Sadia Cissé : Il avait une vision humaniste du football

L’ancien international est décédé le jeudi 18 mai en France à l’âge de 79 ans

Publié lundi 22 mai 2023 à 07:48 , mis à jour vendredi 19 avril 2024 à 12:02
Sadia Cissé : Il avait une vision humaniste du football

Après l’emblématique président Karounga Keïta dit Kéké, qui a passé plus d’un quart de siècle à la tête du club (en tant qu’entraîneur, puis président), une autre légende du Djoliba tire sa révérence.

Sadia Cissé, puisqu’il s’agit de lui, s’est éteint à Paris (France) dans la nuit du jeudi 18 mai, à l’âge de 79 ans. Ancien défenseur du Djoliba et de l’équipe nationale, les Aigles pendant plus d’une décennie, Sadia Cissé a marqué son temps et restera comme l’un des meilleurs défenseurs centraux de l’histoire du football malien.

Sur le terrain, l’ancien international était un leader, un meneur d’hommes et un joueur qui était respecté par tout le monde, y compris ses adversaires. L’explication est simple : parce que Sadia Cissé ne perdait jamais son sang-froid sur la pelouse et se distinguait toujours par son esprit fair-play, quelle que soit la situation. Personnellement, Sadia Cissé ne nous appelait jamais par notre nom, Souleymane Bobo Tounkara, lui, préférait dire Sciences Biologiques Terminales (en abrégé SBT, l’ancien international a également fait sciences-biologiques au lycée, ndlr).

À chaque fois que nous le rencontrions au stade, dans les cérémonies ou encore dans les couloirs de la Fédération malienne de football (Femafoot) devenue sa deuxième famille après sa retraite, il se donnait toujours le temps de discuter avec nous pendant quelques minutes, histoire d’avoir des nouvelles du Quotidien national, notamment celles des anciens du journal avec qui il entretenait de très bonnes relations.

Contrairement à nombre d’anciens footballeurs, Sadia Cissé, issu d’une famille de footballeurs (son frère-cadet Sadio Cissé et son neveu feu Youba Cissé ont tous été des internationaux), ne s’est jamais éloigné du monde du ballon rond, se convertissant en administrateur du football, après sa retraite en 1991.

Celui qui a été finaliste de Yaoundé 72 avec les Aigles, a ainsi été président de la Commission technique et des jeunes de la Femafoot (1982-1985), trésorier général de l’instance, manager général des sélections nationales de 2002 à 2013 et conseiller spécial de l’ancien président de la Femafoot, feu Boubacar Baba Diarra (2014 à 2017).

UNE CARRIÈRE EN TROIS PARTIES-Dans une interview accordée en 1999 à notre confrère Roger Sissoko, Sadia Cissé disait que sa carrière sportive peut être divisée en trois parties : avant les 1ers Jeux africains de Brazzaville (1965, la sélection nationale de football a été médaillée d’argent, ndlr), l’après Brazza et la CAN 1972 et l’après Yaoundé 72 (1972-1981).

La carrière de l’ancien défenseur international a donc commencé dès les premières années de l’accession du Mali à l’indépendance, précisément en 1964, quand le jeune libéro fut sélectionné pour la première fois en équipe nationale, lors d’un match Mali-Guinée. Sadia Cissé était déjà titulaire à part entière au Djoliba, club avec lequel il atteint la demi-finale des défuntes Coupes d’Afrique des clubs champions (1967) et des vainqueurs de Coupe (1968). Sur le plan national, Sadia Cissé a remporté plusieurs fois la Coupe du Mali, mais, aimait-il dire, l’édition de 1973 restera comme la meilleure «parce que nous avons gagné sur le score de 20 buts à 0».

Et l’ancien défenseur international d’expliquer : «nous avons battu le COB 2-0 en finale, mais avant d’arriver en finale, le Djoliba avait marqué 18 buts, sans en encaisser. En tout, nous avons marqué 20 et gardé notre cage inviolée pendant toute la compétition». Parmi les victimes des Rouges, Sadia Cissé citera la Kayesienne (5-0), l’Olympique de Ségou (3-0), le Stade malien de Bamako (5-0), le COB (2-0).

Avec les Aigles, Sadia Cissé a été sélectionné 57 fois, de 1965 à 1981. Le jubilé organisé en 1981 pour marquer son départ à la retraite a enregistré la participation d’une pléiade d’anciennes gloires du football africain, dont Salif Kéita dit Domingo, Cheick Fantamady Diallo, Moussa Traoré “Gigla”, Ousmane Diallo “Petit Sory”, le Nigérien Moussa Kanfédeny, le Guinéen Moussa Camara, l’Ivoirien Aka Miezan Pascal, le Sénégalais Boubacar Sarr “Locotte”, le Camerounais Paul Bahoken.

Sur le plan administratif, Sadia Cissé, diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ex-ENA) a occupé de hautes fonctions dans l’administration publique et dans le secteur privé.

Il a notamment travaillé à la Société malienne d’importation et d’exportation (ex-Somiex), à la Compagnie malienne de commerce et de transport dirigée à l’époque par l’ex-président du Djoliba, feu Abdoulaye Traoré dit Tout Petit et U-Négoce, une maison de transit qui appartenait à l’ancien président du Stade malien de Bamako, Mamadou Makadji. Une preuve que la vision humaniste et fédératrice du football de l’ancien roc de la défense du Djoliba était partagée et appréciée même dans le camp du grand rival stadiste.

Les obsèques de Sadia Cissé sont prévues ce vendredi sur le terrain du Camp Digue à 11h et après cette cérémonie et la prière funèbre, l’ancien international sera conduit à sa dernière demeure au cimetière d’Hamdallaye. Sadia Cissé laisse derrière lui cinq orphelins et une veuve inconsolables. Que le Tout-Puissant et Miséricordieux l’accueille dans son Paradis éternel. Amine !

Soulemane Bobo Tounkara

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