EDM-SA), réunis vendredi dernier en assemblée générale extraordinaire
dans les locaux de l’entreprise. Il s’agit du Syndicat national des
constructions civiles, des mines et de l’énergie (Synacome), du Syndicat libre
du secteur de l’Énergie du Mali (Sylsem) et du Syndicat unique des travaux de
l’eau et de l’électricité (Syteelec).
Faisant
bloc, les trois syndicats de EDM-SA ont réfuté catégoriquement les allégations
récentes qui ont semé la controverse au sein de leur structure. Par cette
sortie, ils entendaient «rétablir la vérité et dissiper les doutes» qui planent
sur les travailleurs de l’Énergie du Mali. Des preuves. C’est ce que demandent
les syndicalistes à la ministre Bintou Camara qui a affirmé sur la télévision
nationale que le carburant destiné aux centrales était détourné. Quand la
culpabilité des travailleurs impliqués dans cette affaire sera établie, les
syndicats souhaitent que la justice sévisse.
Pour
le moment, ont-ils précisé, aucun travailleur n’a été arrêté. «Certes, des
agents ont été écoutés mais nul n’a été arrêté», ont ajouté les syndicalistes
devant la presse. Brandissant un document, Abba Soufiane Diallo, secrétaire
général du comité syndical d’EDM du district de Bamako, a déclaré que les
citernes évoquées par la ministre n’appartenaient pas à EDM-SA, mais à une
société de la place. Et en ce qui concerne l’affaire des groupes électrogènes,
les conférenciers ont dit ne rien savoir des contrats d’achat. Cependant, ils promettent
de mener des investigations.
Quant
au secrétaire général du comité syndical de EDM-SA, Baba Dao, il a indiqué que
les déclarations de la ministre de l’Énergie et de l’Eau, perçues comme des
accusations, ont semé la controverse au sein de EDM-SA. Selon lui, l’objectif
de l’assemblée générale de vendredi était de réconforter les personnels de la
structure face aux propos de la ministre et de certains activistes sur les
réseaux sociaux. «Nous avons été atteints par les propos de la ministre. Il y avait
un découragement total dans la société Énergie du Mali. Il était de notre
devoir, en tant que syndicat, d’appeler les travailleurs pour les rassurer et
les mettre en confiance pour que nous puissions continuer à travailler», a
expliqué Baba Dao.
Le
syndicaliste a évoqué quelques problèmes auxquels la société fait face. La
première des choses, a-t-il souligné, c’est qu’il y a un manque
d’investissement à l’Énergie du Mali. «Tout le monde sait qu’à EDM, la
croissance est de 10%. Chaque année, nous avons des nouveaux abonnés et ce que
nous avons est très peu. L’être humain ne peut donner que ce qu’il a», a
martelé le syndicaliste qui reconnait que l’État a beaucoup investi, cette
année, dans le thermique. Mais, le besoin en carburant est immense. À l’en croire,
la seule ville de Bamako consomme 20 citernes de gasoil par jour contre 5 pour
l’intérieur du pays.
Aussi,
EDM-SA gagne-t-il 500 millions de Fcfa contre une dépense de 1,2 milliard de
Fcfa uniquement en gasoil par jour. «Il y a un gap entre ce que nous gagnons et
ce que nous dépensons par jour. C’est l’État qui doit combler cela.
Effectivement, l’État donne quelque chose. Mais c’est insuffisant pour qu’on
puisse donner de l’électricité à la population 24h/24», a révélé Baba Dao,
avant de souligner le problème de tarification. Selon lui, les gens trouvent
l’électricité chère en dépit des efforts de l’État.
Dans
son dernier rapport, a expliqué le syndicaliste Dao, la Commission de
régulation de l’électricité et de l’eau (CREE) a fait savoir que l’Énergie du
Mali travaille à perte. «1 kwh sorti d’usine à l’EDM avoisine 200 Fcfa. Il est
imposé à EDM de le vendre à peu près à 90 Fcfa alors que nous produisons à 200
Fcfa. Quelle société peut sortir des difficultés dans ce contexte ?», s’est-il
interrogé. À ce problème s’ajoute l’instabilité de la gouvernance des
différents directeurs de la structure. «Rares sont les directeurs qui font une
année et demi. De 2012 à 2023, nous avons eu 10 directeurs», a déclaré Baba
Dao.
Pour les syndicats, les autorités doivent s’investir à hauteur de souhait pour EDM. Seule solution à la crise énergétique. En ce sens, le secrétaire syndical indiquera l’application des projets structurants dont les études sont finies depuis plus de dix ans. «Nous avons des projets sur l’hydroélectrique dont les études sont terminées. Nous pensons que si ces projets sont exécutés, cela va diminuer un peu les difficultés auxquelles EDM-SA fait face», a soutenu le conférencier. Et de souligner que le plan de développement 2022-2026 de la société énergie du Mali, propose beaucoup de choses à l’État pour qu’on puisse en finir avec les délestages intempestifs.
Amadou GUEGUERE
L’objectif de la rencontre de Bamako est de concevoir et définir une vision commune et partagée de la régulation du secteur de l’énergie dans l’espace confédéral.
Le Groupement des professionnels du pétrole a pris l’engagement de jouer sa partition dans l’approvisionnement correct des régions septentrionales en produits pétroliers. Pour y arriver, les pétroliers nationaux demandent des actions vigoureuses pour la sécurisation des citernes à l’arri.
Les inondations meurtrières de 2024 ont laissé des traces indélébiles à Bamako. Pour éviter que l’histoire se répète, l’État a initié un vaste plan de libération des servitudes et des lits des marigots dans le District de Bamako..
Malgré les difficultés qu’elle traverse, la société a tenu sa promesse en assurant 19 heures d’alimentation électrique par jour pour couvrir 80% des besoins de nos concitoyens durant le mois béni.
Ce cadre de concertation, instauré pour traiter des sujets d’intérêt national, vise à renforcer le partenariat entre les secteurs public et privé afin de répondre aux préoccupations des parties prenantes du développement économique et social de notre pays.
Il ressort du rapport 2024 de l’Union que le Niger a enregistré l’année dernière le meilleur taux de croissance par pays, soit 8,8%.