
L’artiste malien n’est plus à présenter. Ses airs entonnés, puisés parfois dans le terroir, ont bercé de nombreuses générations
Après cette étape initiale, la voix d’or de l’Afrique reviendra à Bamako pour
jouer sa partition lors de Bama’Art le 6 mai prochain avant de s’envoler pour
l’Amérique Latine où, il prendra part au «Black Festival» de Rio de Janerio au
Brésil. Il enchaînera ensuite avec l’étape européenne qui prendra fin en
septembre prochain.
En Europe, Salif Keïta jouera notamment en
France, Espagne, Belgique, au Danemark, mais aussi en Finlande et en Norvège,
apprend-on auprès de son entourage. C’est une reprise des activités
professionnelles de cet énorme artiste malien après une longue pause.
En effet,
l’artiste de plus de 70 ans et qui comptabilise 55 ans de carrière musicale n’a
pu résister à l’appel de la scène. Les sollicitations sont encore nombreuses
pour celui qui voulait observer un break. Chanteur virtuose et compositeur, il
doit lutter contre sa condition d’albinos, dans une société qui accepte mal
cette anomalie, notamment l’absence de mélanine.
Au sein des groupes comme les «Ambassadeurs
internationaux» ou dans les péripéties d’une carrière en solo, il est
aujourd’hui considéré, en Europe et aux Etats-unis comme un artiste majeur du
continent africain. «La Différence», cet album phare sorti en 2009
perpétue son combat humaniste en chansons et lui vaudra en 2010 le sacre
de «Meilleur album de musiques du monde».
Salif
Keïta s’essaye à la world fusion sous la direction de Philippe Cohen-Solal de
Gotan Project avec Taléen 2012. Très jeune pourtant, il transgressera
cette loi ancestrale et partira chanter et jouer de la guitare de bar en bar.
Ces tribulations le pousseront à regagner Bamako où, en 1970, il deviendra le
chanteur du célèbre «Rail band» du buffet de la Gare de Bamako, avant de
rejoindre en 1973, en compagnie du célèbre guitariste Kante Manfila, les
Ambassadeurs du Motel, une autre formation légendaire de la ville.
Après avoir créé en 1978 sa propre
formation : Les Ambassadeurs internationaux, mélange de musiques
traditionnelles et d’orchestrations modernes, Salif Keïta décide de s’installer
à Paris en 1984. Celui que le journal Libération présente comme «Le plus grand
bluesman mandingue» sortira en 1987 un premier album, Soro, réalisé par
Jean-Philippe Rykiel et François Bréant. Ko-yan sera en 1989 son premier
enregistrement pour Island, mais c’est en 1991 avec Amen que la carrière de
Salif prend un véritable essor international.
La production et les arrangements de cet album seront confiés à Joe
Zawinul (Weather Report) et l’on y retrouvera de nombreux invités de marque :
Carlos Santana, Wayne Shorter, Bill Summers, Cheick Tidiane, Paco Sery…
En 1995, il sort Folon, dont la réalisation se
voit confier à Wally Badarou et dans lequel, l’on retrouve sur deux titres
(Mandela et Folon) l’empreinte magique de Jean-Philippe Rykiel. En
1980, c’est aux états-Unis (les frais de voyage et de séjour ont été réglés par
un homme d’affaires malien) qu’il enregistre deux disques : «Primpin»,
chanson scandaleuse où sont évoqués alcool et drogue, et Tounkan. Désireux de
conforter sa carrière en solo, Salif s’installe alors, dès 1984, et après une
visite à son père malade, à Montreuil, dans la banlieue parisienne.
Il devient
instantanément le prince des nuits de l’immigration malienne et le public
français le découvre au gré de sa participation au Festival des Musiques
Métisses d’Angoulême. Trois ans plus tard, et suite à sa participation (initiée
par Manu Dibango) à une opération humanitaire en faveur d’une éthiopie ravagée
par la famine, il met dans les bacs son premier album international en son nom
propre (Soro). Il y chante en malinké (langue parlée au Mali, en Côte d’Ivoire,
au Sénégal et en Guinée) et recueille un succès mérité. Produit par Ibrahim
Sylla (pape de la diaspora musicale africaine), le disque combine en effet
talentueusement racines africaines, jazz, funk, et pop.
La
même année, il participe à l’anniversaire londonien de Nelson Mandela, en
compagnie de Youssou N’Dour et Ray Lema. En 1989, son deuxième album (Ko-Yan -
édité par le label Island de Chris Blackwell) s’attaque frontalement aux
problèmes d’immigration, et est appuyé d’une tournée au Japon, en Europe, en
Afrique et dans les Caraïbes. à son disque Amen (1991), participent Carlos
Santana, Wayne Shorter, et le pianiste Joe Zawinul. En 1992, Keïta compose la
musique du film L’Enfant Lion de Patrick Grandperret.
Deux
nouvelles éditions s’ajoutent à son catalogue : la compilation The Mansa
of Mali... A Retrospective (1994), et Folon (1995), dédié aux enfants albinos
de l’association qu’il a créée et grand retour à la tradition. C’est en 1996
qu’il crée un studio à Bamako dans lequel il accueille des artistes comme Rokya
Traoré. En 1997, son album Sosie est élaboré autours de reprises du répertoire
de la chanson française (de Maxime Le Forestier à Serge Gainsbourg, en passant
par Michel Berger et Jacques Higelin), simplement interprétés au balafon et à
la kora.
Son
album Papa (1999), produit par le guitariste de Living Colour Vernon Reid,
évoque son père, décédé deux années auparavant. Il inclut également un duo
ravageur avec la chanteuse Grace Jones. Son album Moffou (2002), disque d’or
dans l’Hexagone, porte le même nom qu’un studio d’enregistrement et un club,
dont il est nouvellement propriétaire. Le moffou est en fait une sorte de
flûte. Deux années plus tard, le disque Remixes From Moffou accueille les
prestations de producteurs comme Frédéric Galliano.
Toujours
en 2004, son engagement militant et ses convictions le font nommer par les
Nations unies ambassadeur itinérant pour le sport et la musique. Le musicien
retourne par la suite à Bamako en vue de l’enregistrement de l’acoustique
M’Bemba (l’ancêtre) en 2006. Salif Keïta est candidat aux élections
législatives maliennes de 2007. La même année, il crée son propre label, Wanda
record.
Synthèse
Youssouf DOUMBIA
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