
Certains jeunes passent la journée au Grin au tour du thé
Une
semaine avant la fête de l’Aïd El Adha, Alidji Maïga est revenu à Niafunké, sa
ville natale. Le tout récent titulaire d’une licence en comptabilité est venu
célébrer la Fête du mouton avec ses parents qu’il n’avait pas revus depuis
plusieurs années à cause des études.
Ce mardi, le frais émoulu d’une faculté de
Bamako affiche une élégance de prince. Boubou Bazin bien coupé, souliers cirés
et étincelants, le jeune homme de taille imposante gagne le Grin où il passe la
majeure partie de la journée autour d’un thé avec ses amis d’enfance et anciens
camarades de classe.
Ces derniers sont aussi des diplômés en chômage qui ont
cherché en vain un travail et qui sont visiblement démoralisés de ce
désœuvrement qui semble sans fin. Le petit groupe de douze personnes a donc
décidé de se retrouver quotidiennement à la fois pour tromper l’ennui et pour
le plaisir d’être ensemble.
Au Grin,
Alidji s’installe dans les pulsions d’un tube de rap qui enveloppe les lieux.
Le vacarme n’empêche pas la conversation entre amis. Sonrhaï, anglais et
français se croisent au gré des échanges. «Cher ami, bienvenu dans la ville de
la galère. Comme tu peux le voir, c’est notre routine ici.
On passe toute la
journée sous cet arbre, loin du stress», accueille ironiquement un ami du
nouveau venu, soulignant la chance qu’il a de ne pas séjourner longtemps dans
la zone. «Tu ne pourras pas supporter», estime un autre. Aliou, le chef de
Grin, raconte avoir postulé sans succès à de multiples offres d’emploi.
Aujourd’hui, assure ce diplômé en droit public, il est prêt à accepter n’importe
quel travail. Depuis la crise de 2012, note-t-il, des ONG interviennent souvent
en ville pour aider les personnes vulnérables et embauchent alors des jeunes ne
serait-ce que pour effectuer des enquêtes de terrain ou occuper des postes
d’assistant. «Malheureusement, il faut avoir le bras long pour accéder à la
plupart de ces emplois», s’énerve le trentenaire.
JOB
OCCASIONNEL- Aliou se rappelle avec un brin de nostalgie de la dernière
activité qui lui a permis de gagner un peu d’argent : c’était à l’occasion du
scrutin référendaire du 18 juin 2023, lors duquel il avait été retenu pour un
poste d’assesseur. La quasi-totalité des membres du Grin sont logés à la même
enseigne : ils trouvent parfois un job occasionnel ou un travail journalier,
mais aucun n’a jamais bénéficié d’un contrat de travail depuis la fin de ses
études universitaires.
Les
jeunes filles, elles, se reconvertissent en grande partie, dans les activités
génératrices de revenus (fabrication de savon, teinture, maraîchage, etc.) généralement
proposées à leurs sœurs qui n’ont pu faire des études.
Installé à côté d’Aliou,
le jeune Garba constate avec regret que depuis son retour dans sa ville
d’origine, il n’a même pas vu passer une opportunité de stage de renforcement
de capacités dans son domaine a fortiori décrocher un emploi rémunéré.
«Souvent, je me demande à quoi ont servi toutes ces années de souffrance et de
galère à la faculté.
Quand j’y pense, je perds le contrôle et je pleure en
blâmant ma vie», se lamente le jeune sans emploi avant de se ressaisir en
rendant hommage à ses parents, grâce auxquels il sait lire et écrire. Et donc,
prendre des initiatives.
Garba ne reste pas inactif en attendant un emploi
conforme à ses qualifications. Il a appris la menuiserie. Le travail du bois
lui procure des revenus occasionnels. Et comme il ne rechigne pas à la tâche,
il se fait embaucher comme manœuvre lors de la moisson du riz quand le besoin
de main-d’œuvre dans les champs est énorme.
Le
benjamin du groupe, Diadjé, confectionne des briques en banco. Il les stocke
pour les vendre plus tard, 50 Fcfa l’unité, aux propriétaires de chantiers. Cet
argent lui permet de construire petit à petit la maison où il espère habiter
avec sa femme.Ainsi s’écoule l’existence du petit groupe d’amis, entre grands
espoirs en des lendemains meilleurs, petites galères et travaux ponctuels du
quotidien.
Envoyée spéciale
Fadi CISSE
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