Cette appellation est un composé de son nom, ceux de ses
deux parents et du mot cajou. Natiocajou est situé au quartier Sanoubougou II
dans la Commune urbaine de Sikasso. Sa promotrice y travaille avec de
nombreuses femmes de la ville organisées au sein de la coopérative «timporogo»
dont l’ambition est de «booster l’entrepreneuriat féminin en milieu rural».
«Mon père était propriétaire
de verger. À chaque fois que je voyais les fruits abîmés du verger, j’avais mal
au cœur. Je me disais, pourquoi ne pas créer une unité de transformation afin
d’éviter tout ce gâchis. Également, j’avais l’habitude de préparer avec ma
grand-mère et ma mère du couscous séché et du riz étuvé à vendre», raconte la
quinquagénaire que l’on appelle affectueusement «Namaroba» dans le quartier à
cause de son physique imposant.
Mme Sanogo Namaro Coulibaly
est matrone de formation. Dans les villages où elle a servi, la matrone vendait
des galettes et de la sauce faite de tête de bœufs en marge de son boulot.
C’est à la faveur de la retraite anticipée de son mari en 1992 qu’elle a pensé
faire de son rêve une réalité. «D’abord, j’ai commencé à collaborer avec les
Burkinabè sur la transformation agro-alimentaire. Ensuite, j’ai bénéficié d’une
formation de l’Orfed (Organisation pour la réflexion, la formation et l’éducation
à la démocratie et au développement) sur le bogolan et la savonnerie. À la fin
de cette formation, je leur ai demandé de me former dans le domaine de la
transformation des fruits en jus», se rappelle-t-elle, gaiement.
Les premiers pas de Namaroba
ont été difficiles. Elle évoque la «rivalité des autres transformateurs». «Durant
cinq ans, je ne savais pas où trouver une machine (thermos soudeuse) dont on se
sert pour coller les sachets. À chaque fois que je demandais aux
transformateurs agro-alimentaires, on me faisait savoir que ces machines ne
sont pas d’ici et qu’elles sont vendues à l’extérieur du pays. Je collais mes
sachets à l’aide du feu et du fer jusqu’à ce qu’une bonne volonté me fasse découvrir
la vérité», confie Namaroba.
Aujourd’hui, le centre «Natiocajou» exécute une
multitude de tâches. Il transforme la noix de cajou en amande blanche,
croquette, caramel, pâte, chocolat, lait, savon… En plus, la pomme de
l’anacarde est transformée en confiture, bonbon, tomate, pomme séchée. également,
l’unité de la quinquagénaire fabrique le beurre de karité et du savon.
Ajoutez-y la transformation du maïs en couscous et gâteau, du haricot en «dèguè»
et coucous, du riz en chips «chipchi», du gingembre et du tamarin en croquette,
jus et sirop. Son «djouka», fait à base de fonio, est aussi connu dans la
Capitale du Kénédougou et ailleurs. Les clients de «Natiocajou» sont les hôtels
du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, de l’Algérie, de la France, de
Moscou...
«Mon centre travaille 11 mois
sur 12. Le travail du mois de Ramadan n’est pas obligatoire. Celles qui sont
capables viennent travailler», explique la promotrice, ajoutant que les employés
sont payés en fonction des tâches qu’elles accomplissent. Cette activité a permis
à Namaro Coulibaly d’acheter des parcelles et construire des maisons dont celle
dans laquelle elle vit. Elle a pu acquérir 16 hectares à Lobougoula, sa terre
natale, pour la production de l’anacarde. Mais, la dame de fer est surtout fière
d’être autonome et d’avoir contribué à l’autonomisation de nombreuses femmes.
Cependant, tout n’est pas
rose chez notre transformatrice. Les activités de son Centre ne prospèrent pas à
souhait à cause du manque d’électricité, d’eau potable et de moyens de
transport. En plus de la transformation agroalimentaire, Namaroba fait du pagne
traditionnel «dalifani», du «Bogolan». Elle file et tisse du coton. Elle a
ainsi participé à de nombreuses foires et expositions nationales et
internationales.
Actuellement, Mme Sanogo
Namaro Coulibaly est la présidente régionale du Réseau des femmes productrices
et transformatrices, la présidente régionale de l’Association professionnelle
des femmes rurales et la vice-présidente de la Fédération nationale des femmes
rurales du Mali. Elle est également la présidente régionale du Comité citoyen
pour le contrôle de l’action publique de la Région de Sikasso ainsi que la trésorière
de la coopérative «timporogo». Médaillée du Mérite national, Namarobo est mariée
et mère de deux filles.
Amap-Sikasso
Mariam DIABATE
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